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Billet de blog 18 mai 2017

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CENTRAFRIQUE UN PAYS A FEU ET A SANG:: LES MEDIAS OCCIODENTAUIX SE TAISENT

La république Centrafricaine est elle une guerre oubliée? Pendant les crimes contre l'humanité succèdent aux massacres de population La presse internationale et surtout française semble se désintéresser du sort de la RCA cerné par des rebelles et des mercenaires.

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La République Centrafricaine se meurt. Cela n' pas l'air d'émouvior l'opinion internationale

CENTRAFRIQUE

UN PAYS A FEU ET A SANG :

LES MEDIAS INTERNATIONAUX SE TAISENT

UNE INDIFFÉRENCE CONDAMNABLE

          La presse française est remarquablement avare de commentaires sur la descente aux enfers de la République Centrafricaine. Chaque jour, sur place, c’est la litanie des morts, des crimes contre l’humanité, des souffrances insupportables. Les populations sont devenues des parias dans leur propre pays, martyrisées comme elles le sont par des bandes armées sanguinaires qui ne méritent que la potence.

          En réduisant la force Sangaris beaucoup trop tôt, la France a abandonné le pays et son peuple à la barbarie des ex-Sélékas et de tous les autres mercenaires. La MINUSCA a, elle aussi, montré ses limites. Elle ne peut même plus protéger efficacement ses Casques Bleus qui se font tirer comme des lapins. Jamais il n’y en a eu autant qui ont été assassinés en mission.

          Il faut que la France reconsidère la situation sécuritaire en Centrafrique et augmente le nombre de ses soldats. Rappelons qu’elle a signé, avec plusieurs de ses ex-colonies, des accords de défense qui l’engagent. Sinon, on pourra craindre que la situation ne devienne pire en R.C.A. qu’au Mali.

          Certains, à Bangui, pensent que les Centrafricains devraient se débrouiller seuls : quelle utopie ! Ils vivent dans un pays à la dérive, sans armée digne de ce nom pour assurer sa sécurité, un pays condamné pour l’instant à faire appel à des alliés et à l’O.N.U. pour protéger ses populations et garantir son intégrité territoriale.

LE VOYAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE AUMALI : LE CENTRAFRIQUNE DOIT PAS ETRE OUBLE 

          Le président de la République française, Emmanuel Macron, projette de se rendre au Mali auprès des soldats français. Ne devrait-il pas faire aussi escale à Bangui ? Il pourrait ainsi mieux se rendre compte de la situation intenable du Centrafrique.

          Une situation qui exige désormais l’utilisation massive de la force contre les rebelles. La France, on ne le rappelle pas assez, a une grande part de responsabilité, en tant qu’ancienne puissance coloniale, dans le chaos qui ensanglante le Centrafrique.

          Aujourd’hui, elle doit agir avec force, alors que le délitement du pays a presque atteint un point de non-retour.

BANGASSOU, VILLE MARTYRE

          Le Mbomou, le Haut Mbomou, la Kotto et la Haute-Kotto sont à feu et à sang. Aux dernières nouvelles, plus de 130 civils et Casques bleus tués à Bangassou.

          Ces terribles attaques sont attribuées à des soi-disant Antibalakas. Elles sont, en fait,corollaires de l’ambiguïté de la France et des forces internationales depuis qu’elles sont intervenues pour protéger les populations et aider à rétablir la paix. Leur comportement pernicieux a fini par rendre ingérable une situation déjà largement chaotique.

          Et la tragédie se joue sous leurs yeux, sans qu’elles fassent tout pour y mettre fin.

          Quant aux autorités légales du pays, dépourvues d’armée digne de ce nom, affaiblie par des disputes inutiles à la tête des institutions, assujetties aux diktats des forces internationales qui les ont mises sous tutelle, elles assistent, impuissantes, au démembrement de leur pays.

          On a laissé se replier de Bangui les rebelles avec armes et bagages, on n’a pas empêché Ali Darras de s’installer à Bambari, ni les ex-Sélékas assassins, prédateurs et assoiffés de pouvoir, de se disperser dans les provinces. Or, ces mercenaires ne visent qu’un but : prendre le pouvoir à Bangui, et se soustraire de la Cour Pénale Spéciales de Bangui, au prix de tueries sans retenue.

URGENCE ABSOLUE

          Il n’est plus temps de recourir au DDRR. Les autorités centrafricaines doivent se rendre compte qu’il est, malheureusement, devenu caduc.  Les rebelles n’en veulent pas. Ce qu’il faut maintenant, c’est recourir à la force afin de neutraliser les rebelles et les emmener à la table des négociations pour la paix. LA France, la MINUSCA et toutes les forces internationales doivent changer leurs fusils d’épaule et mettre franchement leur armada au service des autorités centrafricaines. Sinon, l’unité du pays sera sacrifiée sur l’autel de toutes les ambitions.

Au fait, qui arme les rebelles ? Cette question lancinante exige une réponse afin que les pays qui équipent en armes les rebelles soient condamnés. Il est insupportable que Les rebelles soient mieux équipés que les Forces Armées Centrafricaines  (FACAs)  Les pays qui les fournissent en armes  sont connus. Ils sont coresponsables des crimes contre l’humanité perpétrés en République Centrafricaine.

P.S. : on apprend que le Président Faustin-Archange Touadera va se rendre à Bangassou. Sa décision ne peut être que saluée. Il serait souhaitable que ses ministres aillent, eux aussi, dans les provinces occupées par les rebelles, pour apporter soutien et réconfort aux populations martyrisées.

                                                                                                                                          JOSEPH AKOUISSONNE

(18 mai 2017)

ANI

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