joseph Akouissonne

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Billet de blog 5 août 2010

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VUVUZELAS

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

VUVUZELAS

« Mais cette équipe ne représente pas la France, hélas ! Elle la reflète, avec ses clans ethniques, sa persécution du premier de la classe… Elle nous tend un miroir terrible… L’équipe de France, c’est Black, black, black… » Éructe Alain Finkielkraut.

« Racaille ! Petits merdeux ! Mecs avec un pois chiche à la place du cerveau… » Vomissent, excédés, des députés U.M.P. Représentants de la Nation.

Avec ces dérives langagières, il ne faut pas s’étonner que les habitants colorés de nos banlieues s’interrogent sur leur appartenance à la Nation. Si notre pays, la France, montre un visage déformé par le rictus de la communautarisation, si, de plus en plus, des pans entiers de nos villes deviennent interdits aux représentants de l’ordre et de la loi républicain, c’est aussi, en partie, dû à ces errements.

Ce qui est surtout insupportable, c’est que des députés, élus de la nation, se lâchent en des termes indignes et indécents. Ceux-là mêmes qui doivent veiller à l’unité de la Nation, osent, avec des mots abjects, racialiser la Nation Française, comme le font Finkelkraut et Zemmour.

Souvenons nous que l’histoire de l’Europe est jalonnée de pogroms au nom de la couleur ou de l’appartenance à une communauté. Les images infernales de la « Shoah » hantent encore et toujours nos nuits. Plus près de nous, le Rwanda et le Soudan nous rappellent que le virus mortel du racisme qui ne dit pas son nom, est toujours là, tapi dans les profondeurs de l’inconscient, prêt à surgir de sa tanière fétide.

Après qu’elle eut gagné la coupe du monde de foot en 1998, c’était la France Black, Blanc, Beur. Les distinguos de couleurs avaient disparu. C’était la Nation unie derrière son drapeau. C’était comme en 1914-1918, dans les tranchées, où la main qui se tendait pour secourir le frère d’arme n’avait pas de couleur. C’était encore comme en 1940, quand les bottes de l’occupant souillaient les pavés parisiens, en un assourdissant martèlement et que les « indigènes de la République » comme on disait à l’époque, et leurs compatriotes métropolitains répondaient présents à l’appel du Général De Gaulle, pour dire non à la capitulation.

La Bérézina de l’équipe de France de foot au Mondial 2010 en Afrique du Sud, est-elle le reflet de l’angoisse qui semble avoir gagné les Français ? Certainement pas. Refusons le diktat des déclinologues. Rassemblons-nous autour de ce qui nous rassemble. Veillons et protégeons la République héritière des valeurs citoyennes.

« Le triomphe de la démagogie est passager, mais les ruines sont éternelles » (Charles Péguy).

A. De KITIKI

B. De Kitiki

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