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PEUPLE DU GABON: SERÉNITÉ, DIGNITÉ, ET COMBATIVITÉ
IL NE POURRA ÉTERNELLEMENT VOLER VOS VICTOIRES
Le dictateur Ali BONGO se sera donc accordé quatre (04) jours pour falsifier les résultats sortis des urnes et qui donnaient largement son adversaire Jean PING vainqueur du scrutin présidentiel du 27 aôut 2016 au Gabon.
Fait marquant: l'usurpateur de Libreveville aura pu compter sur le soutien inattendu des plus virulents pseudo panafricanistes prétendument anti-Françafrique qui, en s'abritant derrière le complotisme, la victimisation anti-francaise ont affiché une complaisance et un conformisme indécents avec les autocraties qui règnent en Afrique centrale francophone....Ce fut une des révélations du psychodrame post-électotal encours au Gabon.
Nous mesurons ce qu'il faudra à des pays comme le Cameroun en terme d'évolution des mentalités pour entamer le long chemin vers la démocratie engagés par les Gabonais depuis 2009...Ces derniers finiront par y arriver, précisément parce qu'ils ne se cachent pas derrière une victimisation anti-occidentale à forte connotation raciste et xénophone pour prendre leur destin politique en mains.
Nous temoignons tout notre soutien à ce peuple, qui se sera montré une fois de plus d'une exceptionnelle dignité. Que son attachement à la paix et à la démocratie démeurent inébranlable.
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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La réaction officielle de la diplomatie américaine:
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Gabon: casse du siècle à Libreville
Par Vincent Hugeux, l'Express, publié le 31/08/2016
Gabon Ali Bongo Ondimba lors d'un meeting de campagne à Libreville le 29 juillet 2016.
REUTERS/Stringer
Au prix d'un jeu de bonneteau électoral d'anthologie, le sortant Ali Bongo Ondimba s'octroie un second mandat. Au risque d'embraser le pays.
"Les autocrates, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît." Il est tentant, après l'annonce ce mercredi de la "réélection" du sortant Ali Bongo Ondimba à la tête du Gabon, de paraphraser, quitte à le retoucher à la marge, le fameux aphorisme dû à la gouaille du dialoguiste Michel Audiard. Bien sûr, la formule date un peu. De 1963, le millésime des Tontons Flingueurs de Michel Audiard, au temps où un certain Albert-Bernard Bongo -le futur Omar-, régnait sur le cabinet du président Léon Mba.
Elle date, mais n'a pas pris une ride, du moins dans les corridors et les salons du Palais du Bord de Mer. "Changeons ensemble" : le leitmotiv paradoxal d' "Ali 2016" renvoie quant à lui plus que jamais à l'adage du vieux prince de Lampedusa : "Tout changer pour que rien ne change." En tout cas au rayon des modalités de confiscation du pouvoir.
Bonneteau électoral
Ils ont donc osé. Pourvu qu'il parvienne au terme de ce second septennat, nouveau-né difforme, l'héritier du défunt Omar aura accompli un exploit digne de figurer dans tout manuel de sciences politiques : accomplir deux mandats sans avoir jamais été véritablement élu. On savait sa victoire de 2009 plus que douteuse. Celle de ce 27 août relève à l'évidence du bonneteau électoral.
Pour parvenir au verdict officiel -49,80% des suffrages contre 48,23% concédés à son challenger Jean Ping, soit une avance de 5594 voix-, il aura fallu qu'au terme d'âpres conciliabules et d'empoignades homériques, la Cénap, commission électorale maison, valide un miracle civique qui devrait valoir à ses cerveaux une canonisation instantanée : fief du clan Bongo, la province du Haut-Ogooué aurait ainsi voté à près de 95,46% pour le fils supposé du sérail, avec un taux de participation de 99,93%. Pourquoi pas 120%?
Un bastion familial aux comptes douteux
Combinaison magique d'autant plus inepte que le bastion familial n'échappe pas, il s'en faut, aux tensions et querelles qui sapent l'assise du Parti démocratique gabonais (PDG), surgeon de l'ex-parti unique. Et que, à l'échelon du pays, l'abstention dépasse les 40%. "Difficile de faire croire ça, concède un membre pro-Bongo de la Commission électorale nationale autonome et permanente, cité par l'AFP. On n'a jamais vu des scores pareils, même au temps du Papa." Dès lors, comment s'étonner que le président de ladite Commission ait obstinément refusé tout "recomptage" bureau par bureau, procédé recommandé, entre autres, par les observateurs de l'Union européenne (UE)?
