L’ombre de la guerre d’indépendance algérienne s’étend jusqu’en Israël. Pas seulement parce que des jeunes dont les grands-parents sont nés dans ce qui fut jusqu’en 1962 partie intégrante du territoire (« la France, de Dunkerque à Tamanrasset », disait de Gaulle) expriment des sentiments antisémites. Mais parce que les violences d’Amsterdam, auxquelles ont aussi participé les supporters racistes du club israélien, et le match de football France-Israël sous haute tension policière ne sont peut-être que des signes avant-coureurs.
La grille de lecture selon laquelle Israël serait réductible à une colonie, et qu’ayant perdu toute légitimité morale avec les bombardements de Gaza sa population juive n’aurait plus qu’à retourner « là d’où elle vient », comme jadis les colons européens d’Algérie, est en vogue dans les milieux dé-coloniaux. Elle nie le droit d’Israël à exister et reste aveugle au fait que des communautés juives n’ont cessé d’habiter cet endroit de la planète.
Pourtant, même si on la récuse catégoriquement, j’ai vu comment en quelques mois, la peur d’être tué par des gens du FLN (l’Organisation de l’Armée secrète, l’OAS, qui avait refusé l’indépendance de l’Algérie, a répandu cette psychose avec son slogan « La valise ou le cercueil »), a poussé des gens qui vivaient là depuis des siècles, les Juifs algériens, à quitter ses rivages pour une « métropole » inconnue. Au printemps 1962 ils étaient quelque 150.000, en 1971 à peine un millier.
Leur apport à la culture française est indéniable. Un exemple : le couscous et les merguez sont entrés dans notre gastronomie grâce à eux, autant qu’aux descendants des populations musulmanes. Très peu de Juifs algériens, comparés à ceux du Maroc ou de Tunisie, qui étaient des protectorats français, sont alors allés en Israël. L’immense majorité a choisi la France.
Les Juifs algériens étaient attachés à un pays qui fut le premier, en 1791, à donner à leurs coreligionnaires la citoyenneté - une décision qu’ignoraient la plupart de ces commerçants et artisans regroupés pour l’essentiel à Alger, Constantine ou Tlemcen. À leurs yeux surtout, la France leur avait octroyé sa nationalité par le décret Crémieux en 1870. Officiellement parce que, pour en bénéficier, ils avaient renoncé à la partie des lois mosaïques incompatible avec le Code civil – elles prescrivaient, entre autres, la purification des femmes dans le bain rituel après chaque menstruation.
En réalité parce qu’ils étaient peu nombreux (15.000 à 17.000 au début de la colonisation, plus du double en 1870) et ne possédaient pas de terres, alors que Berbères et Arabes en avaient, convoitées par des colons européens venus d’Alsace-Lorraine, d’Espagne, d’Italie ou de Malte. Ces colons, autant que les militaires confrontés à des rébellions, qui ont eu besoin de plusieurs décennies pour « pacifier » l’Algérie, ont fait pression pour que les « musulmans » (au moins 9 millions en 1962 contre 900.000 « Européens ») soient exclus. Même lorsque ces musulmans ont obtenu en 1958 la nationalité française – au moment où le pouvoir gaulliste ouvrait des négociations secrètes avec le FLN -, la plupart sont restés des « sujets » dotés d’un statut juridique inspiré du Coran, non des citoyens gouvernés par le droit civil français.
Mais l’instrument principal de « francisation » des Juifs algériens, qui jusqu’alors portaient le sarouel et cloîtraient leurs femmes, fut l’école républicaine. Ils ont commencé à donner à leurs enfants des prénoms français, ceux qui les rattachaient à la tradition juive n’apparaissant qu’ensuite dans les registres d’état-civil.
Le fait que 99% des Juifs, qui avaient vécu depuis des siècles sur des terres au sud de la Méditerranée, les ont quittées à jamais a été une perte irréparable pour les sociétés nord-africaines. Cela pourrait bien arriver un jour à Israël, qui vit désormais dans le fantasme que les Palestiniens peuvent être « contenus » ou qu’ils vont disparaître par magie vers les pays voisins.
