BOKO-HARAM : UN DÉFI POUR L’AFRIQUE ET LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE LES MENACES Le 8 avril 2014 - il y a donc presque un an de cela - j’avais écrit un article intitulé : « Menaces à venir :Al-Qaïda et Boko-Haram ». Certains lecteurs n’y avaient vu que des élucubrations journalistiques. En fait, depuis cette date, Boko-Haram se livre à un véritable génocide au nord du Nigeria, brûlant les villages, massacrant la population - et menaçant aujourd’hui le Cameroun, le Tchad et le Centrafrique. Les actes terroristes qui, la semaine dernière, ont visé la capitale de la France et les agissements de Boko-Haram en Afrique font partie d’un même plan. Nous assistons à la mise en application d’une guerre planifiée de longue date. C’est une guerre de terreur, destinée à imposer un monde régi par la charia. C’est une guerre contre la démocratie. C’est une guerre menée par des obscurantistes djihadistes, qui ont transformé le contenu du Coran pour le mettre au service de leurs sombres et sinistres desseins. Cette stratégie de conquête idéologique menace le monde tout entier. Mais la première proie, c’est l’Afrique, rendue vulnérable par la déliquescence des structures militaires de certains états. C’est pourquoi la réaction ne doit pas tarder : il faut, en urgence, créer une force multinationale africaine d’intervention. Félicitons le Président du Tchad d’avoir pris la décision d’envoyer ses soldats au Cameroun. On n’oublie pas ses aventures calamiteuses en Centrafrique et on rappelle qu’il demeure l’un des principaux responsables du chaos centrafricain. Mais il faut reconnaître que, par sa décision, il a su montrer le chemin de la création d’une force multinationale africaine indispensable. LES RAMIFICATIONS DE BOKO-HARAM EN AFRIQUE Du Nigeria au Tchad et du Cameroun au Centrafrique, les salafistes wahhabites gagnent du terrain en Afrique. Leur tête de pont sur le continent noir, c’est Boko-Haram. Le Nigeria, qui est le pays le plus peuplé d’Afrique et la première puissance économique du continent, semble désarmé face aux coups de boutoirs des djihadistes. Mais d’où viennent le financement et l’armement de ces fous de Dieu ? Les marchands d’armes des pays occidentaux et de la Russie ne sont-ils pas en partie responsables de la dissémination des armes de guerre en Afrique ? Les pétromonarchies du Golfe n’ont-elles pas avancé l’argent nécessaire ? Leur silence, en ces temps de troubles, est insupportable. Ne faudrait-il pas que tous les pays - les occidentaux en premier - reconsidèrent d’urgence leurs rapports avec ces monarchies ? Après avoir vendu à la Libye des quantités d’armes sophistiquées, après avoir fait assassiner le dictateur libyen, on ne s’est pas préoccupé de l’après-Kadhafi. Les armes amassées par le Néron de Tripoli, grâce à l’Occident et à la Russie, se sont ainsi retrouvées aux mains des djihadistes au Sahel et de Boko-Haram ailleurs. Aujourd’hui, la Libye est devenue incontrôlable. Des factions tribales se disputent un territoire éclaté. Le sud du pays est devenu un sanctuaire de tous les trafics : armes, drogues, otages…Il est, aujourd’hui, quasiment en état de sécession. Le temps presse. Il faut que le monde démocratique unisse ses forces à celles du Nigeria et de l’Afrique tout entière pour résister. Avant qu’il ne soit trop tard. A. DE KITIKI(20 janvier 2015)
Billet de blog 20 janvier 2015
BOKO-HARAM:UN DEFI POUR L'AFRIQUE ET LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
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