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Billet de blog 6 novembre 2025

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Carl Schmitt et Friedrich von Hayek, les deux faces du projet libertarien

Près d’un siècle après la grande crise des années 1930, le capitalisme mondial traverse à nouveau aujourd’hui une crise multidimensionnelle, socio-économique et écologique, avec la montée de tensions géopolitiques, des guerres et une concurrence exacerbée entre grandes firmes et entre États.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Près d’un siècle après la grande crise des années 1930, le capitalisme mondial traverse à nouveau aujourd’hui une crise multidimensionnelle, socio-économique et écologique, avec la montée de tensions géopolitiques, des guerres et une concurrence exacerbée entre grandes firmes et entre États. L’accès au pouvoir de régimes autoritaires, illibéraux et même d’extrême droite, signifie peut-être la probable fin d’un cycle, celui qui fut appelé néolibéral dans les années 1980-1990, parce qu’arrivent en plein jour les pensées et les politiques libertariennes. Parmi les racines intellectuelles de ce courant, nous mettrons le phare sur deux auteurs emblématiques : l’un juriste : Carl Schmitt, l’autre économiste : Friedrich von Hayek, qui jetèrent les bases du libertarisme, allant jusqu’à concevoir la fin de la démocratie, ou tout au moins, selon la formule actuelle, l’instauration d’une démocratie illibérale[1].

I- La théorisation de l’État autoritaire

            Deux jours avant l’armistice du 11 novembre 1918, soit le 9 novembre, la République allemande fut proclamée dans la ville de Weimar et la constitution dite aussi de Weimar fut promulguée en 1919 en instituant une démocratie parlementaire à la place de la monarchie constitutionnelle. La République de Weimar exista de 1918 jusqu’à l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933 C’est pendant cette période traversée de crises politiques et d’une grave crise monétaire en Allemagne que le juriste Carl Schmitt (1888-1985) se fit connaître par ses théories de l’État et de la constitution. Ses thèses firent écho aux premières formulations économiques de l’ordolibéralisme (que nous verrons plus loin). Elles furent contestées par un autre juriste allemand, Hermann Heller (1891-1933), sur le fond, et pas seulement parce que l’un adhéra au parti nazi et l’autre au parti social-démocrate.

            En juillet 1932, sous la présidence de Paul von Hindenburg, le gouvernement central allemand dirigé par le chancelier Franz von Papen prend le contrôle de l’État libre de Prusse en dissolvant le parlement de celui-ci, en vertu de l’article 48 de la constitution de Weimar, au prétexte qu’il n’y avait pas de majorité parlementaire. Cette destitution est connue sous le nom du « coup de Prusse ».

            Au mois de novembre suivant, Carl Schmitt prononça une allocution devant un parterre de patrons allemands réunis pour l’assemblée générale de l’« Union pour la défense des intérêts économiques communs en Rhénanie et Westphalie »[2].

            Schmitt considère que l’extension de l’intervention économique de l’État et la mise en place progressive d’un État social fait de prestations sociales croissantes sous la pression des luttes ouvrières conduisent inexorablement à un « État total qui s’empare de toutes les affaires humaines »[3]. La cause de cette transformation structurelle qu’il rejette est la démocratie. Selon lui, l’État libéral du XIXsiècle a failli, il convient donc de remettre en cause la démocratie : « Il faut en finir avec elle, renoncer une bonne fois pour toutes au concept de souveraineté populaire hérité de Rousseau et de la Révolution française, assumer la rupture et prendre parti pour un État autoritaire, post-démocratique »[4]. Mais Schmitt soulève un paradoxe : l’État total, omni-présent, n’est qu’apparemment fort, il est en réalité faible parce que pluraliste. Il faut donc renverser la totalisation de la société par une « monopolisation autoritaire de la politique », antidote de la démocratie.

