Le Premier Ministre Ayrault : Ce Héraut
Compétitivité : voilà le nouvel os à grignoter, jeté aux médias et au « prêchi-prêcha » des économistes, qui passent leur temps à se contredire sur les plateaux de télévision, à tel point que leurs joutes en deviennent pathétiques. Hier, c’était la Règle d’or ou la rigueur. Quand un homme ou une femme de gauche voulait dérouler son projet, le journaliste ou l’économiste l’interrompait invariablement par : « où trouverez-vous l’argent avec l’embauche massive de fonctionnaires que vous envisagez ?... » La doxa qu’une certaine presse de droite tente d’imposer, à longueur de plumes, de micros ou de caméras, c’est que, hors des marchés boursiers, il n’y a point de salut.
Ses journalistes réactionnaires déversent leur bile anti-gauche tous les jours sur les ondes. Ils sont partout, à l’exemple d’Eric Brunet, sur R.M.C. qui, quotidiennement à 13h, démolit systématiquement le programme de Hollande, Président de la République élu par une majorité des Français. Où sont donc passés les journalistes de gauche et ceux du centre ? Au temps de Sarkozy, ces aboyeurs avaient le doigt sur la couture du pantalon.
Voilà qu’aujourd’hui, tous les thuriféraires de la mercantilisation de la société se jettent à bras raccourcis sur le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault. Qu’a-t-il donc fait de si condamnable ? Rien.
Si, pendant dix ans de règne sans partage, le gouvernement de droite avait fait ce qu’il fallait, nous n’en serions pas là. Celui de M. Ayrault entreprend avec courage, en période de crise aiguë, une politique de redressement des comptes de la Nation. Au lieu de parler de l’essentiel, les médias s’attardent lourdement sur d’autres problèmes : l’homosexualité (C’est comme la religion : elle relève du domaine privé), Hollande et ses deux femmes (C’est son affaire), Sarkozy en conférencier à 100.000 euros (Tant mieux pour lui !), Carla Bruni Sarkozy à la une de « Elle »…Sarkozy revient…La gauche a pris la France en otage…etc…
Jean-François Copé déclare, sur le plateau de l’émission Des Paroles et des actes (France 2) qu’il est entré en résistance. Après les pains au chocolat et le racisme anti-blanc, il va peut-être prendre le maquis ?
Les Français n’en ont rien à f… ! Messieurs les journalistes, les économistes et autres « moi-je-sais-tout-donneurs-de-leçons», un peu de pudeur ! Quand vous vous rasez le matin, vous regardez-vous bien dans la glace ? Vous souvenez-vous de vos écrits, de vos enregistrements d’il y a cinq ans et plus ? Vous aviez déjà dressé un bûcher pour immoler Fillon quand il a reconnu avec lucidité : « Je suis à la tête d’un Etat en faillite… » Ou Rama Yade, s’offusquant de la visite indécente du dictateur Kadhafi : « La France n’est pas un paillasson… »
La presse française dans son ensemble doit, d’urgence, se livrer à une rétrospection sur sa déontologie et retrouver les valeurs qui l’ont fondée : objectivité, honnêteté, courage, équité…
Jean-Marc Ayrault et son gouvernement sont là depuis six mois à peine. Et vous voudriez qu’ils fassent des miracles pour réparer les dégâts laissés par leurs prédécesseurs ?
La France est victime d’une crise générée par les errements d‘un capitalisme porteur d’un libéralisme financier, avide de spéculations, qui nous a précipités au bord du gouffre. Pour ne pas y sombrer, nous devons abandonner toute partition partisane et soutenir le gouvernement Ayrault. Tenez bon, Monsieur le Premier Ministre !
« Ce ne sont pas les croissements des grenouilles qui empêchent l’éléphant de boire » (Proverbe africain)
- A. DE KITIKI
(28 octobre 2012)