CENTRAFRIQUE :OSER LE COURAGE POLITIQUEPOUR SORTIR DU CHAOS SANGLANT Voilà maintenant deux ans que le gouvernement de la Transition a été installé, dans une précipitation voulue par le parrain français. La composition du C. N. T. et du gouvernement témoigne d’un manque total de courage et de vision politique. Qu’on en juge : dans ces deux entités, ce sont des membres de l’ex-Séléka qui siègent, en toute impunité. La nébuleuse islamiste semble préparer le terrain pour que ses mentors, réfugiés dans un exil doré à l’étranger, puissent venir reprendre le pouvoir. Prêts à tout, même à tirer le diable par la queue pour diriger le pays, ils n’hésiteront pas à le plonger dans un nouveau chaos. Après avoir tenté une islamisation forcée des Centrafricains, ils ont vu heureusement se lever devant eux des patriotes, les Antibalakas, qui ont tout fait pour les bouter hors du pays. Depuis la fin du Forum de Bangui avec ses recommandations - hélas ! non appliquées - les nuages noirs et orageux n’ont cessé d’assombrir l’horizon déjà chaotique de la République centrafricaine.UN PAYS SANS ADMINISTRATION ET SANS ARMÉE NATIONALE La terreur règne partout. Le nord et l’est du pays sont toujours occupés par des ex-Sélékas. Dans leur funeste ambition d’islamiser la République Centrafricaine, ils se sont associés avec la secte diabolique de Boko-Haram. Bangui et ses quartiers deviennent des coupe-gorge la nuit tombée. On détrousse les gens, même en plein jour. Les Autorités de la Transition restent aphones et font comme si la capitale était sécurisée. Des prises d’otages sont en cours et risquent de finir en bain de sang. Des Casques bleus s’affrontent dans Bangui, avec des bandes armées, à l’arme lourde. Dimanche 2 août, un soldat de la mission de l’ONU a été tué. Le pouvoir de la Transition manque cruellement de bras armés pour sécuriser tout le territoire. L’administration territoriale est quasi inexistante. Comment, dans ces conditions, organiser des inscriptions fiables sur les listes électorales ? Comment fixer des dates d’élections et s’y tenir ? En visite à Bambari, la Présidente de la Transition a fait cette déclaration pour le moins ambiguë: « Les élections sont possibles avant la fin 2015… » On peut y voir, au mieux un doute, au pire une acceptation de l’idée que les élections pourraient ne pas se tenir aux dates prévues. Il faut reconnaître que la Présidente a, dès le départ, jugé le calendrier irréaliste. C’est évidemment le parrain français, qui, par des pressions inacceptables, a voulu, coûte que coûte, fixer ces dates au mépris du bon sens. La mission de la force Sangaris et celle de la Minusca ont échoué. L’intégrité du territoire est menacée. Les ex-Sélékas sont toujours là, avec leurs armes, fomentant des troubles, main dans la main avec Boko-Haram. Il faut s’attendre, malheureusement, à une multiplication des attentats ou des actes de violence sur tout le territoire. QUELLES MESURES PRENDRE ?• Dissoudre le C.N.T. (Conseil National de la Transition) et mettre fin aux missions du gouvernement de la Transition et de la Présidente• Désigner un gouvernement provisoire de Salut public, dont les membres seraient des têtes nouvelles issues de la société civile • Pour les décisions les plus importantes, consulter la population et s’appuyer sur ses recommandations • Alléger le poids de l’influence étrangère dans les décisions politiques concernant les Centrafricains • Révoquer Denis Sassou N’Guesso le médiateur international. Le Gouvernement Provisoire évitera de mettre la charrue avant les bœufs. La priorité des priorités sera la sécurité. Sécurité qui doit être assurée par une Armée Nationale, forte et citoyenne. Il faudrait aussi se donner les moyens d’associer la population à la défense de la République, Une, Indivisible et Laïque. Les partis politiques centrafricains devraient cesser momentanément leurs joutes pour se consacrer d’abord à la résurrection de leur Nation : Le Centrafrique. Rien ne se fera sans paix, ni réconciliation nationale. Tous les Centrafricains, sans exclusive, doivent être associés à la reconstruction du pays. Mais attention ! Réconciliation ne veut pas dire amnistie : ceux qui auront été convaincus de crimes contre l’humanité devront être jugés, les mercenaires étrangers jugés et expulsés. Le temps presse. Il est impératif que les Centrafricains se libèrent des griffes des prédateurs étrangers, qui, se disant leurs amis, ne sont là que pour servir leurs propres intérêts. JOSEPH AKOUISSONNE (5 août 2015)
Billet de blog 5 août 2015
CETRAFRIQUE: OSER LE COURAGE POLITIQUE POUR SORTIR DU CHAOS SANGLANT
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