            L’objectif est affirmé sans détours auprès des capitalistes : pour avoir une économie saine il faut un État véritablement fort :

« Ce que dit Schmitt aux patrons allemand, c’est au fond ceci : vous voulez "libérer" l’économie, vous voulez en finir avec l’interventionnisme de l’État social, avec une dépense publique excessive, avec les charges fiscales qui s’ensuivent, avec ce droit du travail qui vous entrave, etc. C’est entendu. Mais il faut bien vous rendre compte que, pour obtenir cela, c’est-à-dire un certain retrait de l’État hors de l’économie, il va vous falloir tout autre chose qu’un État minimal et neutre. Le paradoxe, c’est que pour avoir moins d’État, il va vous falloir en quelque sorte plus d’État. Si en effet l’expansion de l’État-providence tient à sa trop forte perméabilité aux pressions subalternes, alors seul un État fort serait en mesure de faire refluer ces intrusions perturbatrices et de se "désengager des choses non étatiques". Tel est l’axiome fondamental : la dépolitisation et un acte intensément politique. »[5]

            Herman Heller voyait bien que derrière le discours de Schmitt se profilait une stratégie de libéralisme autoritaire : « procéder à une "désétatisation de l’économie" et à un "retrait de l’État hors de la politique sociale" par le biais d’une "étatisation dictatoriale" du champ politique »[6]. Avant même l’arrivée d’Hitler au pouvoir, le chancelier Papen accorda des « bons fiscaux » aux entreprises et autorisa des réductions de salaires pour les nouveaux embauchés.

            Dans son article de 1943, l’économiste polonais Michal Kalecki expliquait que :

« Les raisons de l’opposition des "capitaines d’industrie" au plein emploi atteint par la dépense gouvernementale peuvent être subdivisées en trois catégories : (i) l’aversion contre l’immixtion gouvernementale dans le problème de l’emploi en tant que tel ; (ii) l’aversion contre la direction de la dépense gouvernementale (investissement public et subvention à la consommation) ; (iii) l’aversion des changements politiques et sociaux résultant du maintien du plein emploi. […] L’une des plus importantes fonctions du fascisme, ainsi caractérisé par le système nazi, était de supprimer les objections capitalistes au plein emploi ».[7]

       On ne pourrait mieux définir une politique de classe.

            À peu près au même moment, l’économiste anthropologue hongrois Karl Polanyi faisait un constat analogue :

« L’idéal du déflationniste en vint à être une "économie libre sous un gouvernement fort" ; mais alors que cette expression voulait bien dire ce qu’elle disait pour le gouvernement, à savoir l’état d’urgence et la suspension des libertés publiques, "économie libre" voulait dire pratiquement le contraire, à savoir des prix er des salaires rajustés par le gouvernement (bien que le rajustement fût fait exprès pour rétablir le liberté des changes et des marchés intérieurs). La primauté des changes impliquait un sacrifice qui n’était rien de moins que celui de marchés libres et de gouvernements libres – les deux piliers du capitalisme libéral. »[8].

            Mais les thèses de Schmitt furent très bien accueillies par plusieurs de ses collègues dont on retrouvera certains parmi les premiers penseurs de l’ordolibéralisme : Alexander Rüstow du côté des juristes, ou Wilhelm Röpke et Walter Eucken du côté des économistes.

            Ainsi, « au début des années 1930, Schmitt est passé du statut de théoricien de la dictature à celui de promoteur actif et de conseiller technique de celle-ci. Avec sa notion d’"état d’exception économico-financier", il a opéré un coup de force conceptuel qui a autorisé, en pratique, une forme de coup d’État économique permanent, Et, de fait, durant les deux années qui le séparaient encore du nazisme, c’est ainsi que fut gouvernée l’Allemagne. »[9]

