QUINQUENAT
C’est une République, qui, jusqu’il y a trois ans filait le parfait amour avec le septennat. Amant patient, il laissait le temps au temps. Le Président élu aux cris de : « Gloria hosanna in exelsis » Gloire au plus haut des cieux, avait le temps pour lui, pour accomplir, les missions républicaines qui l’attendaient. Les voies de la République, ces temps là étaient pavés de patience. Le peuple indulgent, clamait que le Président élu, avait sept ans devant lui. Six ans pour faire aboutir ses promesses électorales, et un an pour se consacrer à une future campagne présidentielle, si jamais l’envie le prenait de se représenter. Pendant six ans, le Président de la République avait l’esprit libre pour se consacrer, au renforcement de la nation, « ce rêve d’avenir partagé, « comme le disait Renan C’était le bon temps.
Aujourd’hui, le temps patience s’est cristallisé dans les poubelles de l’histoire. Nous voilà prisonnier du temps T.G.V. Le Président aussi, surtout lui. Cet affolement hallucinant me fait penser aux paroles d’un Viel africain qui disait : « Les blancs portent tous des montres mais ils ne prennent jamais le temps. »Nous tremblons en pensant à ces paroles, depuis l’avènement du ‘’Quinquennat » qui entraine la République dans un tourbillon de cacophonie.
Les préoccupations électoralistes, occupent à longueur de journée l’espace médiatique. Les vrais défis auxquels le pays est confronté : Education, santé, pouvoir d’achat, Chômage, insécurité etc.… sont devenus secondaires. Les ambitions égocentriques de ces hommes politiques, quoi qu’ils disent, provoquent chez les Français un ressenti de désespérance. Quelles nouvelles histoires, quelles nouvelles promesses non tenues sitôt élu, ces prétendants aux fonctions suprêmes du pays vont –ils raconter à nouveau aux Français ? Ils sont entrain de tracer un boulevard aux extrêmes populistes, anti- républicains.
La population épuisée retient son souffle et semble faire sien ce proverbe arabe : « La main que tu ne peux pas briser, baise la et demande à Dieu de le faire ». Ah ! Cette main invisible qui étrangle le peuple !
Face à cette calamité politique, aux conséquences immenses pour la résolution des problèmes de la Nation, procédons à un nettoyage du ‘’ Quinquennat’’.
Au bout de quatre ans de mandature, le Président de la République en exercice doit déclarer ou non sa candidature. S’il se représente à l’élection, le Conseil Constitutionnel doit constater et rendre effective la vacance du pouvoir.
Le Président du Sénat, comme la constitution le prévoit assumera, pendant un an la Présidence de la République, en veillant sur les vraies préoccupations, qui assaillent la Nation. Ainsi, le Président de la République sera tout entier au service de sa réélection. Dans le cas de figure ou le Président n’est pas candidat à sa réélection, il peut mener à terme son ‘’Quinquennat’’.
Cette suggestion est une garantie de voir un Président de la République remplir le rôle pour lequel il a été élu jusqu’au bout.
« Ne tonds pas deux moutons à la fois, le second pourrait te mordre. »
(Proverbe africain)
A. de Kitiki