Ces états généraux initiés par le ministre l’État chargé de la Transition écologique et solidaire (HULOT) vont se dérouler entre juillet et octobre de cette année, mais sous la houlette du ministre de l’Agriculture TRAVERT, qui s’est distingué par un soutien plus qu’appuyé aux lobbys chimiques et à leur relais national la FNSEA en préconisant le report à 2021 de l’utilisation de certains néonicotinoïdes, tueurs d’abeilles, cela va commencer très fort.
D’ailleurs n’hésitez pas à signer massivement la campagne lancée par POLLINIS à l’adresse suivante :
http://info.pollinis.org/charte-deputes-2017
En effet partant de ce principe comment développer un autre modèle agricole, souhaité par M. HULOT dans le journal Ouest France du 28 juin 2017, afin que les paysans puissent produire le plus rapidement possible, des aliments et des animaux en agriculture durable et bio, vers l’agriculture bio intégralement.
Enfin plus besoin de ces produits qui nous empoisonnent, mais détruisent aussi l’environnement, la biodiversité, enfin la vie !
Monsieur TRAVERT a déjà rencontré pour ces états généraux, bien évidemment la FNSEA en la personne de sa présidente Christiane LAMBERT, cela promet, mais il doit paraît il rencontrer la Confédération Paysanne.
Bien, déjà qu’ils se sont « frités » sur les néonicotinoïdes (voir Hulot 1 – Travert 0), là le fossé se creuse, puisque le ministre HULOT veut :
- revoir le modèle agricole français, bien mais lequel ? Nous souhaitons bien évidemment le développement d’une agriculture paysanne durable, vers une agriculture totalement en bio et c’est possible, même s’il y a et aura des grincements de dents notamment de la part du syndicat majoritaire et de ses satellites. L’enjeu est d’importance c’est un l’accès à une alimentation de qualité accessible à tous et la santé des consommateurs, ainsi que bien évidemment la préservation de la biodiversité aussi bonne que possible.
- parvenir à 50 % de nourriture bio dans la restauration collective, oui mais dans quel délai ?
- réduire de moitié les produits phytosanitaires d’ici à 2025, c’est loin, et la consommation de ces produits a encore augmenté de 4 % l’an dernier.
- l’application du principe de précaution pour les plantes issues de la « mutagénèse » que la commission européenne ne veut toujours pas mettre sous l’application de la directive 2001-18 comme pour les OGM (ces plantes n’en sont qu’une variante appelées OGM cachés). C’est bien mais ne vaudrait-il pas bien appliquer un moratoire et en interdire la culture avant qu’il ne soit trop tard ? Nous attendons d’ailleurs que la cour européenne de justice tranche ce dilemme.
Pour ces plantes cultivées en France appelées techniquement NPBT (New plant breeding techniques) il s’agit principalement du Tournesol et du Colza, dont beaucoup d’entre nous connaissent et constatent la volatilité.
Ils (les ministres) que les associations environnementales et écologistes qui soutiennent dans ce sens la Confédération Paysanne et les Agrobiologistes, sont contre.
- donner un coup d’arrêt à l’artificialisation des terres agricoles. Encore bravo, mais il va falloir prendre tant au niveau des DDT et DDTM (Direction Départementale des Territoires – et de la Mer pour les départements littoraux) qu’au niveau des documents d’urbanisme, des mesures drastiques pour enrayer la consommation d’espaces agricoles.
Le ministre cite deux exemples à savoir le besoin de prairies pour les éleveurs laitiers qui choisissent le retour à l’herbe, et les éleveurs de poules en cage qui vont devoir élever leurs poules en plein air et réduire le nombre de gallinacés.
Donc bien que les volontés de Monsieur HULOT soient éloignées de celles du ministre de l’agriculture qui semble plutôt sous le joug du syndicat productiviste et des lobbys, nos visions et nos désirs d’agriculture sont encore plus ambitieuses (voir le programme agricole de la France Insoumise sur le site du même nom ou de l’avenir en commun).
Il est plus qu’urgent pour le bien de tous mais aussi de la nature de changer de modèle agricole, mais ce n’est pas en mettant 5 milliards d’Euros sur la table au profit des nantis du modèle productiviste que les conversions en bio vont augmenter.
Il ne peut s’agir que d’une volonté politique avec un calendrier précis, et bien sûr des moyens pour assurer un revenu minimum aux agriculteurs pendant la phase de conversion.
Nombre d’experts y compris ceux de la FAO relayés en France par des personnes comme Marc DUFUMIER, Claude et Lydie BOURGUIGNON, André POCHON, les paysans de la Confédération Paysanne et du GAB (Groupement des agriculteurs biologistes) que l’on pouvait nourrir une planète à 19 milliards d’être humains en bio.
La conversion certes progressive ne peut attendre et c’est la population entière qui est concernée et qui doit être sensibilisée.
Il va falloir être vigilant à ce que ne développe ce que certains préconisent déjà l’agriculture écologiquement intensive, c’est la porte ouverte à l’agriculture bio industrielle, avec de grosses fermes laitières par exemple, donc prudence.
La taille des exploitations dépend de ce qu’on y cultive ou élève.
L’agriculture biologique demande plus de main d’oeuvre donc est créatrice d’emplois.
Concernant plus particulièrement l’accaparement des terres dans chaque département siège la CDPENAF (Commission Départementale de Préservation des Espaces Naturels Agricoles et Forestiers) composée de membres des syndicats agricoles, d’élus, de structures malheureusement pour l’instant aux mains du syndicat majoritaire FDSEA, de représentants de l’État, et de deux associations environnementales. J’en ai déjà parlé.
Un point apparaît notamment dans le département de la Manche, mais ce doit être pareil dans les autres départements, c’est la volonté des élus quelle que soit la taille de leur commune de vouloir continuer à urbaniser. Certes nous intervenons pour calmer leurs ardeurs au sein de la commission lorsque nous examinons les documents d’urbanisme (Cartes communales, PLU, PLUI) qui prévoient aménagement urbains, zones d’activités, lotissements, souvent sans justifications, du fait que beaucoup de communes sont en pertes d’activités et d’habitants. Souvent ils agissent au-delà de que leur accordent les SCOT (Shéma de Cohérence Territoriale).
Etant sur ce sujet nous devons encourager par contre les élus, qui a force de constater les destructions de linéaires de haies, commencent à classer celles-ci en Espaces Boisés Classés, afin de la soumettre à autorisation préfectorale pour toute intervention. Un compromis sera à trouver ensuite avec ceux qui sont engagés dans une démarche de valorisation du linéaire de haies.
Pour en revenir aux Etats généraux de l’alimentation qui va regrouper les syndicats agricoles, deux associations de consommateurs, les dirigeants de la grande distribution, de l’agro alimentaire (LACTALIS), mais aucune association environnementale un comble, alors que des dizaines d’association travaillent tous les jours sur le terrain pour sauvegarder la biodiversité et militer pour une agriculture paysanne et bio respectueuse de l’environnement.
De ce fait France Nature Environnement a écrit au président de la république pour lui demander la raison de cette absence.
Dans l’attente de la réponse qui sera faite (ou pas) il me paraît INCONCEVABLE que lesdites associations ne soient pas autour des tables de travail tant au niveau national, régional que départemental.