            Et Heller tire la conclusion de la pratique gouvernementale de Papen : « Par la bouche de son apologiste [Walter] Schotte, le gouvernement autoritaire de Monsieur von Papen nous a appris que l’assurance maladie nuit à la santé publique et que le chômage n’est pas une fatalité pour le travailleur – "comme le prouve la profusion du travail au noir". En conséquence de quoi l’assurance chômage est réputée être un non-sens : "L’individu doit avant tout s’aider lui-même". Selon Monsieur von Papen, l’État "autoritaire" est, bien entendu, social, mais Papen définit comme étant social un État "qui défend le travail en tant qu’il est un devoir, le travail en tant qu’il est le bonheur spirituel de son peuple". »[10]

            Nous qui connaissons aujourd’hui les admonestations sur le travail dans la bouche des « réformateurs » du travail, nous pouvons constater que rien de nouveau ne brille sous le soleil. Et Grégoire Chamayou en conclut :

« Le projet néolibéral n’est pas apparu sur les ruines fumantes de la Seconde guerre mondiale mais, comme on l’a vu, sous la république de Weimar, et ceci en opposition à elle, contre sa démocratie parlementaire, ses syndicats et son État social. »[11]

II- Naissance de la théorie néolibérale

            1) Pendant que Schmitt rodait ses arguments contre l’État social pour un État autoritaire, quelques autres théoriciens forgeaient les armes contre tout autre calcul que celui fourni par le marché. Le plus éminent d’entre eux fut Friedrich von Hayek (1899-1992), qui, avec Ludwig von Mises (1881-1973), mena une bataille théorique contre Abba Lerner (1903-1982) et Oscar Lange (1904-1965). L’objet de la dispute était de savoir si un calcul économique socialiste était possible. Oui, répondaient Lerner et surtout Lange, car le planificateur pouvait parvenir à un équilibre comparable à celui du marché walrasien. Non, répliquaient Mises et Hayek, membres de l’école dite autrichienne, car seul le marché est capable de fournir les informations nécessaires à l’obtention de cet équilibre[12].

            2) Dans les années 1930, au plus fort de la crise capitaliste, conscients que celle-ci jetait un discrédit sur le libéralisme économique incapable de la juguler, quelques auteurs se réunirent pour forger ce que l’on allait appeler le néolibéralisme [13].

            Le colloque organisé par le journaliste Walter Lippmann du 26 au 30 août 1938 à Paris réunit vingt-six économistes et intellectuels libéraux qui soutenaient que le libéralisme traditionnel était incapable de résoudre les problèmes comme ceux nés de la crise. L’idée émergea de promouvoir un néolibéralisme, sans toutefois retenir encore ce terme. Les plus connus des participants étaient : Raymond Aron, Friedrich von Hayek, Walter Lippmann, Robert Marjolin, Ludwig von Mises, Wilhelm Röpke, Jacques Rueff.

            Parmi les thèmes discutés figuraient :

  • La contradiction du libéralisme entre concurrence et concentration des capitaux. Pour Mises, cette concentration résulte des interventions néfastes de l’État et non pas du laissez-faire.
  • Le libéralisme peut-il résoudre les problèmes sociaux ? Pour Rueff, ceux-ci résultent de l’abandon des règles de l’orthodoxie monétaire (conférence de Gênes en 1922 : étalon de change-or à la place de l’étalon-or). Lippmann soutient que la collectivité doit les prendre en charge.
  • Les limites de l’utilitarisme : l’intérêt individuel et l’intérêt général ne coïncident pas nécessairement.

Du 1er au 10 avril 1947, se tint une conférence organisée par Hayek dans le village suisse de Mont Pèlerin. Parmi les participants, on trouvait : Maurice Allais, Walter Eucken, Milton Friedman, Bertrand de Jouvenel, Frank Knight, Friedrich von Hayek, Ludwig von Mises, Karl Popper, Lionel Robbins, George Stigler et une historienne britannique Cicely Wedgwood.

