L'Afrique n'a évidemment pas le monopole des violences faîtes aux femmes.
Toutes les sociétés humaines et tous les milieux sociaux sont touchés par ce fléau.
Ce comportement est d'autant plus condamnable lorsqu'il émane d'une célébrité unanimement appréciée sur tout le continent et au-delà, et dont la notoriété peut dans certains pays d'Afrique francophone particulièrement, être synonyme de la toute puissance et donc d'une impunité générale.
La réaction des kényans est assez exemplaire et redonne espoir à celles qui sont parfois - notamment en République Démocratique du Congo (RDC) - gagnées par la résignation et le fatalisme.
Espérons surtout que l'auteur de cet acte aura appris de ce dérapage de trop, même s'il s'en est publiquement excusé, et que sa victime pourra s'en remettre psychologiquement (c'est le plus difficile).
Gare à l'instrumentalisation de ce dérapage machiste par la dictature de Joseph Kabila en RDC!
Je ne cesserai jamais de dénoncer cette mise en scène de la justice dans les dictatures en Afrique.
Nous devons en permanence nous rappeler deux droits fondamentaux:
- d’une part, les droits de la défense impliquant le droit à ce que la cause soit entendue par un juge indépendant et impartial;
- d’autre part, la présomption d’innocence: le spectacle de prévenus avilis et jetés en pâture à l’opinion publique au seuil des procédures déclenchées à leur encontre n’est pas normal.
On a souvent vu des personnes interpellées comme ici pour un fait indéniable de violence commis sur une femme, exposées aux caméras de télévision. À peine mises en cause, elles sont considérées comme coupables (idéales), lynchées comme si les procédures suivies n’avaient pour but que de valider les charges d’emblée constituées. Il est hélas souvent arriver de déplorer des morts du fond de leurs cellules, quand la prison n’a pas eu raison de la santé de quelques unes, finalement déclarées innocentes.
Demandons-nous toujours, au-delà de notre réprobation unanime des faits commis par M. Koffi Olomidé, à qui profite désormais cette grossière justice spectacle? Vraisemblablement pas à la victime principale, encore moins à son agresseur, mais davantage au régime de Kinshasa.
Joël Didier Engo