Les "2 °" constituent une moyenne sur l'ensemble de la planète, un objectif certainement déjà inaccessible si on ne stoppe pas d'un seul coup les modalités, les principes de la production actuelle et de la consommation qui en résulte. L'article de PRACONTAL paru le 24 octobre montre que les scientifiques expriment un certain agacement ou une certaine impatience devant le minimalisme des "négociations" en cours...
On comprend alors la colère des nations du sud en réalité la majorité de la population humaine et des territoires... On comprend également le coup de sang des nations insulaires qu'en réalité cet indicateur en soi sacrifie purement et simplement... en tant que territoire bien sûr... en tant que peuples également car sans un accord global en cas de submersion soit ce sera pour eux la diaspora.... soit ce sera la disparition pure et simple.
Si on se place du côté des Samaoen, ou des habitants de NAURU ou encore de certains îlots condamnés par cet indicateur, alors comment avoir confiance dans les autres nations pour leur sauvetage ?
Ce n'est pas tout.
A supposer que le 2 ° mesuré en réalité aux pôles ou sur les glaciers subsistants (comme la mesure également des taux de carbone, d'azote, ou d'autres substances.. en carottant la glace) soit atteint ... le plan actuel proposé (si on peut parler de plan actuel) signifie le sacrifice des zones déjà atteintes par les changements enregistrés. Dans ces zones la température variera en réalité bien plus que deux degrés dans des zones où l'eau est déjà un problème, la fertilité des terres en régression, la déforestation en cours depuis des décennies avec son lot de paupérisation des terres.
L'épisode de migration actuel n'est pas seulement le fait de guerre "indigènes".. c'est le produit des modes de consommation et de production du Nord (globalement) .. Ces migrants même ceux de SYRIE souffraient déjà depuis quelques années de la raréfaction des pluies, du changement palpable de climat. Ne parlons pas des migrants du Bangladesh, de la Birmanie, des Philippins.... des Sahéliens également.
Des déclarations telles que HOLLANDE prétendant prendre la "courbe" nécessaire à la préservation environnementale globale, sans désorganiser le MARCHE c'est à dire en respectant la hiérarchisation qu'ils opèrent entre les peuples, les Nations, les territoires ne peuvent qu'inquiéter, et mettre en colère ceux qui non seulement vont devoir renoncer au développement faute d'aides dignes de ce nom, mais encore abandonner peu à peu des territoires entiers cuits par le climat, ou submergés dans un contexte où tout est fait pour susciter la peur de l'étranger, de l'invasion.
Pire, la course aux dividendes au mépris et des conditions de travail, écologiques, des investissements nécessaires, est encouragée par les politiques menées y compris par la soi disant "économie carbone".
Les chercheurs cités dans cet article sont eux mêmes pris au piège du système... Qui les financent en réalité sinon de grands groupes multinationaux, actuellement ménagés pour qu'ils aient le temps de se reconvertir, tout en continuant de polluer directement ou indirectement ? Ou encore, par des Etats pieds et mains liés, aux finances hyper tendues par les coupes régulièrement réalisées pour satisfaire "les marchés" ?
La question des 2° masque les vraies questions de la COP 21... Qui paiera, qui réchappera, qui survivra peut être à ce changement anthropogène ou non qui est déjà en cours ?
En réalité, les progrès scientifiques permettent des solutions radicales permettant une alternative massive aux énergies fossiles, aux déchets, aux rejets dans l'atmosphère... Mais les modes de productions et consommations, les Marchés subirait alors une réorientation et une désorganisation massive, par la mise hors marché de tout un pan stratégique de l'économie humaine globale, lié à l'énergie.
Plus question alors de course frénétique aux dividendes, pendant des décennies, il s'agira d'investir massivement dans la reconversion en tournant le dos aux anciens modes et procès de production/consommation.
Rendre chaque citoyen producteur de sa propre énergie, et organiser la mise en commun, le protéger par l'isolation de son logement, lui permettre de produire son alimentation en grande partie, est possible même avec un climat dégradé.
Mais qui a intérêt à cela parmi le 1% qui domine les marchés ?
Sauver tout le monde autant que possible ... ou réitérer le coup de l'Arche de Noé, estampillé TOTAL- GOLDMAN SACHS- MERCEDES et les autres...
Voilà ce que la COP 21 en réalité renferme comme choix conflictuel entre des Etats qui ont tous ou presque pris soin d'écarter les peuples de la réflexion sinon à les culpabiliser sur leur consommation qu'impose le modèle économique dominant.