Les Forces conservatrices à l’assaut de la République
Le débat sur le mariage pour tous a ressuscité la coalition des forces réactionnaires : L’U.M.P. qui considère que la gauche au pouvoir est une imposture, en appelle à la rue. Christian Jacob, le président du groupe à l’Assemblée Nationale, éructe : « Quand nous reviendrons au pouvoir, nous ferons abroger le mariage gay !» Le clergé français décrète une sorte de Fatwa sur le mariage pour tous. Mgr Vingt-Trois, patron des catholiques de France, se fâche : « Le mariage homosexuel est une supercherie ! » en passant sous silence le problème de la pédophilie chez les curés…
A cause de la crise et de la peur qu’elle suscite chez nos concitoyens, la République est ébranlée par des forces contraires. Les chasseurs de primes idéologiques sont à l’œuvre.
Réuni samedi 3 novembre 2012 à Orange (Vaucluse), le Bloc Identitaire, ouvertement raciste et xénophobe - n’oublions pas qu’en France, ceux qui tiennent des propos racistes tombent sous le coup des lois de la République - a donné libre cours à ses phantasmes nauséabonds, ceux d’une race blanche en voie d’extinction, qu’il faut défendre et sauver. Invité, le député européen de la Ligue du Nord (Italie) a vomi : « Vive les blancs de l’Europe, vive notre identité, notre ethnie, notre race ! » (Quelle race ? N’y a-t-il pas qu’une race, la race humaine ? ). Si ce n’est pas un langage haineux et raciste sur la terre de France, qu’est-ce que c’est ? Il n’y a pas si longtemps, Jean-François Copé parlait de racisme anti-blanc. En l’occurrence, ce ne sont ni des noirs, ni des rouges, ni des bleus qui parlent, ce sont des blancs. Certains du moins, pas tous, heureusement.
Où sont donc passées les forces républicaines, celles de Gauche, du Centre, de la Droite Gaulliste et Républicaine ? Où sont donc passés les intellectuels héritiers du Siècle des Lumières ? On ne les entend plus. Les médias s’attardent lourdement sur le futile, l’inutile. Le panurgisme a gagné la presse française. De longs débats à la télévision et à la radio se transforment en joutes insipides. Des sommités de la doxa libérale se contredisent et se chamaillent. Hier, ils étaient les apôtres de la rigueur, aujourd’hui que cette rigueur est assénée par la gauche, ils hurlent au loup. Les débats de fond, la pédagogie pour expliquer les politiques menées ont disparu du paysage médiatique.
Il faut prendre garde : le citoyen d’aujourd’hui est loin d’être un abruti. La lâcheté des politiques et des journalistes qui ont cessé d’être les chiens de garde de la République, risque de le détourner des valeurs de la République.
Avant qu’il ne soit trop tard, il faut rééquilibrer la qualité des intervenants sur les plateaux de télévision et de radio. Beaucoup de citoyens vivent mal les coups quotidiens portés au gouvernement de gauche par les Rioufol, les Eric Brunet, les Elisabeth Levy, les Eric Zemmour etc. Où sont donc passés les : Plenel, les Demorand, les Emmanuel Todd les Julliard, les Szafran et autres journalistes de l’Humanité ou de Politis ? Dans la France d’aujourd’hui, les tam-tams de la médiocrité résonnent sans retenue.
Les Français attendent qu’on leur parle des difficultés engendrées par la crise. Une crise dont ils sont les victimes. Le gouvernement de gauche doit, dare-dare, mettre justement un peu plus de gauche dans cette politique sociale démocrate, qui inquiète ceux qui ont voté pour lui.
Par deux fois déjà, les communistes et la droite ont uni leurs voix au Sénat, pour retoquer une proposition du gouvernement de gauche. On s’interroge…
« Ne repousse pas du pied la pirogue qui t’a déposé sur la berge » (Proverbe africain)
- A. De KITIKI
(9 novembre 2012)