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Billet de blog 30 juin 2023

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Les conséquences visibles d'un apartheid bien français

Refus d'obtempérer = Permis de tuer . Cette manière d'abattre des jeunes généralement issus de la diversité pour refus d'obtempérer (sous-jacent parfois à un défaut de permis de conduire), est symptomatique de la mentalité d'une police réactionnaire qui sait qu'elle jouit d'une impunité totale en France.

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Illustration 1

Certains font comme toujours semblant, avec une poignée d'anciens colonisés complexés, de découvrir à travers ces nouvelles émeutes, les conséquences d'un apartheid bien français. Pourtant c'est le premier constat que fait tout bon observateur étranger, notamment anglo-saxon, lorsqu'il séjourne dans ce pays: un contrat social et républicain rompu sous l'effet des injustices galopantes et de la marginalisation institutionnelle des minorités.

En agitant en permanence la menace électorale de l'extrême droite (notamment l'élection à la présidence de la république de l'héritière Le Pen) sous couvert d'un discours xénophobe et raciste décomplexé, la classe politique et médiatique française ne mesure pas assez la défiance et même la détermination des nouvelles générations issues des minorités visibles à en découdre avec une république gangrenée par une laïcité d'exclusion, les violences policières, et une rhétorique fascisante.

Que grand bien lui fasse…

Mais qu'elle retienne une fois pour toute que ces jeunes dits des quartiers ne se laisseront pas indéfiniment marcher dessus et abattre comme des chiens par une police majoritairement réactionnaire, soutenue dans les médias de grande écoute par des théoriciens du grand remplacement.

En effet les violences policières en France sont à certains égards plus préoccupantes qu'aux États-Unis d'Amérique où les polices sont essentiellement municipales, et ne sont pas à l'abri de poursuites puis de condamnations judiciaires. Le fait que la police soit d'abord nationale en France, et extrêmement politisée car majoritairement au sein du Syndicat "Alliance" ouvertement d'extrême droite... tue l'indispensable cohésion nationale.

Parce que cette police française n'a aucune gêne à adopter une position ouvertement xénophobe et raciste, stigmatisante envers les minorités et surtout les jeunes des quartiers populaires, se sachant couverte par toute une frange de la classe politique (Rassemblement national, Parti des Républicains, Macronistes du Groupe Renaissance) acquise au suprémacisme ethnique et identitaire.

Illustration 2

Les émeutes successives ne seraient en cela que le prélude d'un affrontement à plus grande échelle, qui menace ce pays de l'intérieur, après avoir délibérément laissé prospérer un modèle ségrégationniste d'inspiration coloniale, un apartheid bien Français.

Parce qu’elles dénotent d'abord l'échec global d'un certain modèle de société sournoisement ségrégationniste, qui s'illustre notamment par une ghettoïsation sociale et géographique des classes défavorisées (majoritairement issues des minorités visibles) parquées dans la périphérie des grandes métropoles.

Il faut absolument repenser et renforcer la mixité sociale, quit à la rendre constitutionnelle, pour sauver et consolider la cohésion nationale dans ce pays. N'en déplaise à la fachosphère, ces Français de seconde zone ne disparaîtront pas sous l’effet conjugué d’un déni officiel et de la répression policière.

Vivement le retour à l'apaisement général et aux idéaux de la République!

Joël Didier Engo, Association NOUS PAS BOUGER

Illustration 3

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Quotidien Libération, Vendredi 30 juin 2023
Selon l’ONU, «la France doit se pencher sur les profonds problèmes de racisme» parmi les forces de l’ordre. Trois jours après la mort de Nahel : «c’est le moment pour le pays de s’attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre», estime Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.
«Nous appelons les autorités à garantir que le recours à la force par la police pour s’attaquer aux éléments violents lors des manifestations respecte toujours les principes de légalité, de nécessité, de proportionnalité, de non-discrimination, de précaution et de responsabilité», poursuit la porte-parole. Interviewée par Libération à ce propos en décembre dernier, Tendayi Achiume - professeure de droit et rapporteuse spéciale auprès du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme entre 2017 et 2022 - affirmait que : «nier l’existence du racisme systémique ne fait que le perpétuer.»
https://www.liberation.fr/societe/en-direct-mort-de-nahel-violences-urbaines-interpellations-reunion-autour-demmanuel-macron-reactions-politiques-suivez-toute-lactualite-de-ce-vendredi-30-juin-20230630_MZHEX6LYAZAH7DKJ5D6HBNQHS4/

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