La guerre d’Algérie a montré qu’on pouvait gagner militairement un conflit et le perdre politiquement. Les familles de la « métropole » en ont eu assez que leurs fils partent sous l’uniforme, puis de les voir revenir morts, estropiés, traumatisés d’avoir assisté à la torture des fellaghas ou d’avoir découvert leurs copains avec dans la bouche le pénis et les testicules coupés.
Les évangéliques des USA, qui à plus de 80% ont soutenu Donald Trump, pèsent certes bien plus que ces Français vite prêts à abandonner l’Algérie. Ils voient dans l’existence d’Israël la réalisation d’une prophétie biblique, bien qu’ils n’aiment guère les juifs en tant que tels, censés se convertir un jour au christianisme.
Mais Benyamin Nétanyahou devrait peut-être écouter des historiens israéliens comme Amos Goldberg, titulaire de la chaire d’études sur la Shoah à l’Université hébraïque de Jérusalem, qui se sont résolus à utiliser le mot « génocide » pour qualifier ce que fait Tsahal à Gaza - plus de 43.000 morts, dont beaucoup de femmes et d’enfants. Lui aussi spécialiste du génocide, soldat en 1973 lors de la guerre du Kippour, Omer Bartov prédit que l’ « apartheid » va se renforcer. Il y a déjà des différences énormes entre les Arabes israéliens, traités depuis 2018 en citoyens de seconde classe mais dotés de certains droits, et la masse des Palestiniens privés de tout droit, confrontés en Cisjordanie à 400.000 colons juifs agressifs. Pour lui Israël « s’appauvrira et s’isolera de plus en plus », à la fin « le prix à payer sera énorme ».
Beaucoup de gens éduqués songent à partir ou l’ont déjà fait. « La grande crainte de mes amis est que leurs petits-enfants renoncent à être Israéliens » déclare le philosophe Michael Walzer, Américain d’origine juive, qui redoute que la doctrine actuelle ne soit « très dangereuse pour Israël lui-même », inapte à survivre longtemps « en tant qu’entité ultra-nationaliste et ultrareligieuse ».
Ce ne sera pas un départ précipité comme celui des Juifs algériens. Il concernera d’abord les plus qualifiés, les moins religieux. Mais d’ici vingt ans on pourrait voir une deuxième vague qui ira grossir les rangs de l’extrême droite aux États-Unis et en Europe - l’un de ses dirigeants, Éric Zemmour, a des racines en Algérie. Ceux qui aident Nétanyahou « pour le bien d’Israël », activement ou par passivité, en porteront la responsabilité.
Précisions pour les lecteurs francophones:
Je ne suis pas historienne et ce texte, assez bref, utilise des raccourcis : il omet notamment de préciser qu'en 1956 le FLN avait appelé les Juifs à rejoindre le combat de l'Algérie pour son indépendance, ce que quelques-uns ont fait, souvent liés au Parti communiste, dont les plus connus sont Henri Alleg et Daniel Timsit. J'espère ne pas avoir été pour autant inexacte.
Il me paraissait important de citer des universitaires juifs de gauche, reflétant une opinion rarement exprimée par les médias autrichiens - où "Die Presse" se situe nettement moins à droite que "Le Figaro". Le quotidien de référence de la Suisse germanophone "Neue Zürcher Zeitung", qui fait autorité auprès des rédactions les plus conservatrices du monde germanique, a bien publié un article montrant que les violences d'Amsterdam ne se limitaient pas à une chasse antisémite. Mais c'était plusieurs jours après - trop tard pour changer le "ton" du récit, donné par les responsables de l'UE autant que par Nétanyahou.