            Trois courants se dégagent pendant cette conférence :

  • l’école autrichienne (Mises, Hayek), issue des travaux pionniers de Carl Menger et Eugen von Böhm-Bawerk qui pensent l’économie comme résultant des décisions individuelles ; des décisions dont il résultera la sélection naturelle (« l’ordre spontané du marché »)  – qu’on pourrait dire darwinienne – des plus performants ;
  • l’école économique de Chicago (Friedman, Stigler, Becker), connue surtout pour ses positions monétaristes anti-keynésiennes (la monnaie est neutre à court et moyen terme) ; à l’encontre de l’école autrichienne, celle-ci a une pure vision utilitariste guidée parle calcul rationnel de l’intérêt ; plus tard, plus ou moins inspirés par l’école de Chicago, naîtront le courant du Public choice[14] pour lequel les choix politiques reflétant l’intérêt de ceux qui les font, il convient d’encadrer les dépenses publiques, et la nouvelle école classique condamnant les politiques actives contraires aux anticipations rationnelles des agents (Robert Lucas[15]) ;
  • l’ordolibéralisme allemand (Röpke, Eucken) pour lequel l’action de l’État doit se limiter à organiser un cadre normatif garantissant ce qu’on appellera plus tard « la concurrence libre et non faussée ».

            Lors de la rencontre au Mont Pèlerin, ces courants n’étaient pas d’accord sur tout mais, ce qui les unissait, c’était sur le plan économique théorique l’opposition au keynésianisme né, dans les années 1930, pour surmonter la crise de 1929, et sur le plan politique l’opposition au fascisme et au communisme.

            2) L’influence de Hayek[16]

            C’est le penseur libéral considéré comme le plus important du XXe siècle, mais c’est un libéral hétérodoxe par rapport aux libéraux traditionnels. Conformément aux critiques qu’il avait apportées à Oscar Lange, il pense que l’ordre de marché est un ordre spontané et il s’oppose à toute forme de rationalisme qui impulserait des institutions. À ses yeux, seuls David Hume et Adam Smith seraient de vrais libéraux. Or ceux-ci jugeaient les institutions selon leurs effets désirables ou non. Et Smith pensait, malgré la « main invisible » du marché, l’action de l’État indispensable. Sur le plan épistémologique, Hayek souhaite des théories réfutables (voir plus loin Popper) tout en niant cette possibilité compte tenu de la complexité des phénomènes. Selon lui, les sciences sociales ne peuvent établir de lois ni cerner des causes.

            Un thème clé chez Hayek est la négation des institutions. L’ordre « construit » dans des institutions est incompatible avec l’ordre spontané qui s’engendre de lui-même et qui résulte de l’évolution naturelle : ex. : la propriété. Or, il estime que ce qui différencie l’ordre spontané et l’ordre construit, ce sont les règles qui s’y établissent. Mais la contradiction est qu’il veut ériger une « utopie libérale » à partir d’une évolution spontanée. La constitution qu’il propose est évidemment construite.

« Bien que les règles de juste conduite, de même que l'ordre d'actions qu'elles rendent possibles, soient en un premier stade le produit d'une croissance spontanée, leur perfectionnement graduel demandera les efforts délibérés des juges. » (Hayek, 1973, p. 120)

            Le respect des traditions peut être imposé par la force, dit-il en commentant la dictature de Pinochet au Chili :

« Je préfère sacrifier la démocratie temporairement – je le répète, temporairement – que la liberté (...). Une dictature qui s'impose elle-même des limites peut mener une politique plus libérale qu'une assemblée démocratique sans limites. » (El Mercurio, 19 avril 1981).

            Sur le plan économique, le marché permet seul d’utiliser toutes les informations pour l’avantage de tous, ce que nous avons vu plus haut. Il est désirable car il maximise la liberté, condition et source de toutes les valeurs morales. Et la liberté exige la concurrence la plus totale, le bannissement de toute intervention collective, notamment en matière monétaire en prônant la suppression des banques centrales pour laisser les banques privées seules coordonnatrices des préférences individuelles des ménages et des entreprises. Mais il s’écarte de la monnaie neutre à court terme et moyen terme de Milton Friedman, car trop de crédit crée une surchauffe.

