Le nouveau projet immobilier de 14 logements porté par Pozzo Immobilier, avec l’appui de son ami le maire de JULLOUVILLE, qui ne peut rien lui refuser, est dans le déni total du réchauffement climatique ayant pour conséquences l’élévation du niveau marin et des tempêtes de plus en plus ciblées, lesquelles lors des hivers précédents ont déstabilisé et endommagé la digue sur Jullouville et la dune/digue en limite de Jullouville et Carolles.
Ce projet immobilier situé Edenville, avenue de la Plage, dans un secteur classé en zone UBb du Plan Local d’Urbanisme de Jullouville (adoubé par le Conseil Communautaire de Granville Terre et Mer, après avoir été retoqué une première fois par la CDPENAF * , et transmis directement à l’enquête publique afin d’éviter un nouveau refus) est conforme audit document d’urbanisme.

Toutefois celui ci bien que soumis à la seule signature du maire effectuée 13 janvier 2022 est passé par le service instructeur de la communauté de communes, avec pour seule prescription l’installation d’une borne de recharge pour véhicules électriques, si, si, et ce en zone inondable consultable sur le site de la DREAL.
Les riverains alertés par ce projet ont enclenché la bagarre en lançant une pétition sur Change.org (voir le lien en bas de page) laquelle à l’heure ou j’écris ces lignes a franchi le cap des 7500 signatures.
Quant on lit les articles de presse et notamment les déclarations du promoteur local celui ci en raison de l’inondabilité de la zone, située de surcroît en bordure du Crapeux, petit fleuve côtier délimitant les communes à cet endroit, déclare qu’aucune habitation ne se trouve au rez de chaussée exceptés les garages dotés d’une prise pour recharger les véhicules électriques. A moins que ce ne soit que des bateaux ...
En face donc du site, de l’autre côté du Crapeux se trouve Carolles. Or à cet endroit situé en bord de mer il y a un massif dunaire et entre les deux une ancienne chapelle propriété de la commune, qui risque de gêner la vue des futurs copropriétaires ? Un comble !
Ce qui est inquiétant dans ce projet outre son inutilité et son absurdité totale, c’est qu’il devrait susciter la réflexion tant de la part de l’édile local, que des autres élus de la communauté de communes, à un moment ou du fait des conséquences du réchauffement climatique et des textes encourageant à l’artificialisation zéro, il est urgent de mettre la bétonisation en mode PAUSE.
Or ce n’est pas la tendance locale c’est l’urbanisation sans limite sur cette commune pourquoi :
- Pozzo Immobilier a d’abord racheté l’ancien camping municipal de Jullouville soumis à la législation des camping dans le code de l’urbanisme, qu’il a luxueusement agencé, et la publicité de vente était « offrez vous votre résidence secondaire à Jullouville » avec des prix peu attractifs.
- Sur sa lancée ce promoteur ambitieux, rachète un ancien camping privé, en limite de Kairon, d’une superficie de 6,4 ha, dénommé « l’E dune » qu’il aménage, en y installant des Habitations légères de Loisirs, entre 175000 et 230000 €, prêtes à habiter avec le même slogan de vente « votre résidence secondaire... ». Or c’est toujours la même législation qui s’applique, avec la particularité qu’au lieu de mobil homes ou Tiny House, on a des maison en bois prêtes à habiter, mais démontables et transportables en vertu des textes.
Les acquéreurs (de préférence argentés) achètent donc un bien immobilier le terrain et un bien mobilier la maison puisqu’il s’agit d’un parc résidentiel de loisir composé d’habitations légères de loisirs (démontables et transportables) selon la réglementation sur les camping.
Sur le plan graphique du PLU c’est bien zoné en camping, mais quand on regarde les cartes de la DREAL le terrain est partie en zone inondable, partie en zone humide et partie en zone de submersion marine, Le Thar est tout proche.
En consultant la carte de Cassini on s’aperçoit qu’à l’embouchure du Thar il y avait jadis un havre important, artificialisé, notamment par le passage de la D 911, générant ainsi à terme le risque inondation et submersion marine vers Jullouville.
Ce merveilleux endroit est nommé l’E dune, bordant l’avenue des Paquerettes, comportant 144 « cottages » et la publicité faite par le promoteur stipule que « cela répond à une envie de vivre au bord de la mer » et plus loin « résidence secondaire ou investissement locatif ».
Légalement ce ne peut être habité à l’année, en conséquence on est en plein dans ce qu’il faut appeler par son vrai nom une opération « d’extension d’urbanisation » ! En effet il est à craindre que bien peu respecterons cette limitation de l’usage, où ils ne pourront jamais être domiciliés en résidence principale !
Certains élus de GTM, peu, très et trop peu, conscients des risques climatiques ne délivrent plus de permis nouveaux ou de permis d’extension dans les zones littorales.
Ces élus courageux anticipent la cartographie des Plans de Préventions des Risques Littoraux, sachant que pour Jullouville le PPRL est prescrit donc en cours d’élaboration dont il est assez aisé de deviner l’ampleur de la zone rouge (inconstructible ou extensible) ne semble nullement inquiété l’édile local !
Pourquoi donc notre duo POZZO/BRIERE bétonnent-ils à tout va ? c’est très simple, d’une part l’édile a réussi à obtenir la validation de son PLU, D’autre part ( il n’est malheureusement pas le seul maire à bétonner sans modération (comme à Bretteville en Saire).
La mise en place des Plans Locaux d’urbanisme intercommunaux et plus particulièrement celui de la communauté de communes de Granville Terre et Mer, va restreindre les addictions de bétonisation de beaucoup d’élus, afin d’atteindre les objectifs de réduction de l’artificialisation des sols.
Les communes littorales vont devenir des ghettos pour gens nantis au détriment de la population locale reléguée vers l’arrière littoral à des kilomètres de leur lieu de travail et de la proximité des services publics, accentuant encore un peu plus la fracture sociale en raison de la flambée des prix, de la raréfaction de l’offre immobilière, augmentant les expulsions locatives et la précarité.
In fine qui paiera les dégâts ? L’environnement, la biodiversité dont font partie les manchois.
* CDPENAF (Commission Départementale de Préservation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers)