Pour une fois la salle était composée d’une majorité d’opposants sur les 200 personnes présentes.
J’ai mis un commentaire à l’article précédent du MRAP étant la lettre envoyée à la présidente de la CNDP (et non la seule) concernant l’agression verbale raciste et violente d’une ancienne guide touristique des plages de Normandie, contre une opposante au projet, d’origine allemande.
Donc voici mon appréciation sur cette ultime réunion de concertation dans le cadre de la CNDP :
Ces réunions de concertation (CNDP) ont lieu sous la médiation du garant (nommé par cette instance) dont le rôle est surtout d'assurer le bon déroulement des réunions de concertation, dont nous attendons désormais ardemment le bilan.
En tout état de cause après avoir rappelé rapidement les réunions précédentes et le pourquoi de sa présence à l'écart des promoteurs du projet, nous avons assisté a une présentation (rappel) du projet avec maintien des éléments principaux, que l'on peut retrouver sur leur site.
Le débat a ensuite été ouvert à la salle, et très vite dès les premières interventions d'opposants nous avons noté une agressivité et une condescendance flagrante de la part des promoteurs, notamment de Monsieur CIURLEO, qui n'a pas manqué de déclarer haut et fort à une opposante que de toutes les manières le projet se ferait.
Bien évidemment je me suis fait une joie d'intervenir (non sans mal, l'animateur semblant porter des oeillères !) pour lui dire que rien n'était moins sûr, d'autant qu'il restait une étape majeure à franchir, à savoir la mise en compatibilité du Plan Local d'Urbanisme de Saint Hilaire Petitville, commune associé de la commune nouvelle de Carentan les Marais).
En effet les 32 ha de terres agricoles convoités par lesdits promoteurs, soutenus mordicus par l'édile de Carentan Jean-Pierre Lhonneur, y sont classés en zone A comme agricole, dont la procédure a commencé le 10 octobre par l'organisation d'une concertation (hors CNDP) du public sur laquelle je reviendrai ultérieurement, vu que la première réunion interviendra demain jeudi 13 octobre à Carentan.
Mais revenons à mon intervention au cours de laquelle sa réponse à l'emporte pièce était bien téméraire, faisant fi des quatre réunions précédentes de concertation, à thèmes.
J'en ai profité pour rappeler ce que j'avais indiqué dans mon dépôt sur le site de la concertation et la lecture folklorique et approximative qu'ils avaient eux, leurs bureaux d'étude, juristes, architectes... sur la lettre et l'esprit des textes codifiées notamment par les codes de l'Environnement et de l'Urbanisme.
Sur le principe ERC (EVITER REDUIRE COMPENSER) ils sont passés directement à réduire, en omettant le fait que EVITER veut dire NE PAS FAIRE, puis en revenant sur les éléments importants artificialisation de 32 ha de terres agricole, dont 16 seulement dans un premier temps, mais sans parler d'imperméabilisation, alors qu'on est en zone humide qu'ils prétextent vouloir projet alors qu'ils la scindent en deux, provoquant une rupture de biodiversité.
Rappel également sur le problème de l'eau, maintenant mis en exergue par la mairie de Cherbourg (et à juste titre) car dans la situation environnementale actuelle et pour pallier aux effets du réchauffement climatique, il est urgent :
- de cesser d'artificialiser des terres agricoles (objectif ZERO en 2050 pour le gouvernement).
- de détruire des zones humides, car même la compensation est IMPOSSIBLE.
- économiser et protéger les impluviums donc la ressource en eau, avec pour tout projet la question de la CAPACITE D'ACCUEIL d'un territoire, surtout quand on veut y faire venir 600000 personnes supplémentaires pendant 7 mois de l'année.
Ce projet est un NON SENS ENVIRONNEMENTAL autant que MEMORIEL.
A un moment de la soirée une opposante après son intervention a suggéré que tous les opposants au projet se lèvent, et bien nous avons constaté que nous étions plus nombreux que les pros projet, parmi lesquels trop d'élus beaucoup trop.
Ceux ci, l'édile de Carentan en tête ne voyant que l'aspect économique, alors que les entreprises peinent à recruter.
Mais pendant ce débat nous avons constaté, outre l'irritabilité des promoteurs, la négligence du garant de la concertation, qui n'a pas manqué de rappeler sans cesse aux opposants d'écourter leurs interventions (il a fallu parfois être fermes pour garder le micro) laissant par contre les pro projet s'exprimer sans limitation de temps.
Mais la cerise sur le gâteau (en plus c'est le nom d'un des promoteurs) est arrivée en fin de réunion lorsqu'une opposante, d'origine allemande, professeur d'université en retraite en normandie, s'est vue balancer par une pseudo guide touristique (vendue ou achetée à la cause) en insistant bien sur la consonance germanique de son nom :"vous savez, les allemands on n’en a pas gardé de très bon souvenirs en Normandie".
Huées et sifflets dans la salle, mais aucune intervention ni des promoteurs ni et encore moins du garant, pourtant chargé du bon déroulement des réunions de concertation.
Les deux réunions de concertation concernant la Dpmec (déclaration de projet pour la mise en compatibilité du PLU de St Hilaire Petitville, commune associée de Carentan les Marais, on eu lieu en ce mois d’octobre, et cette concertation (hors CNDP) se termine le 7 novembre. Un dossier a été placé sur le site de la mairie de Carentan dès le 10 octobre pour ce faire.
Ce dossier va ensuite devoir être transmis aux services de l’État et complété au fur et à mesure par les avis des Personnes Publiques Associées, dont entre autre l’autorité environnementale.
Par ailleurs le point préalable d’une Dpmec, c’est l’intérêt général que revêt le projet, et c’est là que le bât blesse, car il s’agit purement et simplement d’un projet privé commercial, mercantile et spéculatif, sous couvert de transmission de la mémoire du débarquement, par le biais d’un spectacle immersif.
Dans un article du Canard Enchainé du 26 octobre 2022 on peut lire à propos de ce projet : « Malgré de fortes oppositions locales, le président du conseil régional de Normandie Hervé Morin, a déjà donné sa bénédiction aux porteurs du projet. Cette fine équipe, ou se retrouvent un ex-pédégé du journal Marianne, un ancien communicant de l’ex-roi des forains Marcel Campion et un producteur de shows dédiés à Bernadette de Lourdes ou à Robin des Bois entend vendre à ses futurs visiteurs une expérience immersive sur la libération ».
Mais diantre les citoyens seraient ils à ce point incultes et incapables de visiter les musées, se recueillir sur les cimetières normands, de comprendre l’histoire tout simplement.
