FRANCE : LES FOSSOYEURS DE LA RÉPUBLIQUE
LES DECLINOLOGUES ET LES BATELEURS POLITICIENS OCCUPENT L’ESPACE MÉDIATIQUE, LA FRANCE EST MENACÉE DANS SA COHÉSION SOCIALE
Le pays tout entier semble s’être transformé en un gigantesque mur des lamentations. La peur, distillée par des apprentis sorciers et des aventuriers de la politique, a plongé la fille du Siècle des Lumièreset des Droits de l’homme dans les abysses de l’incertain. Les débats de fond et de qualité ont déserté le champ des idées, livrant ainsi une population angoissée aux prédateurs du vote des citoyens. L’espace médiatique s’est retrouvé aux mains des griots des temps modernes, qui l’accaparent sans vergogne et distillent des informations formatées par des éléments de langage réactionnaires.
Florian Philippot, le gourou de la pensée frontiste ; Eric Cioti, le porte-parole arrogant et le chasseur des voix des électeurs du Front National au bénéfice de Nicolas Sarkozy ; Éric Zemmour, l’admirateur des fous de dieu de l’État Islamique : tous passent en boucle sur des médias complaisants et contraints par l’autocensure.
On se demande s’il existe encore une place pour des journalistes citoyens dans des médias qui appartiennent à de grands groupes financiers, avides d’engranger des bénéfices et peu soucieux d’une véritable information.
Mais, dans la marge de manœuvre qui leur est laissée, certains journalistes ont une responsabilité non négligeable dans la dégradation des rapports sociaux entre les Français. A longueur de plateaux de télévision et de studios de radio, la sémantique est la même ! On affirme que « Marine Le Pen se prépare à gouverner la France…» sans faire œuvre de pédagogie sur la dérive extrême-droitière du Front National. Plusieurs journalistes vont claironnant que « Marine Le Pen a un nouveau look. Elle a maigri. Elle porte maintenant une jupe… Elle ambitionne de devenir une femme d’État… » Ils semblent tous tétanisés par la présidente du Front national. L’accoutrement a-t-il été un jour le critère d’une politique républicaine ? Oubliés, les propos racistes et xénophobes de son père, Jean-Marie Le Pen. Et les plaisanteries grasses, en petit comité, sur les Arabes et les Noirs. Quoi que fasse Marie Le Pen pour dédiaboliser son parti, une grande majorité de ses électeurs sera toujours prête à jeter des bananes à Christine Taubira ou à lui conseiller de remonter dans son cocotier.
Pour beaucoup, les jeux sont déjà faits : Marine Le Pen, sans aucun doute, va atteindre le second tour de l’élection présidentielle, avec, face à elle, Nicolas Sarkozy. Ces probabilités sont martelées sans relâche par les médias, ce qui fait qu’à force, les électeurs finissent par être convaincus qu’il s’agit de vérités.
Messieurs les journalistes, faites votre travail ! Vous êtes les « chiens de garde » de la République. Ne succombez pas à la tentation de l’autocensure qui vous permet d’avoir la mangeoire bien garnie. Autant mourir de faim, mais debout, en combattant pour la liberté et la démocratie. Ces valeurs n’ont pas à être sacrifiées sur l’autel de l’argent.
NICOLAS SARKOZY ET L’AFRIQUE NOIRE : LA GRANDE PEUR
Décidément, l’ex-président de la République française ne parvient pas à s’extirper de son africaphobie. Aurait-il peur des noirs ? Pendant que l’extrême-droite française évoque un « grand remplacement » à propos de l’islam, Nicolas Sarkozy lui, après l’insulte lancée à Dakar devant un public d’universitaires: « L’Afrique n’est pas assez entrée dans l’histoire… » Persiste dans ses obsessions : pour lui, des masse d’africains affamés vont déferler sur la France !A chacune de ses interventions dans les médias à propos des migrants et de l’immigration, il martèle son credo d’une France envahie par des hordes d’Africains…
La vision qu’il a du continent se réduit à une sémantique d’effroi ! « L’Afrique va passer en trente ans de 1 milliard à 2 ,3 milliards d’habitants…Le Nigéria sera le 3ème pays le plus peuplé du monde… » Pour lui, il est clair queles problèmes de la France viennent essentiellement des Noirs et des Maghrébins.
Ce genre de rhétorique ne peut que cliver la société française et menacer sa cohésion. A force de stigmatiser et de montrer du doigt un groupe de Français, on finit par fissurer le tissu social. A écouter Nicolas Sarkozy aujourd’hui, on est pétrifié : si jamais il est élu, la France ne pourrait-elle pas sombrer dans une guerre civilisation ?
A. DE KITIKI