Être impertinent à France Inter deviendrait-il de plus en plus compliqué ?
Plusieurs articles parlent du départ possible de Charline Vanhoenacker ou du moins, du passage de l’émission qu’elle anime «C’est encore nous», de quotidienne en hebdomadaire.
Hasard… Non, pas vraiment.
Cette émission qui invite des personnes dans tous les domaines artistiques et culturels, permettant, ainsi, aux auditeurs de découvrir et de réfléchir sur des thématiques de l’actualité culturelle, économique et politique.
Il y a des chroniqueurs musicaux, des chroniqueuses littéraires, une linguiste, des chroniqueurs cinéma, des humoristes, des chanteurs, un journal, des sujets de réflexion et beaucoup d’autres choses. Le ton est à la fantaisie, à l’humour politique mais aussi à l’information quelle soit politique, culturelle ou linguistique.
L’émission a de bonnes audiences alors que se passe-t-il dans la tête de ceux qui décident de la programmation de la prochaine saison de France Inter? Si les informations sont vérifiées, pourquoi se passer d’une émission très écoutée et qui en somme, remplit bien sa mission de service public.
Trop impertinente? Les commentaires laissés sous les vidéos de certains humoristes de l’émission les félicitent en leur disant que «c’est une bouffée d’oxygène» dans le paysage audiovisuel actuel. Et le nombre élevé de visionnages de leurs sketchs est une preuve encore de l’estime que portent les auditeurs à cette émission. De plus, d’après les sources de Médiamètrie, en février 2023, le podcast de «C’est encore nous» se classe en quatrième position toutes stations confondues et première de France Inter (https://www.mediametrie.fr/sites/default/files/2023-03/2023%2003%2009%20CP%20eStat%20Podcast%20-%20F%C3%A9vrier%202023.pdf). Il serait donc bon de respecter le choix d’écoute des auditeurs.
On se doutait que la nomination de Sybil Veil était une indication de la direction qui serait donnée au développement des antennes de Radio France. Politique d’austérité, économies, suppression de la redevance audiovisuelle. Le gouvernement actuel précarise le service audiovisuel public. Et si en plus, on se passe d’émissions qui marchent bien.
Il serait d’ailleurs bon que la directrice de France Inter s’explique sur ses choix de programmation.
Ceci dit, dans le climat politique actuel en France, peut-être faut-il voir dans la réduction du temps d’antenne de l’émission, la traduction de la volonté de voir tout esprit critique, même sur le ton de l’humour, réduit à une portion congrue ou convenue.
Qu’on aime ou pas cette émission, elle a toute sa place dans le service public audiovisuel. Accepter la satire politique est un signe d’intelligence donc acte. Espérons que la directrice de France Inter soit sensible à ce type d’intelligence, elle qui est philosophe.
J’espère donc retrouver cette émission en quotidien sur France Inter la saison prochaine, preuve qu’une émission de qualité a sa place dans le service public audiovisuel.