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Billet de blog 8 novembre 2011

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HERACLES EN ENFER

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HERACLES EN ENFER

Quel mépris ! Quelle arrogance! La supériorité affichée par Mme Meckel et M. Sarkozy à l’égard des petits pays d’Europe est proprement insupportable.

Papandréou, premier Ministre grec, est convoqué - et non pas invité - à Cannes. Sommé de s’expliquer par l’axe Paris-Berlin.

Qu’a-t-il donc fait ? Le Grec a osé prétendre demander à son peuple, par référendum, son avis sur les plans d’austérité et de rigueur imposés par les marchés. Quoi de plus démocratique et de plus normal ?

L’Europe est un ensemble de pays où la souveraineté est exercée par le peuple. Certains semblent l’oublier. Se comporter comme l’ont fait l’Allemagne et la France, face à un membre de l’Union européenne, en dit long sur l’état d’esprit des Etats forts, qui œuvrent pour les marchés, au lieu de mettre leurs citoyens au centre de leurs préoccupations.

La Grèce, berceau de la démocratie, est harcelée, menacée par le couple franco-allemand. Socrate, Platon et Sénèque doivent se retourner dans leur tombe, tant ils doivent être indignés face à la mise en cause de ce qu’ils avaient jadis insufflé à la Cité : La Démocratie. Nicolas Sarkozy et Angela Merckel nous en renvoient, aujourd’hui, une image bien grimaçante.

Et quid des vingt-quatre autres Etats européens, muets et interdits devant le diktat de Merckel et Sarkozy ? On se serait cru dans une colonie, où les gouverneurs généraux convoquent un chef de région pour le tancer. Les citoyens européens pensent, à juste titre, qu’ils ne sont pas associés au débat sur leur avenir. Pendant cette crise de l’euro, le Parlement européen est porté disparu. C’est intolérable.

N’est-ce pas aux Députés, représentants du peuple, de se saisir du débat et de trouver des réponses, non pour garantir les intérêts des marchés financiers, toujours avides de gains, mais ceux de citoyens victimes des turpitudes des milieux financiers ?

Faire croire aux peuples européens que la seule option qui leur reste est de se serrer la ceinture, est suicidaire et augure mal de l’avenir de l’Europe et de l’euro.

Une politique courageuse ne signifie pas seulement austérité. Ou gesticulation électoraliste.

Une politique courageuse, c’est se dire : nous sommes au bord du gouffre, revenons en arrière, mettons tout à plat, afin de trouver des solutions nouvelles à la crise d’un système libéral outrancier à bout de souffle. Car il s’agit bien d’une crise systémique.

Cette façon de faire, indécente, qui consiste à mentir aux citoyens, à ne pas les consulter, à les prendre pour moins que rien, risque de susciter des soulèvements incontrôlables. Ce qui n’est pas souhaitable.

Il est urgent de revenir à une Europe où le Citoyen sera au centre des préoccupations sociétales.

A. de Kitiki

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