MEDIAPART : LE JOUR D’APRÈS
Subitement, la savane médiatique française a été secouée par le doigt invisible d’un dieu sentencieux. Cacophonie de commentaires, déferlement d’éditos vengeurs réclamant la transparence et les bûchers, pour châtier les tricheurs de la République ! Haro sur tous ceux qui fuient à l’étranger, avec leurs bourses pour les planquer au lieu de les mettre au service de leur pays en crise !
Ce doigt invisible, c’est celui de Plenel. Tous les journalistes de Médiapart ont, inlassablement, alerté, enquêté, en véritables chiens de garde de la démocratie et de la République. Ils ont dénoncé la constitution des prébendes, les dérives indécentes d’un certain nombre d’élus de la République. Ils ont mis à jour, et c’est tant mieux, l’existence d’oligarchies qui gangrènent le tissu social français. A longueur d’année, ils ont alerté sur la tentation des pouvoirs politiques de mettre la justice de la nation au service de leurs ambitions et de leurs amis délinquants en col blanc. Ils ont mis le doigt sur les affaires louches qui ont transformé notre pays en une vulgaire république bananière. Ils ont prêché, seuls, au milieu du désert médiatique français.
Le sommet de l’insupportable, ce fut le silence assourdissant de certains confrères, minés par la lâcheté et la jalousie, qui attendaient - voire, souhaitaient- la disparition de Médiapart après l’affaire Cahuzac, puisque les preuves manquaient…
Patatras ! Médiapart avait, finalement, raison.
Médiapart est alors devenu le pestiféré des politiciens, surtout de droite. Certains même n’ont pas hésité à l’accuser d’utiliser des méthodes fascistes.
Or, avec l’affaire Cahuzac, Médiapart vient de faire la démonstration qu’une presse indépendante peut et doit exister, contribuant ainsi à pérenniser les valeurs de la République. Maintenant que les confrères qui, hier, tentaient de l’isoler, reprennent du poil de la bête et remplissent, enfin, leur mission, il est permis de penser qu’à la suite de l’affaire Cahuzac et grâce à Médiapart, il y aura bien…le jour d’après !
- A. DEKITIKI
(14 avril 2013)