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Billet de blog 11 décembre 2013

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Le «bourbier centrafricain», lourd tribut à payer de la persistance d'une culture totalitaire en Afrique centrale?

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La France aurait-elle sous-estimé la difficulté d'une intervention militaire dite "rapide" dans un pays deux à trois fois plus grand qu'elle, dont l'État est pratiquement inexistant, et qui est englué depuis des décennies dans une instabilité politique chronique? à l'évidence oui...
L'on pouvait déjà penser au tout début de l'opération «Sangaris», au regard notamment des difficultés rencontrées sur le terrain des opérations, que les effectifs allaient être revus à la hausse, le budget aussi, et même la durée des opérations militaires sous l'égide des Nations Unies, qui excédera largement les six (06) mois initialement annoncés par le Ministre de la défense Jean-Yves Le Drian.
Juste pourrait-on déplorer que le pays pivot en Afrique centrale (le Cameroun), qui aurait pu être la puissance sous-régionale capable de contenir la déstabilisation rampante des rébellions armées successives en RCA ...soit lui-même plongé depuis 31 années dans un attentisme qui ressemble étrangement à une léthargie économique, diplomatique, et militaire.
Et aussi étrange que cela puisse paraître: pendant que la France intervient en République Centrafricaine avec à ses côtés le semblant des troupes de la Force d'Afrique Centrale (Fomac), les camerounais sont eux plus préoccupés de retrouver la trace de leur président Paul BIYA, évanoui dans la nature depuis la fin du sommet de l'Élysée consacré à la Paix et à la Sécurité en Afrique - quelque part entre l’Hôtel Meurice de Paris et les bords du Lac Léman à Genève.

De là à ce que Paris doive aussi dans les prochains jours dépêcher ses unités spéciales pour aider les Camerounais à retrouver la trace de leur dictateur aimé. Il n'y a que cette éventualité à laquelle ne se risquerait aucun observateur avisé de la chose africaine. Précisément parce que le Cameroun de Paul BIYA est assez représentatif de la situation politique qui prévaut dans ces pays d'Afrique Centrale, oscillant en permanence entre des régimes forts sans réelle ancrage démocratique et des rébellions armées.

Le chaos centrafricain est en cela également symptomatique du lourd tribut que les Peuples d'Afrique Centrale, puis la France (du moins ses contribuables), doivent désormais payer à la persistance d'une culture politique totalitaire dans la sous-région.

Joël Didier Engo

Lire également: "Les alliés encombrants de la France en Afrique", par MARIA MALAGARDIS, Liberation.fr

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