
La présentation est claire, une prairie encombrée, sur fond d’arbres, avec des moutons, et un slogan, fort, pour découvrir les métiers de l’agriculture, enfin ceux pratiqués par les adhérents et sympathisants de ce syndicat :
TOUT DEBROUSSAILLER, TOUT REDESSINER !
D’emblée, il faut nettoyer cette prairie et la redessiner, donc pourquoi pas la retourner et y cultiver du maïs à force d’intrants chimiques et de pesticides chimiques de synthèse dont ils ne veulent pas se séparer, malgré le cout exorbitant et les effets désastreux sur la biodiversité et la santé humaine.
Bien sûr redessiner, donc combler les mares, arracher les haies, cela fait de l’ombre et bouffe de la surface cultivable !
C’est ce que l’on constate jour après jour dans le département de la Manche, dont le linéaire de haies bocagères fond à vue d’oeil !
Mais ces « professionnels de l’agriculture » sous entendant que les adhérents des autres syndicats agricoles et de surcroit les bios n’en sont pas, malgré pourtant des pratiques de culture et d’élevage bien plus respectueuses de la biodiversité, de l’animal et du consommateur, donc ces « professionnels » façonnent chaque jour les paysages, absolument à coups de pelleteuses et de tronçonneuses.
Mais le bandeau tient un autre langage qui j’espère ne va leurrer personne, puisque selon leurs dires ces professionnels :
»sont à pied d’oeuvre pour créer, modeler et entretenir le paysage de plus de 9 millions d’ha de prairies permanentes, de 2 millions d’ha de bosquets, de haies ou d’arbres. Ils contribuent à protéger la biodiversité, améliorer la qualité de l’eau, entretenir les sols, lutter contre le changement climatique et défendre les pollinisateurs. Les métiers de l’agriculture travaillent au contact d’un écosystème naturel qu’ils aiment et contribuent à préserver ».
Allez braves gens sur le site vous ne serez pas déçu tellement c’est beau, ce jeune couple qui élève des salers au pré pendant 6 mois et 6 mois à l’étable (pas l’écurie) avec du foin, mais encore ! Pas un mot, un céréalier, 12 variétés cultivées sur 600 ha, un petit quoi ! Les images sont propres pas un épandeur ni pulvérisateur en vue, étonnant ? Non, c’est pour rassurer, sur ces « professionnels de l’agriculture » !
On y croirait presque, si l’on ne voyait les pelleteuses arracher les haies, les pulvérisateurs de pesticides en action dans les champs, les tonnes à lisiers déverser leur contenu issu des élevages industriels, où les animaux absorbent du soja transgénique, ces pratiquent participant grandement à l’imperméabilisation des sols et à la pollution des cours d’eau et des nappes phréatiques.
Quant il s’est agit d’interdire ne serait que l’utilisation du glyphosate, ces mêmes professionnels défenseurs de la biodiversité étaient vent debout pour s’y opposer, exerçant des pressions inadmissibles sur les élus et sur le ministère de l’agriculture qu’ils dirigent depuis des décennies.
Ce sont les mêmes professionnels qui contrôlent la plupart des commissions départementales des services de l’État ainsi que la plupart des structures professionnelles agricoles, laissant quelques strapontins autres syndicats de la profession.
Ce sont eux qui grenouillent avec les élus locaux pour compenser les terres agricoles artificialisées en déshabillant Pierre pour habiller Paul (c’est à dire entre soi) puisque de plus ils contrôlent la SAFER.
Tous ces agissements ont déjà été évoqués dans des articles précédents, mais le rappel est nécessaire pour démonter cette publicité monstrueuse et mensongère.
Enfin cerise sur le gâteau, on savait que dans le département de la Manche, ils bénéficient de l’appui des sénateurs Bas et Bizet, mais Ouest France nous apprend que le conseil régional Normand, vient de voter une subvention de près de 500000 € à la FRSEA et de près de 30000€ aux JA, et ce en vue des élections de chambre d’agriculture de janvier 2019.
Ben et les autres syndicats agricoles ? Rien, nada, que de chique, qu’ils aillent au diable puisque ce ne sont pas des « professionnels de l’agriculture ».
Raison de plus pour peser sur le gouvernement pour obtenir l’interdiction totale de tous les pesticides chimiques de synthèse et engrais chimiques, pour la survie de la biodiversité et la santé des êtres vivants.
Photo ci-jointe, traces d'arrachages de haies sur Equilly dans la Manche