Qui l'eût cru ? La compilation diffusée par l'équipe Ping accouche d'un tout autre dénouement: 57,3% en faveur de l'ancien patron de la Commission de l'Union africaine et ex-baron du PDG en rupture de ban, contre 40,4% à "Ali". Dans un message transmis dans l'après-midi à Me Eric Moutet, l'avocat de Jean Ping pour la France, l'entourage de ce dernier certifie détenir le procès-verbal d'un huissier de justice assermenté dans lequel deux délégués de l'opposition siégeant au sein de la Cénap provinciale du Haut-Ogooué confessent avoir perçu 50 millions de francs CFA [76200 euros environ]. Butin à partager avec un troisième larron, pour prix de leur "trahison".
L'élu si mal élu
Divers indices attestent pourtant qu'Ali et les siens ont subi d'intenses pressions en faveur du respect de la vérité des chiffres. La plus inattendue ? Elle émane du secrétaire général du PDG lui-même. Dans un communiqué solennel, Faustin Boukoubi appelle la Commission électorale à "prendre toutes les dispositions idoines afin de publier des résultats fondamentalement crédibles."
"Acquis le plus précieux de ces dernières décennies, poursuit l'apparatchik saisi par le doute, la paix doit être absolument préservée." Les autres objurgations, plus convenues, viennent de Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l'UE, et de la France, ex-puissance coloniale jusqu'alors aussi discrète en public qu'active dans la coulisse. Porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal a ainsi plaidé à la mi-journée en faveur de la "transparence" et de "l'impartialité", seuls gages de la "crédibilité des résultats".
Avec ce passage en force, Bongo Fils et le noyau dur du Palais dévoient, sinon discréditent, le suffrage universel et les valeurs démocratiques. Pire, ces apprentis-sorciers jouent avec le feu. De quelle légitimité "l'élu" si mal élu pourra-t-il se prévaloir vis-à-vis de ses citoyens, de ses pairs africains -rarement irréprochables en la matière il est vrai- et de ses partenaires occidentaux, voire asiatiques ? Il y a plus grave. Au-delà des recours légaux , voués selon toute vraisemblance à l'échec, que ne manquera pas d'engager le camp Ping, les électeurs floués risquent de contester dans la rue un épilogue qu'ils jugent inique. Et le Gabon s'expose à revivre, en pire, le scénario de 2009, lorsque Port-Gentil, bastion pétrolier et cité frondeuse, s'était embrasé.
Quoi qu'il advienne désormais, l'ère Bongo "canal historique" s'achève. Et, ultime paradoxe, c'est le champion de "l'émergence" qui vient de jeter sur son cercueil l'ultime pelletée de terre.
Transparence électoraleLes observateurs de l’UE remettent en cause les résultats officiels de la présidentielle gabonaise
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Les observateurs de l’UE remettent en cause les résultats officiels de la présidentielle gabonaise © 2016 D.R./Info241
Publié le 6 septembre 2016
Nouveau coup dur pour le camp d’Ali Bongo. Dans une communication rendue publique ce mardi, la Mission d’observation électorale (MOE) de l’Union européenne pour la présidentielle du 27 août, est elle très critique sur les résultats officiels communiqués par la CENAP. La MOE relève plusieurs anomalies dans les résultats officiels de la province du Haut-Ogooué et appelle à nouveau les autorités gabonaises "à publier les résultats bureau de vote par bureau de vote dans l’ensemble du pays".
La MOE relève des anomalies évidentes dans les résultats donnés par le ministre de l’Intérieur d’Ali Bongo. Elle indique par exemple que "L’abstention observée dans une des quinze commissions électorales locales est à elle seule supérieure à l’abstention déclarée par la CENAP", mettant ainsi à mal le taux de participation soviétique déclaré dans la province du Haut-Ogooué.
Cette province dont les résultats "n’ont pas été annoncés publiquement par l’autorité responsable dans la province du Haut-Ogooué" et qui est devenue malgré elle, la variable d’ajustement électoral du candidat sortant, Ali Bongo, pour rattraper la débâcle électorale qui se dessinait devant lui face à son challenger Jean Ping.
Voici l’intégralité de la communication de la MOE de l’Union européenne de ce mardi 6 septembre :
Suite à la réunion plénière de la CENAP, suivie par la proclamation des résultats de l’élection présidentielle par le Ministre de l’Intérieur, l’Observatrice-en-chef de la Mission d’observation électorale (MOE) de l’Union européenne, Mariya Gabriel, a souhaité commenter le processus de consolidation des résultats tel qu’observé par la MOE :
« C’est avec profonde tristesse que je note la perte de vies humaines et la violence qui ont suivi la proclamation des résultats provisoires par le Ministre de l’Intérieur. Je tiens à adresser mes sincères condoléances aux familles des victimes.
