LE CAMEROUN ENFERMÉ DANS UNE CASCADE DE FORFAITURES ÉLECTORALES
Quelle crédibilité revêtira la désignation annoncée d’un(e) président(e) du conseil régional du Sud à l’issue d’un scrutin régional sans transparence ni pluralisme ? Malheureusement AUCUNE…
Nous sommes en présence malheureusement d’une cascade de forfaitures dans laquelle s’enlise la dictature crasseuse et sanguinaire de Paul BIYA au Cameroun, à force de considérer le Cameroun comme une plantation villageoise régie par le seul bon vouloir d’un despote de 93 ans, de sa famille et leurs obligés ou esclaves.
De grâce cessez d’insulter l’intelligence collective, et singulièrement celle des ressortissants du Sud Cameroun, relativement à une parodie clientéliste et népotique qui ne présente le moindre enjeu pour la cohésion et le développement de cette région, ni pour ses populations.
Plus précisément, l’absurdité réside dans l’idée que des conflits politiques complexes puissent être résolus par des procédures bureaucratiques corrompues.
Cette approche est antipolitique car elle repose sur le concept schmittien d’ami/ennemi, d’autochtones et d’étrangers (assimilés aux allogènes par la dictature de Paul Biya). La véritable politique, cependant, consiste à trouver des solutions à des problèmes apparemment insolubles, et non à se leurrer dans ces postures dites de renouvellement générationnel.
Les sociétés africaines possèdent leurs propres catégories et pratiques de régulation sociale qui ne reposent pas sur le pouvoir coercitif de l’État, mais sur l’« arbre à palabres », une sphère publique africaine liée à des processus de légitimation fondés sur des pratiques délibératives où chaque citoyen a voix au chapitre. Concrètement, cela signifie mettre en place un processus décisionnel dont les résultats sont considérés comme légitimes par tous.
Aussi il s’agit malheureusement de la suite du monde de Meka (en référence à Meka du roman le Vieux Nègre et la Médaille du regretté Ferdinand Léopold Oyono), de l’effondrement du passé dans le présent avec l’héritage du Vieux nègre et de la médaille, et de notre lutte pour nous libérer de ce passé obsédant: comment les séquelles psychologiques, physiologiques et émotionnelles du colonialisme continuent de déterminer ce qui nous semble possible. Nous essayons toujours de trouver comment vivre ensemble dans un État à peine moins violent qu’auparavant.
C’est ce qui arrive lorsque les histoires d’oppression ne sont pas reconnues – elles restent d’une actualité constante.
Institut du Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P – ICL2P
English version
Antipolitics in Yaoundé
CAMEROON TRAPPED IN A CASCADE OF ELECTORAL IRREGULARITIES
What credibility will the announced appointment of a president of the South Regional Council have following a regional election lacking transparency and pluralism? Unfortunately, NONE…
We are unfortunately witnessing a cascade of irregularities in which the vile and bloody dictatorship of Paul Biya in Cameroon is becoming increasingly mired, due to its treatment of Cameroon as a village plantation governed solely by the whims of a 93-year-old despot, his family, and their dependents or slaves.
For goodness’s sake, stop insulting the collective intelligence, and particularly that of the people of Southern Cameroon, with this clientelist and nepotistic charade that holds no significance for the cohesion and development of this region, nor for its people.
Specifically, the absurdity lies in the idea that complex political conflicts can be resolved through corrupt bureaucratic procedures.
This approach is anti-political because it is based on the Schmidtian concept of friend/enemy, of natives and foreigners. True politics, however, consists of finding ways to solve seemingly intractable problems, not in deceiving oneself. African societies possess their own categories and regulatory practices that do not rely on the coercive power of the state, but on the « palaver tree, » an African public sphere linked to legitimation processes based on deliberative practices where every citizen has a voice. In practice, this means establishing a decision-making process whose outcomes are considered legitimate by all.
This is unfortunately a continuation of Meka’s world, the collapse of the past into the present, the legacy of the old negro and the medal, and our struggle to free ourselves from this haunting past: how the psychological, physiological, and emotional scars of colonialism continue to shape what we believe is possible. We are still trying to figure out how to live together in a state that is only slightly less violent than before.
This is what happens when stories of oppression are not acknowledged – they remain constantly relevant.
The Committee for the Release of Political Prisoners Institute – ICL2P