CENTRAFRIQUE :A BANGUI PLONGÉE DANS LE CHAOS, LES JOURNALISTES SONT DEVENUS DES CIBLES Dans une République Centrafricaine livrée aux barbares d’un autre temps, on abat les journalistes comme des pigeons. Dans ce pays devenu incontrôlable, deux journalistes qui rentraient, chez eux après leur travail, ont été pris pour cibles, comme des lapins. Déjà, en temps normal, dans ce pays comme dans beaucoup d’autres du continent noir, le journaliste, c’est le griot qui dérange, à qui il faut tout confisquer : stylos, micros et caméras. Le journaliste, c’est le nouveau chien de garde qui aboie chaque fois qu’un politicien véreux confond son portefeuille avec les caisses de l’Etat. Le journaliste, c’est l’historien du présent. C’est le gardien du temple de la Démocratie. C’est le lanceur d’alerte, qui se manifeste haut et fort quand les citoyens subissent les oukases ou les diktats des oligarques. Il dérange. Il empêche de piller en rond. Les journalistes qui sont tombés à Bangui, ont été tués parce qu’ils étaient journalistes. En dépit de la précarité de leur statut et de la peur au ventre qui les tenaillait, ils s’étaient manifestés. Mais les factieux de la Séléka avaient ordonné de se taire : « Circulez… Il n’y a rien à voir… Silence, on tue… » Aujourd’hui, armés et financés par des pays étrangers, ces barbares veulent faire main basse sur les immenses richesses minières du pays encore non exploitées. Ils rêvent de la création d’un Émirat musulman dans le nord de la République Centrafricaine et massacrent sauvagement des habitants innocents et désarmés. La faiblesse de l’indignation des autorités centrafricaines est déplorable. N’auraient-elles pas dû, immédiatement, condamner un acte aussi odieux et flétrir les auteurs de ce crime abject ? Une enquête ne devrait-elle pas être déjà diligentée pour déterminer les causes exactes de la mort de nos confrères ? Les journalistes des autres nations pourraient, eux aussi, apporter leur soutien par une condamnation sans appel. Des associations, comme Reporters Sans Frontières, devraient s’impliquent davantage auprès de nos confrères centrafricains. Rappelons, pour mémoire, que plus de deux mille soldats français combattent en Centrafrique depuis environ sept mois… A. DE KITIKI AKOUISSONNE(9 mai 2014)
Billet de blog 9 mai 2014
CENTRAFRIQUE: DES JOURNALISTES DEVENUS DES CIBLES
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