La communication Théodule ou l’art de parler pour ne rien faire
Renforcer la supervision, améliorer la gestion et la coopération.[…] entériner […] les relances , augmenter les dotations aux régulateurs, créer une liste noire des paradis fiscaux et "mettre en œuvre" des nouvelles règles de gouvernance pour la finance, encadrer les salaires et les bonus à tous les niveaux, poursuivre la réforme sur les régulations, réguler les fonds et élargir les réformes sur les paradis fiscaux, réduire les déficits publics (à diviser par 2 avant tout de suite), stabiliser la dette publique (puis la réduire avant d’abord) , s’attaquer aux déséquilibres commerciaux (les pays excédentaires doivent laisser leur monnaie s’apprécier, les pays déficitaires doivent épargner et exporter plus), transfert de droits de vote au FMI vers les pays en voie de développement, mise en œuvre de la réglementation de Bâle...
Tout tenter pour faire arrêter l’intolérable, faire connaitre son indignation face à l’arbitraire, dénoncer l’inique, se dresser avec force contre l’insupportable, encourager et soutenir les refus légitimes, appuyer la mobilisation, lutter contre les gaspillages…Pffffetc!
Ces déclarations de principes, dites de bon sens, « raisonnables, simples et lisibles » n’ont aucune chance d’enclencher le moindre mouvement ni processus de réformes coordonnées, justes et équilibrées, car :
- il y a loin de la coupe aux lèvres et que les « y faut qu’on, y a qu’à, il suffit » ne sont pour l’essentiel jamais suivis d’actions. Les incantations n’engagent personne puisqu’elles s’adressent à des bonnes volontés et à des puissances transcendantales qui n’existent pas.
- s’ingénier à adoucir les effets par de tonitruants effets de manches n’est pas de nature à supprimer les causes, mais cela permet au moins d’escamoter son incompétence et de se valoriser à bon compte. La prévention quant à elle n’est pas du tout porteuse en matière de communication de prestige ; la preuve, si elle marche elle ne sert à rien car elle est invisible.
Les comités et commissions ne sont même pas les gestionnaires du moindre mal, ils sont les bombes à brouillard voulues pour camoufler une véritable jungle, ce phénomène présenté comme implacable et auquel rien ni personne ne pourrait s’opposer, ce cataclysme a bas bruit se donnant des airs de catastrophe naturelle dont aucun humain ne serait responsable. Et l’humain ne pourrait avoir d’action que sur ses effets.
Nous voyons bien depuis le début que les dogmes ultralibéraux écrasent dans l’œuf toute transformation du système susceptible de nuire à l’intérêt des marchés. Or c’est ce système qui est en cause dans le naufrage planétaire qui se profile. C’est lui qu’il faut faire exploser plutôt que de s’épuiser à éponger son écume nauséabonde et balayer ses dégâts collatéraux sous la moquette.