Telle est la réaction forcément osée (en ces temps de forte précarité et de déclassement), que m'inspire l'article paru dans le "Monde Magazine" du 30 août 2013, sous le titre: "ENA, une promo peut en cacher une autre..."
http://abonnes.lemonde.fr/le-magazine/article/2013/08/30/ena-une-promo-peut-en-cacher-une-autre_3468079_1616923.html

En effet l'auteure Alexandra Colineau nous présente la "cuvée" 2004 de la grande et non moins prestigieuse école d'administration française, comme étant la digne héritière de la "promotion Voltaire de 1980, celle des François Hollande, Ségolène Royal, Michel Sapin et Dominique de Villepin...". Excusez du peu!
Une "cuvée" 2004 de l'ÉNA, baptisée «Promotion Léopold Sédar Senghor» (paix à ton âme Léopold de la Négritude!), et présentée comme une cuvée "d'exception"...parce qu'elle serait entrain de donner à la France autant de préfets, de chef de cabinets ministériels, de dircab, de ministres, de PDG d'entreprises publiques, voire de futur(e)s Président(e)s de la République... que la "Cuvée" Voltaire de 1980.
Devrait-on s'en réjouir? pas tant que cela.
Essentiellement parce que cette "cuvée" pourrait s’avérer aussi "exceptionnelle" par sa platitude intellectuelle, sa grande suffisance (voire son arrogance) c'est-à-dire cette prétention à savoir tout sur tout, et surtout son absence criante d'imagination puis d'ouverture au reste du Monde, dont à la «France d'en bas » ...davantage que certaines de ses devancières. Elle signerait alors bien malgré elle, et irrémédiablement, la perte d'influence et de «grandeur» à la France - notamment auprès de tous ces Chinois, Indiens, Australiens, Malais, Africains, ou Américains..- qui ont longtemps été "impressionnés" par cet "élitisme" très « français», pourtant trop «consanguin».
Mais l'ENA avec ses «filles ou fils d'archevêques», ses «blondes ou blonds au brushing impeccable», ses «futurs ministres et présidents» en puissance... ne serait-elle pas précisément entrain de sceller la perte (annoncée) d'une certaine influence de la France dans le monde; celle qui faisait autrefois - par son ingéniosité - «rêver» les «damnés de la terre»?
En tous cas, elle ne s'y prendrait autrement...
Joël Didier Engo