On aurait tort de considérer que la position des dirigeants autrichiens est la même que celle de la population, surtout chez les jeunes : il y a beaucoup d'indignation pour ce qui se passe à Gaza, d'intérêt aussi (bien faible consolation pour ceux qui sont bombardés et se sentent à juste titre abandonnés). En témoigne l'affluence, le weekend dernier, à un débat sur la mémoire de la Shoah organisé dans le cadre de la Foire du Livre de Vienne avec la philosophe italienne Donatella Di Cesare, autrice d'un essai sur Auschwitz. J'avais pu assister à une précédente discussion en allemand où cette intellectuelle laïque, mal-aimée du gouvernement Meloni (*), a distingué le christianisme (qui a fini par accepter les Lumières), des "théocraties" que sont à ses yeux le judaïsme (tel que l'incarne aujourd'hui Nétanyahou) et l'islam (au moins dans sa version Hamas).
Enfin le départ des Juifs algériens m'a marquée - mes parents étaient avocats du FLN. Je ne peux m'empêcher de penser, même si l'Histoire ne se répète pas, que nous accueillerons d'abord les libéraux. Et plus tard des gens comme Zemmour.
PS: J'avais d'abord écrit que Maurice Audin était un Juif algérien. C'est inexact, même s'il a été une victime célèbre des tortionnaires de l'armée française. La longue notice Wikipedia qui lui est consacrée n'en fait nullement mention. Il était communiste. Il y avait même à ma connaissance deux PCA pendant la guerre d'indépendance: celui des pieds-noirs, et celui des Algériens - le futur PAGS qui a soutenu de façon "critique" le régime de Boumediene.
(*) Le billet que j'avais publié au sujet de Donatella Di Cesare, qui a gagné le procès intenté par un membre du gouvernement Meloni.
https://blogs.mediapart.fr/joelle-stolz/blog/260424/en-italie-le-gouvernement-neo-fasciste-poursuit-des-intellectuels-en-justice
J'avais aussi tenté d'expliquer l'attitude pro-israélienne de Berlin et de Vienne dans un article sollicité par Sylvain Cypel, auteur du très recommandable L'État d'Israël contre les Juifs (La Découverte, 2020), qui a supervisé un numéro de l'hebdomadaire "Le 1" consacré à l'impact international du 7 octobre. La Shoah a joué un grand rôle dans la doctrine de la "Staatsraison" élaborée par Merkel puis adoptée plus récemment par l'Autriche. Le fait que lors de la première guerre du Golfe les Israéliens aient trouvé des débris de missiles tirés par l'Irak avec la mention Made in Germany, et que des dizaines d'ingénieurs et techniciens originaires de l'Allemagne nazie aient travaillé au service d'autocrates arabes, aussi. Le chancelier Helmut Kohl n'a pas résisté longtemps à des manifs devant l'ambassade à Tel-Aviv sur le thème : "Les Allemands vont-ils nous gazer encore une fois?". Il a alors décidé d'une coopération militaire qui ne s'est pas démentie depuis, même si elle est de plus en plus difficile à assumer.
Ci-dessous mon article pour ce numéro de l'hebdomadaire, qui reproduisait aussi des extraits du "Journal de Gaza" du Palestinien Rami Abou Jamous. Lequel s'est vu décerner peu après le Prix Bayeux récompensant des journalistes de guerre.
EN ALLEMAGNE ET EN AUTRICHE,
LE POIDS DE L’HISTOIRE
À VIENNE, près de la place des Héros où,
en mars 1938, une foule immense avait applaudi Hitler,
une phrase brille dans la nuit : « Herbert Kickl nous aurait
déportés. » Kickl est un dirigeant du Parti de la liberté (FPÖ),
d’extrême droite, que les sondages donnent vainqueur des
législatives du 29 septembre [à l’heure où ce journal est
bouclé, nous ignorons encore les résultats de ces élections].
La phrase est signée « la représentation des étudiants juifs
d’Autriche », un petit groupe sioniste indigné que le meneur
d’extrême droite veuille devenir le « chancelier du peuple ».
