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Billet de blog 11 juillet 2016

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ETATS-UNIS : LES RAVAGES DU RACISME: DALLAS: 7JUILLET 2016

Des Noirs, que des abrutis blancs, pendaient dans le sud profond. Le dimanche au sortir de la messe. Hilares, une bouteille de bière à la main. Les vieux démons de l'Amérique blanche sont toujours là...

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ÉTATS-UNIS : LES  RAVAGES  DU  RACISME

DALLAS : 7 JUILLET 2016

LA LOI DU TALION : A QUI LA FAUTE ?

          C’était prévisible. Le franchissement regrettable des frontières qui nous séparent des territoires où ne joue que la loi du Talion était, malheureusement, envisageable.

          Voilà près d’un siècle que les Afro-Américains sont victimes de la barbarie des Blancs racistes. Voilà des années que les Noirs sont abattus comme des chiens par des policiers blancs racistes. Souvenons-nous des scènes de pendaison de nègres dans le sud profond. C’était le dimanche, à la sortie de la messe, devant une foule de blancs hilares, une bouteille de bière à la main. Voilà des années que, dans certains milieux blancs, on continue à  penser que le noir est un sous-homme.  Les policiers blancs racistes ne sont que les héritiers de ceux qui ont délibérément promu la suprématie blanche.

          Qui sont les responsables de cette configuration annonciatrice de guerre civile ? Les nostalgiques du Klux-Klux-Klan, cette infâme organisation d’abrutis blancs racistes, qui prône la supériorité de la race blanche et renvoie le nègre à son « animalité ». Ce sont tous les adeptes de l’ignominieuse rhétorique raciste, qui propagent le fiel de la détestation du Noir.

          Mais c’est aussi l’administration américaine, qui donne -hélas ! - l’impression de tolérer l’injustice faite aux Afro-Américains. C’est le lâche silence de l’U.A. (Union Africaine) qui ne condamne pas ce qui s’est passé, pas plus qu’elle ne demande des comptes au gouvernement américain. La tragédie de Dallas est le résultat de la démission des institutions et de celle des citoyens devant l’infâme rhétorique. Ce sont les tribunaux américains qui, trop souvent, acquittent les policiers tueurs. Malgré l’élection de Barack Obama, un Afro-Américain, comme président des Etats-Unis, les Américains sont toujours prisonniers de leurs vieux démons. Le bilan de ce président n’est malheureusement pas glorieux en ce qui concerne la situation des noirs dans le pays. 

          L’O.N.U. s’est empressée de condamner l’assassinat des policiers. C’est humain. La mort d’un homme, quel qu’il soit, n’est pas acceptable.  Mais n’aurait-elle pas dû le faire aussi quand des noirs sont tombés sous les balles des policiers racistes ?

          Le malaise qui touche à la notion de race aux Etats-Unis est une problématique qu’il faut rattacher à la fondation de l’Amérique du nord moderne. Ce sont les Européens, essentiellement Anglo-Saxons, qui, fuyant l’Irlande et l’Angleterre, affamés par une monarchie cruelle, ont migré vers les Amériques. Après avoir spolié et massacré les Indiens, ils ont organisé le commerce des nègres, pour cultiver les champs de coton et bâtir leur nouvelle nation. La guerre de Sécession a mis fin à l’esclavage. Mais  certains blancs n’ont cessé de considérer les noirs comme des êtres inférieurs – car ils appartiennent au monde des ténèbres, n’est- ce pas ? 

          Tout doit être fait, par la société américaine dans son ensemble, pour que le pays ne sombre dans un chaos de guerre raciale. Il faut barrer la route à ces groupuscules d’individus bornés, fanatiques de la suprématie blanche. Car il est temps de recoller les morceaux entre les blancs et les  noirs, pour qu’ils retissent une histoire commune.

A. de KITIKI                                                               

(11 juillet 2016)

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