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Billet de blog 13 décembre 2011

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Les OUbli&s de la République

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

LES OUBLIES DE LA REPUBLIQUE

Environ huit millions de Français sont en situation de pauvreté monétaire. Comme on dit pudiquement, huit millions de nos compatriotes vivent dans la misère. Huit millions de pauvres hères sans voix sont devenus les victimes d’une société où l’argent a pris la place de l’homme.

Transformés en mendiants et en voleurs dans leur propre pays, en quête d’une pitance improbable, ces parias de la République sont devenus invisibles.

De temps à autre, un fait divers sinistre nous apprend qu’une mère célibataire a été arrêtée en train de faire les poubelles d’une grande surface, afin de donner à manger à son nourrisson.

Ailleurs, c’est une municipalité qui chasse les mendiants des trottoirs de sa ville, à défaut de trouver une solution sociale à leur dénuement. Dans certaines agglomérations, ce sont des sans-abris qui dressent leur misérable tente sous les ponts, avant d’en être chassés par les forces de l’ordre. Pour compléter ce sinistre tableau, c’est la cohorte des chômeurs, avec leurs minimas sociaux, qui ne cesse de s’allonger.

Le sommet de l’Etat semble avoir zappé ces citoyens en souffrance. Où sont donc passés les mots : Solidarité, Pouvoir d’achat et Partage ? Les trois piliers de la République : Liberté, Egalité Fraternité, chancellent dangereusement. Car, à la longue, ce positionnement des dirigeants peut aboutir à la dislocation du pacte républicain.

De la réunion du G20 à Nice, en passant par Bruxelles, avec l’Union Européenne, Sarkozy et Meckel se sont comportés en agents des agences de notation. Ils n’ont pas hésité à humilier la Grèce et à menacer l’Italie ainsi que l’Espagne.

Leurs insupportables gesticulations, qui ressemblent à une danse du ventre devant le triple AAA, les marchés financiers et l’Austérité, ont plongé les citoyens dans un doute qui frise la résignation. Prenons garde, car à ce stade, nul ne peut prévoir les réactions d’une population qui n’est pas loin de penser qu’elle est méprisée.

Remettons tambour battant le Citoyen au centre de la société. L’austérité est l’antithèse de la croissance. L’austérité est un ascétisme qui ne laisse entrouverte qu’une petite fenêtre sur l’espoir. Le triple AAA est une épée de Damoclès des agences de notations sur la tête des Etats souverains. Ces agences sont illégitimes. Elles n’ont jamais été investies par un vote citoyen. Ce sont elles les parias, et non les peuples. Il est largement temps de leur dire : « basta ! Ça suffit ! »

La France et les autres Etats peuvent taper du poing sur la table et refuser de rembourser les dettes dont ils ne sont pas responsables. Les agences de notation (qui se sont beaucoup trompées dans le passé) les bourses et les spéculateurs sont les responsables de cette gabegie. Ce sont eux qui devraient rembourser les Etats. Que toutes les pythies cessent de dire que sans le Triple AA, la France est en faillite !

Que tous ceux qui, en France sont prompts à se proclamer héritiers du Général De Gaulle, se souviennent des paroles vertueuses qu’il prononça, un jour, à propos de la bourse : « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille !».

Pour s’en sortir, il faut impérativement mettre au pas les serviteurs des spéculateurs : Les marchés boursiers - et remettre prioritairement la croissance au centre des débats. C’est à ces conditions seulement que la justice sociale pourra revenir.

« Pendant que nous sommes parmi les hommes, pratiquons l’humanité. » (Sénèque)

A. de Kitiki

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