La MOE a relevé des différences substantielles entre les diverses commissions électorales locales et provinciales au niveau des procédures et des délais appliqués, et de l’accès offert aux observateurs, pendant la phase de la consolidation des résultats. Les observateurs de la MOE ont été autorisés à assister aux annonces publiques des résultats provinciaux dans 7 des 9 provinces. La MOE note que les résultats n’ont pas été annoncés publiquement par l’autorité responsable dans la province du Haut-Ogooué, en privant ainsi les parties prenantes de la transparence requise par la loi.
Je note en particulier que l’opacité révélée dans la gestion du processus dans cette province contribue à fortement diminuer la confiance des électeurs et des parties prenantes. Le taux de participation de 99,93% dans le Haut-Ogooué est nettement supérieur à ceux enregistrés dans les autres provinces, estimé en moyenne à 48%. Une analyse portant sur le nombre de non-votants et des bulletins blancs et nuls révèle une évidente anomalie dans les résultats finaux du Haut-Ogooué. L’abstention observée dans une des quinze commissions électorales locales est à elle seule supérieure à l’abstention déclarée par la CENAP pour l’ensemble de la province. L’intégrité des résultats provisoires dans cette province est par conséquence remise en cause.
Afin de restaurer la confiance des gabonais, je réitère mon appel fait aux autorités gabonaises, à publier les résultats bureau de vote par bureau de vote dans l’ensemble du pays, ceci afin de faciliter un possible recours, qui reste la voie pour résoudre, dans le respect de la loi, la crise de confiance dans les résultats. »
La MOE continue à observer les étapes du processus électoral qui suivent le scrutin.
En savoir plus sur http://info241.info/les-observateurs-de-l-ue-remettent-en-cause-les-resultats,2188#KizF6FDLkzIIULhk.99
"Monsieur Bongo, arrêtez de mentir !"
Paris Match | Publié le 08/09/2016
Un manifestant déploie le drapeau gabonais lors de la manifestation durement réprimée du 31 août 2016 à Libreville après l'annonce des résultats contestés AFP PHOTOS / MARCO LONGARI
C’est un témoignage un coup de poing qu’a livré au micro de Jean-Jacques Bourdin mercredi 7 septembre Eric, un expatrié de retour de Port-Gentil au Gabon.
Interrogé sur RMC, ce Français rentre du Gabon où il a passé 12 jours. "Ce que raconte le pouvoir est complètement faux, a-t-il dit. J’ai vu les militaires sur la population qui n’avait rien pour se défendre, des enfants tomber, ensanglantés." La voix du témoin commence à vibrer, il s'excuse d'être pris par l’émotion puis interpelle le président sortant Ali Bongo Odimba. "M. Bongo je vais depuis 2005 dans votre pays, arrêtez ! Vous mentez, vous racontez des bêtises pour votre protection et pour le pouvoir!"
"Pardon pour le sang qui coule"
Alors qu’Ali Bongo hier sur Europe 1 a évalué le bilan des violences à 3 morts, un chiffre inférieur à celui délivré par son propre porte-parole la semaine précédente, ce témoin estime à plusieurs dizaine le nombre de victimes. "J’ai vu des pillages mais il faut savoir que les militaires pillent, après les pilleurs également. (...) Pardon pour le sang qui coule", a-t-il dit, au nom des Français en pointant la responsabilité de certains politiques corrompus par le pouvoir d’Ali Bongo en taclant Bernard Kouchner et Nicolas Sarkozy.
Au tour de Jean-Jacques Bourdin de tacler "la complaisance de certains politiques français et de de certains journalistes français". Hier, Ali Bongo a déployé son plan de communication sur Rtl et Europe 1. Il visait à dénigrer le travail de la mission d’observation de l’Union européenne tout en se félicitant de l’attitude française. Une manière d’encourager la classe politique française à le soutenir, au détriment de la communauté internationale qui exige un re-comptage. "Je suis gêné par le manque d’indépendance et de liberté", a déclaré Jean-Jacques Bourdin. L’animateur vedette accuse Bongo de refuser la vérité. "C’est pas la pression française qui va l’empêcher d’être président", ironise-t-il avant de se demander si un seul homme politique français a condamné la tricherie au Gabon. Deux seulement l'ont fait, outre un communiqué du parti socialiste, l’engagement de Jean-Luc Mélenchon et les paroles de François Fillion qui a déclaré "avoir le sentiment qu'Ali Bongo a perdu".