Comme Hitler. La référence au nazisme est la clé pour
comprendre
l’attitude résolument pro-israélienne de Berlin
et de Vienne. Soutenus par quelques écrivains, dont la Prix
Nobel de littérature Elfriede Jelinek, ces Juifs viennois
montent la garde dans l’indifférence des passants, et l’incompréhension
de ceux qui voient au quotidien sur leurs
écrans les souffrances de la population civile arabe, à Gaza
et au Liban. Les orateurs n’ont pas un mot sur la politique
de Benjamin Netanyahou, bien que la plupart des gens, ici,
se disent de gauche. Ce n’est pas le sujet. Seule importe la
continuité avec le passé européen.
Jamais, dans les pays germaniques, le fossé n’a semblé
aussi grand entre une minorité convaincue qui apporte
son soutien à Israël, tel l’écrivain israélo-autrichien de
gauche Doron Rabinovici, qui se dit solidaire des guerres
que mène l’État juif depuis le 7 octobre et craint les risques
qu’elles suscitent pour les Juifs dans le monde, et ceux qui
n’approuvent pas l’engagement résolu aux côtés d’Israël de
leur classe politique et des médias. Ce fossé se mesure dans
les sondages d’opinion : si, en octobre 2023, 38 % des Allemands
exprimaient sans réserve leur sympathie pour Israël,
ils n’étaient plus que 29 % deux mois après. En avril, selon le
magazine Stern, 57 % d’entre eux trouvaient que leur gouvernement
devrait parler plus fermement à Tel-Aviv.
La ligne de Berlin et de Vienne, pourtant, ne s’est pas
réellement infléchie : la sécurité d’Israël passe avant tout.
Leur doctrine commune de la Staatsräson (la « raison
d’État ») avait été formulée par Angela Merkel lors d’un
discours, en 2008, devant la Knesset. Son successeur Olaf
Scholz, social-démocrate, a pu ainsi affirmer après les massacres
qu’il n’y avait qu’« une seule place pour l’Allemagne :
être aux côtés d’Israël ». Le drapeau israélien était projeté
au soir du 7 octobre sur la porte de Brandebourg à Berlin, et
à Vienne sur la façade de la chancellerie et du ministère des
Affaires étrangères. Le ton du chef du gouvernement allemand
a ensuite un peu changé, au vu du désastre infligé par
l’armée israélienne à la population de Gaza : « Si important
que soit le but, peut-il justifier des coûts aussi terriblement
élevés ? » Et sa ministre des Affaires étrangères, l’écologiste
Annalena Baerbock, tout en multipliant les visites en Israël
depuis le 7 octobre, s’est inquiétée d’une « guerre sans fin ».
Mais, dans les deux pays, il existe un accord transpartisan,
les Verts étant les plus favorables à Israël. Des manifestations
propalestiniennes y ont été interdites ou brutalement
interrompues, de crainte d’y entendre appeler à
la disparition de l’État hébreu. En revanche, les autorités
de Hambourg
ont autorisé un rassemblement de barbus
réclamant un « califat », dont les images ne pouvaient jouer
qu’en faveur des forces d’extrême droite, l’Alternative pour
l’Allemagne
(AfD) ou le FPÖ autrichien, qui ont trouvé dans
le « musulman rétif à nos valeurs démocratiques » un substitut
à la figure du Juif, leur cible d’autrefois.
Les voix critiques comme celle du Franco-Autrichien
Jérôme Segal, solidaire des Palestiniens, qui a mis en garde
dès octobre 2023 dans le quotidien viennois Der Standard
contre une attitude vindicative du style « Israel über Alles »
(« Israël au-dessus de tout » – allusion
provocante au célèbre hymne dont
s’étaient emparés les nazis), ont été
discréditées car jugées extrémistes.
Professeure à l’université de Passau,
la sociologue allemande Karin Stöger
estime dans un récent entretien à la
Jüdische Allgemeine que les pays à fort
passé colonial, la Grande-Bretagne, la
France, la Belgique ou les Pays-Bas,
« projettent sur Israël leurs crimes historiques ». Elle n’a pas
de mots assez durs contre le « relativisme culturel » de la
gauche postcoloniale. Mais la Staatsräson a mis les dirigeants
allemands dans une « position intenable », analyse
Thorsten Benner, directeur du Global Public Policy Institute
de Berlin, « en donnant l’impression d’une carte blanche
à Netanyahou ».
