CRIME CONTRE L’HUMANITÉ AUX FRONTIÈRES DE L’EUROPE :400 MIGRANTS SONT PORTES DISPARUS EN MEDITERRANEE TERRIBLE CONSTAT Les chiffres sont effrayants : depuis Lampedusa, c’est à une sinistre kyrielle de disparitions que nous assistons : 3000 morts, rien que pour cette année. En quinze ans, ce sont environ 23 000 migrants venus des côtes africaines qui ont disparu en mer… Comment ne pas se révolter devant l’indifférence quasi-générale des pays européens qui se barricadent, égoïstement, derrière leurs frontières ? Il faut rendre hommage à l’Italie, qui, bien seule, se démène pour venir en aide aux rescapés, ces oubliés des temps modernes. L’Europe est, pourtant, un continent riche. Chrétien. Civilisé. Son attitude est d’autant plus insupportable. Les migrants viennent d’Afrique. Ils ont la peau noire. Est-ce pour cela que l’Europe détourne la tête ? Ce qui se passe en Méditerranée, c’est de la « non-assistance à personne en danger. » C’est un crime contre l’humanité. Ce sont des drames qui dépassent l’entendement. Qui heurtent la conscience humaine. La liste des naufrages ne cesse de s’allonger. Maintenant, c’est presque tous les jours qu’un nouveau drame nous interpelle. Jeudi 16 avril, 41 migrants sont morts à la suite d’une rixe entre chrétiens et musulmans sur un esquif en perdition. Au lieu de s’aider dans une situation désespérée, ces malheureux en sont venus à s’entretuer au nom de leur religion. Quoi de plus terrible ? QUI SONT LES RESPONSABLES ? En Afrique tout d’abord, les dirigeants portent une lourde part de responsabilité : leur gestion calamiteuse de l’état, la gabegie généralisée, les enrichissements illicites, les soulèvements, les guerres interminables ont plongé leur pays dans une instabilité chronique. C’est elle qui, pour une grand part, a poussé la jeunesse africaine à fuir. À s’exiler. Pour survivre, les jeunes ont été contraints d’abandonner à contrecœur leur famille, leur pays. Et ils sont venus se fracasser aux portes de l’Europe qui les a repoussés impitoyablement pour les livrer aux requins de la Méditerranée. La responsabilité, c’est aussi celle de certains chefs d’état ou de gouvernement européens qui, menant des aventures guerrières en Libye, ont totalement déstabilisé la région. David Cameron et Nicolas Sarkozy, lui-même conseillé par Bernard-Henri Lévy, sont partis en guerre sans se préoccuper de toutes les conséquences de leur intervention. Le résultat ne s’est pas fait attendre : la Libye s’est transformée en une immense zone de non-droit. Elle est devenue un gigantesque marché d’armes et de trafic d’êtres humains. Aujourd’hui, c’est surtout de Libye que partent les embarcations de la mort. C’est sur ses côtes que sont basés les passeurs sanguinaires. Avec les moyens sophistiqués de recherche dont dispose l’occident, il n’est certainement pas compliqué pour l’Europe de détecter les points de départ de ces criminels… Tant que les politiques d’injustice sociale et les guerres séviront sur le continent noir, tant que les instabilités politiques perdureront, tant que l’Afrique, à cause de sa mauvaise gouvernance, ne sera pas capable de nourrir ses enfants, ils risqueront leur vie pour gagner l’Europe.C’est donc aussi l’avenir du continent européen qui se joue en Méditerranée. QUEL AVENIR ? Il est grand temps que l’Europe ait une vision neuve de l’Afrique. Il faut tourner le dos aux vieilles méthodes de la « coopération », de celle qui implique, en fait, des rapports de dominé à dominant. L’Afrique bouge. Depuis quelque temps, elle est très courtisée. L’occident et l’orient se pressent aux portes du nouvel eldorado. Mais pour y faire quoi ? Pour s’enrichir aux dépens des Africains ? C’est exclu. Car il faut, désormais, qu’ils se mettent à contrôler leurs richesses. A faire pression sur les dirigeants, otages et complices des anciens colonisateurs, qui ont fait main basse sur les ressources, appauvrissant ainsi les populations obligées de fuir. Aujourd’hui, c’est le « donnant donnant » qui doit être la règle. Les investisseurs européens doivent comprendre qu’il faut transformer les produits bruts sur le continent. Y construire des usines. Transformer sur place une partie des matières avant de les exporter. Former la jeunesse dans les universités du pays. Si l’Afrique peut ainsi répondre aux besoins de sa population, pourquoi ses enfants iraient-ils chercher ailleurs ce qu’ils auront chez eux ? A DE KITIKI (18 avril 2015)
Billet de blog 18 avril 2015
CRIME CONTRE L'HUMANITE AUX FROTIERES DE L'EUROPE
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