CENTRAFRIQUE :
L’INDIFFÉRENCE DE LA FRANCE
Un accord de partenariat de défense a été signé entre la République Centrafricaine et la France le 8 avril 2010. Il a été ratifié par le Parlement français le 30 mars 2011. Il s’agit, en fait, d’une révision des accords de défense qui furent signés au lendemain de l’indépendance de la République Centrafricaine en 1960. C’est pourquoi, depuis, des détachements des forces françaises, dont des éléments de la force spéciale, stationnent en permanence en R.C.A.
La finalité de ces accords est autant la défense des intérêts de la France dans ce pays que le respect de l’intégrité territoriale de la Centrafrique en cas d’agression étrangère. Car l’armée centrafricaine, mal préparée et non fiable, comme celle de nombreux pays d’Afrique francophone, n’est pas en mesure d’y faire face
Or, aujourd’hui, nous assistons à un véritable envahissement de la République Centrafricaine, agressée par une nébuleuse de mercenaires, financés et armés par des aventuriers étrangers attirés par l’appât du gain. Ces éléments de la Séléka, enfants perdus de la Centrafrique, ne sont que des supplétifs, manipulés par les forces arabo-islamiques des pays du Golfe, saoulés par leurs pétrodollars.
Après avoir fait main basse sur une partie du patrimoine français, ils veulent s’accaparer des richesses naturelles de la R.C.A. Comme au Mali et ailleurs en Afrique noire, ils endoctrinent des musulmans pour qu’ils deviennent les fers de lance de leur sinistre projet et se prennent à rêver : « si Allah le veut, la Centrafrique sera une République islamique ! »
Michel Djotodia, l’actuel Président par intérim, a écrit le 17 avril 2012 de Birao (Haut Mbomou) au nom de son Mouvement, l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement, à l’Organisation de la Conférence Islamique. Son but affiché était de solliciter l’appui de ses frères musulmans wahhabites, pour qu’ils viennent en aide à son pays.
Que ce soit au Mali, au Nigéria, en Centrafrique ou ailleurs sur le continent, la volonté de ces Salafistes, ces Fous de Dieu, est d’abolir les Républiques laïques. Ils veulent, in fine, instaurer des Républiques Islamiques où appliquer la charia. Amputation des mains pour les voleurs. Lapidation à mort des femmes adultères. Burqua obligatoire. Abolition des libertés publiques. Profanation violente des lieux de cultes non-musulmans. Conversion forcée des chrétiens et autres animistes, etc...
La République Centrafricaine est donc, aujourd’hui, menacée dans sa culture, dans ses traditions et dans son essence même, celle d’une République « une, indivisible et laïque ». Devant cette menace, comment ne pas être interpellé par le silence assourdissant de la France, ce pays ami qui a signé avec elle des accords de défense ? La presse française a tourné ses caméras, ses plumes et ses micros ailleurs. Face aux pillages, aux viols, aux vols, aux braquages et aux tueries incessantes, l’indifférence de la France et de sa presse apparaît, dès lors, comme une non-assistance à population en danger de génocide.
Quel rôle joue exactement la France en Centrafrique ? Pourquoi n’aide-t-elle pas à arrêter ce chaos, qui risque de se généraliser en guerre civile ? Depuis l’indépendance, n’est-ce pas elle, l’ancien pays colonisateur, qui a exercé la réalité du pouvoir dans l’ombre ? Souvenez-vous de l’Opération Barracuda , organisée par Valéry Giscard d’Estaing pour chasser du pouvoir son «frère», Jean-Bedel Bokassa. Changement du personnel politique. Paiement du salaire des fonctionnaires. Contrôle de toutes les administrations. Vu la gabegie et l’incurie des politiciens organisés en bandes, détrousseurs des caisses de l’Etat, la France surveille tout,
Comment, dans ces conditions, ne pas se sentir en droit de demander des explications sur la façon dont la Séléka a pu entrer dans Bangui ? La capitale compte sur son territoire environ huit cents soldats des forces spéciales aguerris, disposant de moyens techniques de renseignements sophistiqués. Il faut expliquer aux populations pourquoi leur pays peut tomber dans les ténèbres de l’obscurantisme à cause d’une bande d’étrangers islamistes, d’Arabo-musulmans qui rêvent des razzias de nègres de jadis.
Mais le peuple centrafricain a toujours lutté contre l’islamisation radicale de son territoire. Héritier d’une tradition guerrière séculaire, il saura se battre contre les envahisseurs, les armes à la main.
N’oublions pas que, sous le règne du tyrannique Bokassa, les mamans centrafricaines avaient défilé, nues, dans les rues de Bangui ! Horreur et damnation ! Le dictateur avait cédé à leurs revendications. La puissante organisation des femmes centrafricaines pourrait s’inspirer de leur exemple, pour défier les envahisseurs par des actions spectaculaires, comme celles dont sont coutumières les Femen, et ainsi couvrir de honte, d’infamie, et vouer aux jugements des ancêtres, ceux qui ont permis à des serpents étrangers d’envahir le pays.
Il faut que la France, pays ami, sorte du bois et aide ses alliés centrafricains à défendre l’intégrité de leur République « une, indivisible et laïque ». Qu’on ne vienne pas nous parler de néo-colonialisme ! Quand Hitler, avec sa bande de nazis, a occupé son territoire, la France a appelé à l’aide ses alliés, dont les Africains, pour qu’ils viennent la libérer. La Centrafrique, aujourd’hui, lance le même appel, pour qu’un ami vienne au secours de son intégrité territoriale menacée.
- A. De Kitiki
(6 juin 2013)