Une question sensible est l’aide militaire fournie par
l’Allemagne
à Israël, la deuxième après celle des États-Unis.
Depuis les années 1990, elle était vue comme une compensation
à la Shoah, et au fait que des experts allemands ont
servi après la guerre des autocrates arabes. Mais selon un
sondage ARD DeutschlandTrend publié en août dernier,
70 % des Allemands sont désormais opposés à une aide
militaire à Israël, en particulier à la livraison d’avions de
combat. Rien de tel en Autriche, un pays constitutionnellement
neutre. Pour Kenan Güngör, expert pour l’intégration
auprès du gouvernement, il était « parfaitement juste »
d’afficher sur des bâtiments officiels un drapeau israélien au
soir du 7 octobre. Mais il eut été mieux de projeter à côté de
lui les couleurs de la Palestine, pour ne pas aggraver l’amertume
des 800 000 musulmans du pays, concentrés dans
certains quartiers de Vienne où les enseignants ont du mal
à combattre
l’antisémitisme.
Jusqu’à l’affaire Kurt Waldheim, élu président en 1986 malgré
la révélation de sa carrière comme officier de la Wehrmacht,
l’antisémitisme se portait bien dans la patrie de Sissi, à l’extrême
droite mais aussi chez certains dirigeants socialistes
et conservateurs. L’un de ces derniers avait fait campagne
contre Bruno Kreisky avec le slogan « Un vrai Autrichien »,
sous-entendant que son adversaire, Juif, ne l’était pas. On était
alors loin de la conférence internationale sur l’antisémitisme
convoquée ce 10 septembre à Vienne par le président du
Parlement, le chrétien Wolfgang Sobotka, lors de laquelle,
en présence du président de la Knesset, celui-ci a présenté les
massacres du 7 octobre comme « le plus grand crime contre
l’humanité depuis la Shoah ».
En Autriche, les incidents antisémites ont été multipliés
par cinq en un an. En comparaison de la France, c’est peu,
souligne Erich Nuler, du consistoire israélite de Vienne,
l’IKG. Lui qui aime rappeler comme Golda Meir qu’il vaut
mieux « être craint et vivant » qu’aimé et mort, déplore que
les « narratifs diffusés par le ministère de la Santé de Gaza »
soient parfois repris par des médias publics. Mais l’IKG
veille. Elle a mené une vigoureuse
campagne contre le Festival
de Vienne,
un bastion de gauche, pour avoir mis à
l’honneur des « stars » réputées « antisémites
» telles que l’homme politique
grec Yánis Varoufákis et la Prix Nobel
de littérature Annie Ernaux.
L’Autriche, qui soutient la « solution
à deux États », a pourtant été le seul
pays de l’Union européenne, avec la
République
tchèque, à voter en décembre 2023 contre une résolution
des Nations unies appelant au cessez-le-feu. Pas parce
qu’elle y était opposée, a expliqué le ministre des Affaires
étrangères Alexander Schallenberg, mais parce que ce texte
ne condamnait pas assez le Hamas. Depuis elle s’abstient,
comme l’Allemagne. Il y a pourtant une nette rupture de
l’équilibre que l’Autriche a longtemps tenu dans le conflit
israélo-palestinien. En 1979 Kreisky avait été le premier
dirigeant occidental à recevoir Yasser Arafat, tout en cultivant
ses amitiés avec la gauche israélienne. Durant ses deux
mandats de chancelier (2017-2019 et 2020-2021), l’enfant
prodige du Parti chrétien-démocrate Sebastian Kurz a préféré,
lui, se faire inviter à Washington par Donald Trump et
se rapprocher de Netanyahou.
« Qu’est-ce qui se passe avec l’Autriche ? » s’est entendu
demander Karim El-Ghouari, le correspondant dans le
monde arabe de la chaîne publique ORF. Il se passe qu’elle
a choisi, comme sa voisine du nord, d’appuyer envers et tout Israël.
Joëlle Stolz
 
                 
             
            