Les hommes coordonnant leurs actions grâce à deux ordres : le spontané et l’organisation construite. Hayek appelle nomos les régles spontanées et thesis la règle de droit public. Il fait un parallèle avec la biologie : l’évolution a sélectionné les règles les plus efficaces. Mais, comme certaines règles émergentes ne sont pas bonnes, il faut les corriger, d’où la contradiction. Cette dernière n’arrête pas Hayek qui pense que la justice sociale n’a aucun sens si la liberté individuelle est garantie[17].

            Un auteur épistémologue comme Karl Popper (1902-1994)[18] théorisa une conception de l’interindividuel, qui entend s’écarter à la fois de l’individualisme et du holisme. Ainsi :

« S’il faut en définitive expliquer toutes les règles et coutumes de la vie sociale, les lois et les institutions par "les actes et les passions des hommes", il faut admettre l’idée d’une évolution causale de l’histoire et le fait que cette évolution aurait eu des premiers stades, un début. D’où la nécessité de considérer la psychologie de l’homme avant ce début. Mais l’idée d’une nature humaine présociale, version psychologiste du contrat social, est un mythe historique et même méthodologique ; d’autant qu’il y a de bonnes raisons de croire que les ancêtres de l’homme étaient déjà sociaux, le langage, par exemple, présupposant la société. » (tome 2, p. 91)[19].

       Plus loin, il poursuit :

« Quand je dis que nous devons notre raison à la société, j’entends par là que nous la devons à un certain nombre ou même à un nombre considérable d’individus, et à nos échanges avec eux. » (tome 2, p. 207)

D’où une certaine ambivalence, voire une contradiction : une multitude de Robinson Crusoé mais qui sont sociaux. En tout cas, une pensée plus nuancée que celle de Margaret Thatcher qui avait dit : « la société n’existe pas, il n’y a que des individus. »

            Avec des variantes et des degrés certes différents, d’un bout à l’autre du monde, Trump aux États-Unis, Milei en Argentine, Orban en Hongrie, Meloni en Italie, ces deux derniers au cœur de l’Europe, sont en train de donner une réalité à un projet né il y a presque un siècle. Il voit le jour maintenant en pleine crise multidimensionnelle du capitalisme mondial sur fond de révolution technique favorisant concentration du pouvoir et de la richesse.

            Il est trop tôt pour diagnostiquer la fin du cycle néolibéral et l’ouverture d’un nouveau, carrément libertarien. Néanmoins, il faut noter la conjonction dans le temps d’une crise structurelle du capitalisme mondial qui touche toutes les dimensions de la vie en société, de l’arrivée au pouvoir d’un régime autoritaire bafouant l’État de droit aux États-Unis, sous la houlette de Donald Trump entouré des patrons des géants de la Big tech, et de régimes ressemblants dans certains pays d’Europe, donnant corps aux élucubrations illibérales avant-gardistes de Carl Schmitt dans les années 1930.

[1] Ce texte est extrait d’une Note pour les Économistes atterrés « Les racines intellectuelles du libertarisme et de la démocratie dite illibérale », https://www.atterres.org/les-racines-intellectuelles-du-libertarisme-et-de-la-democratie-dite-illiberale.

[2] On peut trouver son texte dans un ouvrage qui vient d’être réédité sous la direction de Grégoire Chamayou, Carl Schmitt. Hermann Heller. Du libéralisme autoritaire. Traduction de l’allemand, présentation et notes de Grégoire Chamayou, La Découverte poche, 2025.

[3] Cité par G. Chamayou, « Présentation : 1932, naissance du libéralisme autoritaire », dans Carl Schmitt. Hermann Heller, op. cit. p. 9.

[4] G. Chamayou, op. cit. p. 17.

[5] G. Chamayou, op. cit. p. 20.

