Oradour n'était pas le coup de folie d'un officier en préretraite mais barbarie de longue date organisée selon des méthodes bien mises au point, bien appliquées, bien évaluées et sans le moindre état d'âme. Cette abomination ne devait jamais se reproduire. Le poème de Jean Tardieu dans l'ultime N°19 des Lettres françaises - Oradour- cimente cette détermination..
[...] "Oradour je crie et hurle
Chaque fois qu'un cœur éclate
Sous les coups des assassins
Une tête épouvantée
Deux yeux larges deux yeux rouges
Deux yeux graves deux yeux grands
Comme la nuit la folie
Deux yeux de petit enfant:
Ils ne me quitteront pas.
Oradour je n'ose plus
Lire ou prononcer ton nom
[...] Oradour Honte des hommes
Oradour honte éternelle
Nos cœurs ne s'apaiseront
Que par la pire vengeance
Haine et honte pour toujours
[...] Oradour n'est plus qu'un cri
Et c'est bien la pire offense
Au village qui vivait
Et c'est bien la pire honte
Que de n'être plus qu'un cri
Nom de la haine des hommes
Nom de la honte des hommes
Le nom de notre vengeance
Qu'à travers toutes nos terres
On écoute en frissonnant.
Qui hurle pour tous les temps."