joseph Akouissonne

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Billet de blog 1 janvier 2013

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LES DEUX FRANCE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

                                                                         LES  DEUX  FRANCE

          D’un côté, les parias de l’horizon français, les damnés de la République. La procession misérable des  sans-culottes, devenus  invisibles sur les écrans de télévision et inaudibles à la radio.

C’est la cohorte des miséreux enguenillés, victimes d’une mondialisation barbaresque et d’un libéralisme qui a hissé le pognon au-dessus de l’humain.

Ce sont les chômeurs, les Rmistes, les S.D.F transis sous les ponts de Paris. Les femmes seules avec enfants, tirant le diable par la queue. Les jeunes précarisés dès leur sortie de formation. Les vieillards malades, attendant la mort sans pouvoir se soigner. Les victimes des plans sociaux explosifs à venir. Ce n’est plus la France d’en bas, c’est la France du sous-sol. Terrible tableau !

Un gouvernement de gauche ne devrait-il pas d’urgence taper du poing sur la table, pour  rappeler aux  prédateurs financiers les vertus de la République ? Ne devrait-il pas arrêter de leur faire la danse du ventre ? Ne serait-ce pas le moment de réaffirmer, haut et fort,  les valeurs d’égalité, de partage, de patriotisme et d’humanisme qui ont fondé notre pays ?

          Car, de l’autre côté, on trouve les patrons du CAC 40, qui ont oublié d’innover dans leurs entreprises. Qui ont désindustrialisé le pays. Qui étalent sans pudeur dans les journaux, devant des citoyens affamés et désemparés, leurs salaires, leurs dividendes et leurs stock- options. Des comédiens, des footballeurs qui font un bras d’honneur à leur nation.

Souvenons-nous : de 1789 à 1800, environ 14000 fortunés et monarchistes fuient la France, pour aller planquer leur argent dans les pays d’Europe hostiles à la Révolution Française. Il y a donc toujours eu deux France : celle où le portefeuille a évincé l’amour de la Patrie, et la France de ceux qui ont donné leurs bras pour que les riches continuent à s’enrichir.

          Pendant ce temps, les plateaux de télévision et les studios de radio organisent de médiocres débats, sur des thèmes minables, que des journalistes et des experts en économie  ou en politique viennent cautionner : Ale mariage pour tous, le  ridicule combats de coqs à l’U.M.P., les conférences à 100000  euros de  Sarkozy, la fin du monde avec un petit village français, Bugarach, devenu la Néo Arche de Noé…   Ces messieurs  oublient que, si la France est la cinquième puissance du monde, c’est aussi grâce à ses ouvriers, ses ingénieurs, ses artisans et ses  techniciens.

          Les médias français, surtout les journalistes, devraient dare-dare relire la Charte qui fonde leur métier. S’emparer de  nouveau de leur déontologie et de leur éthique. Même si la menace de la précarisation et du chômage les étreint, les journalistes ne doivent jamais oublier qu’ils sont les sentinelles de la démocratie.

          Il serait temps que les vrais journalistes citoyens sortent de ces débats émollients et les dénoncent ! Il est urgent de revenir aux vrais débats de société, ceux qui concernent un monde en mouvement. Il faut, avec courage, engager un devoir de pédagogie pour expliquer aux Français qu’ils doivent s’adapter aux nouvelles contraintes planétaires. Que rien ne sera plus comme avant. Qu’il faut tenir compte des pays émergents, qui, peu à peu, s’affirment en s’emparant des technologies de pointe. Désormais, il faudra partager. Et, pour être à même de mieux comprendre les nouveaux équilibres mondiaux, il faudra concevoir de nouveaux contenus de l’enseignement des sciences politiques et économiques, ainsi qu’une nouvelle approche sociologique de l’humanité. Car il faut, de toute urgence, s’adapter au monde qui arrive.

 « Celui qui rame dans le sens du courant fait rire les crocodiles » (Proverbe africain)

  1. A.     DE KITIKI

(23 décembre 2012)

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