joseph Akouissonne

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Billet de blog 27 janvier 2014

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CENTRAFRIQUE: LE JOUR SE LEVE

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CENTRAFRIQUE : LE JOUR SE LÈVEMADAME SAMBA- PANZA : LA DAME DE FER DE BANGUI L’élection de Madame Catherine Samba-Panza à la Présidence intérimaire de la République Centrafricaine a été unanimement saluée. Pour beaucoup, après le chaos, elle a fait renaître l’espoir d’une reconstruction. C’est une personne apparemment intègre, une adepte de la défense des droits de l’homme. Son nom n’a jamais été associé à celui des oligarques qui ont pillé la R.C.A. En ces temps de descente aux enfers entamée par le pays, cette femme de caractère sera-t-elle la Dame de Fer des rives de l’ Oubangui ? Même si elle a été élue par le C.N.T. (Conseil National de la Transition), qui n'est autre que le bras politique des criminels de la Séléka contrôlé par des forces étrangères, tous les Centrafricains épris de paix et de fraternité doivent la soutenir. C’est peut-être la dernière chance, pour la nation bantoue, de sortir du chaos. Elle n’est pas là en tant que femme. Elle est là en tant que citoyenne centrafricaine. Elle n'a pas été appelée pour jouer à la mamma et donner le biberon aux Centrafricains. Elle a été choisie pour recoller les morceaux d’une nation au bord de la dislocation. Sa probité a joué en sa faveur. Apparemment, elle a su se tenir éloignée des corrupteurs et des corrompus, de ceux qui dépouillent le peuple centrafricain depuis plus d'un demi-siècle. Elle a eu à souffrir. Elle a su se battre contre les rufians centrafricains et leurs maîtres étrangers qui ont fait main basse sur la R.C.A. Maintenant, elle est là pour nettoyer les Ecuries d’Augias du bord de l’Oubangui et arrêter les dérives sanglantes qui accablent les Centrafricains. Il faut la soutenir. Mais se garder de toute naïveté et rester vigilant. Car ceux qui veulent se partager les oripeaux d’une République Centrafricaine à la renverse sont toujours là. Tapis dans les miasmes repoussants de complots ignobles. On les voit, ces temps-ci, surgir de partout ! Ils viennent faire acte d’allégeance à la future Dame de Fer de Bangui. Politicards assoiffés de prébendes, que la honte a quittés depuis longtemps, ils doivent être écartés de son entourage, en attendant d’être traduits devant un tribunal centrafricain ou international ! Ne vient-on pas d'apprendre que les Nations-Unies ont mis en place une commission d’enquête sur les crimes commis en République Centrafricaine ? Voilà une bonne nouvelle, qui indique que le pays ne sera plus l’oublié de l’histoire. Le choix de Monsieur André Nzapayeke comme Premier Ministre, un technocrate aux mains propres et à la tête haute, peut être salué. Il faudra attendre la formation du prochain gouvernement pour mieux juger de la situation. Ce que l'on sait déjà, c'est qu'il n'aura aucun répit : les attentes des Centrafricains sont immenses. Les besoins, considérables. Les tâches, ardues. Il faut, impérativement, assurer la sécurité de tout le territoire. Garantir les frontières du nord au sud, de l’est à l’ouest. Convoquer une conférence nationale de réconciliation et de pardon pour éradiquer les haines. A cet égard, les forces de la MISCA et celles de Sangaris ne suffiront pas à ramener la paix sur l'immense territoire qui constitue le Centrafrique. C'est à une intervention massive des forces américaines qu'il faudrait pouvoir faire appel. L’Union Africaine devrait faire pression auprès de Barack Obama pour qu'il aide à résoudre l’imbroglio centrafricain. Comment n'a-t-on pas encore procédé au désarmement des envahisseurs de la Séléka cantonnés dans les camps militaires à Bangui ? C'est dès le début de l'opération Sangaris qu'il aurait fallu le faire ! Tant que ces criminels étrangers ne seront pas désarmés, une terrible menace planera sur le pays. Idriss Deby n’acceptera pas facilement d’être dépouillé de son rôle de parrain. Sans oublier ses sbires qui ont souhaité un nord musulman et islamique en Centrafrique. Un général tchadien de la Séléka vient de demander aux soldats de cette coalition originaires du Tchad...de ne plus se battre avec les anti- balakas ! Quel cynisme ! Car c'est reconnaître que la Séléka était bien composée de soldats tchadiens ! L’enquête de l’O.N.U. devrait donc s’étendre au Tchad, au Soudan, à l’Arabie Saoudite et au Qatar. Ce sont eux qui tirent les ficelles dans l’ombre, qui financent et arment les islamistes de la Séléka. Ils sont à l’origine de la tragédie qui ensanglante le Centrafrique. La nouvelle équipe qui va diriger le pays a besoin du soutien de tous. Il faut le lui apporter, pour que la R.C.A. se redresse enfin. Allez ! Risquons une prémonition : sur cette terre meurtrie et humiliée, le jour de la renaissance se lèvera bientôt. Et on pourra dire, enfin : " plus jamais ça..." A. De KITIKI (26 janvier 2014)

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