[6] Hermann Heller, Libéralisme autoritaire, 1932, cité par G. Chamayou, Carl Schmitt. Hermann Heller, op. cit., p. 30.

[7] Michal Kalecki, « Political Aspects of Full Employment », Quaterly Journal, 1943, https://delong.typepad.com/kalecki43.pdf ; trad. fr : http://frappermonnaie.wordpress.com/2012/04/07/aspects-politiques-du-plein-emploi-par-michal-kalecki.

[8] Karl Polanyi, La grande transformation, Aux origines politiques et économiques de notre temps, 1944, Gallimard, 1983, p. 301.

[9] G. Chamayou, op. cit. p. 72-73.

[10] H. Heller, Libéralisme autoritaire, op. cit., p. 174.

[11] G. Chamayou, op. cit. p. 98.

[12] Pour plus détails, voir Jean-Marie Harribey, « Les racines intellectuelles du libertarisme et de la démocratie dite illibérale », Note pour les Économistes atterrés, octobre 2025, dont ce texte est issu, https://harribey.u-bordeaux.fr/travaux/valeur/racines-libertarisme.pdf.

[13] Parmi les références : Michel Foucault, Naissance de la Biopolitique, Cours au Collège de France, 1978-1979, Seuil, 2004 ; extrait dans « Michel Foucault et la question du libéralisme », Le Monde, 7 mai 1999, https://www.lemonde.fr/archives/article/1999/05/07/michel-foucault-et-la-question-du-liberalisme_3551381_1819218.html. René Passet, L’illusion néolibérale, Fayard, 2000. Serge Audier, Le colloque Lippmann, Aux origines du néolibéralisme, Le Bord de l’eau, 2008 ; Néolibéralismes, Une archéologie intellectuelle, Grasset, 2012. Pierre Dardot et Christian Laval, La nouvelle raison du monde, La Découverte, 2009. Michel Cabannes, La trajectoire néolibérale, Histoire d’un dérèglement sans fin, Le Bord de l’eau, 2013.

[14] James Buchanan and Gordon Tullock, The Calculus of Consent : Logical Foundations of Constitutional Democracy, Indianapolis, IN: Liberty Fund, Inc., 1958 ; Preface : https://www.econlib.org/library/Buchanan/buchCv3.html?chapter_num=1#book-reader.

[15] Robert E. Lucas, « Econometric Policy Evaluation : A Critique », Carnegie-Rochester Conference Series on Public Policy, Vol. 1, 1976, p. 19-46, https://people.bu.edu/rking/REmodels/lucascr.pdf.

[16] Friedrich von Hayek, La route de la servitude, Routledge, 1944, en fr. 1985 ; Droit, législation et liberté, 1973, 3 vol., PUF, Quadrige, 1995. Pour un commentaire critique de son œuvre, voir Gilles Dostaler, « Hayek et sa reconstruction du libéralisme », Cahiers de recherche sociologique, n° 32, 1999, urlr.me/pFkRDN ; Le libéralisme de Hayek, La Découverte, Repères, 2001. Philippe Légé, « Hayek, penseur génial ou incohérent ? », L’Économie politique, n° 36, 2007/4, https://shs.cairn.info/revue-l-economie-politique-2007-4-page-46.

[17] Voir Jean-Marie Harribey, En quête de valeur(s), Éd du Croquant, 2024.

[18] Karl Popper, La société ouverte et ses ennemis, 1945, tome 1 : L’ascendant de Platon, tome 2 : Hegel et Marx, Seuil, 1979.

[19] Sur cette question complexe, voir Bernard Lahire qui met au jour ce qu’il appelle des « invariants », à savoir « des lois, des régularités ou des mécanismes généraux, qu’ils concernent les structures du comportement ou les structures sociales. Car il n’y a de science que du général, même quand on travaille sur des cas singuliers, c’est toujours du général à l’état replié que l’on étudie. »  Les structures fondamentales des sociétés humaines, La Découverte, 2023, p. 26.

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