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Billet de blog 26 février 2013

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jurnalistes: Les Nababs et les Cachtiers

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JOURNALISTES :

LES NABABS  ET  LES  CACHETIERS

          Il y a ceux qui sont en place depuis près de 40 ans et qui officient toujours. Ils forment une tribu, une caste, une oligarchie, qui tourne avec le vent, passant et repassant les mêmes plats, ceux de la pensée dominante du moment. Leurs paroles sont devenues des Evangiles. Gare à celui qui émet un souffle d’avis contraire ! On le rejettera sans pitié dans la cohorte des citoyens abrutis.

          Qu’ont-ils faits de l’éthique, de la déontologie du métier de journaliste, ces gens-là ? Le matin, ils sont à la radio. A midi, à la radio encore, ou sur un plateau de télévision, enchainant émission sur émission. Sans oublier leurs éditos dans la presse écrite et leurs livres, dont ils ne cessent de faire la promotion.

          Il y a ceux qui, devenus riches animateurs d’émissions people, ont gardé leur carte de presse, pour continuer à bénéficier de la déduction d’impôt qui lui est attachée. Ce sont  les mêmes qui dénoncent la gabegie des politiques et s’offusquent du bras d’honneur fait par  Carlos Ghosn aux ouvriers de Renault. Donneurs de leçons, ils font partie du même monde que Pinault, Arnault et autres Bouygues. Cette caste de journalistes émarge à 12000 euros par mois en moyenne, mais les 40000 euros sont chose courante. C’est le clan des Nababs.

          A côté, il y a la cohorte des jeunes journalistes, exploités, payés au lance-pierre. Beaucoup ont abandonné le journalisme faute de place. Ces jeunes ont, comme on dit, sué le burnous pour préparer Sciences Po, passer un concours ardu afin d’accéder à une école de journalisme. Au minimum, 6 ans d’études, alors que beaucoup de membres du clan des Nababs n’ont pas suivi ce parcours intellectuel difficile. Eux se sont souvent formés sur le tas. Ce qui n’enlève rien à leur compétence. Mais de là à s’accrocher à leurs plumes, à leurs micros, à leurs caméras et, ainsi, rendre difficile le recrutement de jeunes journalistes…

          Certains ont dépassé, depuis longtemps l’âge de la retraite. Quelques-uns officient encore à plus de 70 ans. Ces Nababs ont un pouvoir et une influence hors du commun. Un édito, un commentaire, sous leurs plumes ou dans leurs micros,  et les sondages chutent ou montent, c’est selon. Les voilà devenus, en quelque sorte, les maîtres du temps politique. Souvenez-vous : le début du quinquennat de Hollande fut ridiculisé par les unes assassines de leurs hebdos et  les commentaires hilares des mêmes à la radio et à la télévision. «  Hollande est nul, Sarkozy doit revenir pour sauver la France !» claironnaient-ils à l’unisson.

          Depuis l’intervention de la France au Mali décidée par Hollande, les Nababs ont changé de ton. « Flamby, Fraise des bois est devenue le Chef de guerre que la France attendait ». De vraies girouettes ! Ces temps-ci, on tente d’enfumer les Français avec l’idée que Sarkozy est un recours, comme le fut le Général De Gaulle en son temps. Quel culot, quelle audace !  Oser faire un rapprochement entre Sarkozy et le Général  est proprement indécent. Qu’a fait le Président Sarkozy pendant son quinquennat ? Augmentation exponentielle du chômage. Désorganisation du service public. Doublement de la dette de la France. Clivage des relations entre les citoyens français. Réforme des retraites à la va vite et mal ficelée. Aggravation de la précarité. Insultes lancées aux Africains à Dakar. Bougisme tous azimuts, mais suivisme de l’Allemagne en politique européenne. Tout est à refaire. Des affaires, en veux-tu, en voilà : Bettencourt, Karachi, sondages de l’Elysées etc. Jamais un Président de la République n’a été en butte à autant de suspicions. Une mise en examen  n’est pas exclue. Et nombreux sont ceux de ses amis qui seront sans doute inquiétés par la justice. Certains sont déjà mis en examen. 

          Quant à l’U.M.P, c’est un désert des tartares politique. C’est pitoyable. Un si grand parti en panne de programme politique de gouvernement. N’ya t-il pas de leader capable de le faire sortir de la nostalgie de Sarkozy ? Se souvient-on à l’U.M.P. que sous son quinquennat - fait rare - le Sénat est passé à gauche ? Que toutes les élections intermédiaires ont été perdues ?

          Messieurs les Députés de l’opposition, au lieu de vous acharner sur la brillantissime Taubira en éructant des propos inqualifiables, proposez une voie aux Français, comme le Général De Gaulle le fit en son temps. Conseillez à votre messie Sarkozy d’avoir un peu de pudeur alors qu’il ne cesse de critiquer l’intervention de la France au Mali : « Hollande est tout seul là-bas... Quand nous partirons ce sera le vide… Il n’y a pas d’administration dans ce pays… » Ne se souvient- il pas que son intervention en Libye a engendré un tel désordre qu’aujourd’hui, toute l’Afrique de l’Ouest est menacée dans son intégrité ? Des trafiquants arabes ont envahi et gangrené le Sahel. Des armes, que la France a vendues à la Libye, sont maintenant pointées sur nos soldats. En Libye, c’est le chaos qui a suivi l’intervention de Sarkozy et de Bernard-Henri Levy…

          Messieurs les grands journalistes, les faiseurs d’opinions, mettez-vous au service d’un journalisme citoyen, au service des Français, malgré les pressions de vos patrons, des groupes financiers. Ne cédez pas à l’attrait du pognon. Vous êtes les porte-plume, les porte-micro et les porte-caméra de la République. Et surtout, les chiens de garde de la démocratie. Ne l’oubliez jamais !

           « Le chameau ne voit pas sa bosse » (Ah ! l’aveuglement !) Proverbe africain

  1. A.    DE KITIKI

(23 février 2013)

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