Josiane Blanc

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Billet de blog 8 décembre 2015

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Apprend-on à s'ouvrir aux autres ?

A partir d'une recherche sur l'Autorité et ses avatars, j'en viens à me demander* s'il est possible de transmettre sans certaines pratiques autoritaires ? Je proposerai dans l'avenir d'autres billets qui permettront de mieux comprendre ce questionnement.

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I - De la domination à l'émancipation : une approche pédagogique

L'idée de ce billet est venue grâce à la rencontre d'autres billets.

Le premier, de Chantal Evano - édition CAMEDIA - https://blogs.mediapart.fr/edition/camedia/article/041215/feux-et-lieux-de-la-democratie - pour lequel j'ai fait deux commentaires :

  • 04/12/2015 13:37

C'est toujours bon de savoir à quelle sauce on envisage de nous manger ! Cela permet de mieux regarder le danger en face.

Il existe, entre autres, le Mouvement des Réseaux d'échanges réciproques de savoirs qui diffuse déjà sur notre territoire certaines manières de concevoir l'apprentissage de nouvelles connaissances au niveau des citoyens. Certains enseignants s'en servent dans leurs classes et apprennent ainsi aux jeunes d'autres manières d'être ensemble.

On peut regarder sur ce site et contacter, pour ceux que cela intéresse, Claire Héber-Suffrin et d'autres bien sûr- http://www.rers-asso.org/

C'est aussi possible au niveau universitaire, nous l'avons expérimenté  (désolée, il y avait une erreur sur le lien, je le renouvelle)

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=17600

Quand l'université et la formation réciproque se croisent,  Histoires singulières et Histoire collective de formation
Coordonné par Claire Héber-Suffrin
4e de couverture :  Les questionnements pédagogiques actuels sont passionnants et difficiles. Des étudiants et formateurs relatent et analysent, comme acteurs/auteurs vitalement impliqués, trois années d'une formation. Comment ce groupe en formation a-t-il permis la réussite de tous ? Pourquoi l'entraide et la coopération ont-elles si pleinement joué leur rôle ? La solidarité et la formation réciproque plutôt que la compétitivité, le partage plutôt que la prédation. Un monde où la culture et les savoirs sont considérés comme des biens communs, créateurs de sens et d'émancipation.

Le deuxième, celui de Laurence de Cock - https://blogs.mediapart.fr/edition/aggiornamento-histoire-geo/article/071215/pour-une-education-au-politique-par-lecole - Je n'ai pas fait de commentaire directement sur le billet mais je l'ai évoqué sur celui de Chantal Evano.

  • 07/12/2015 14:13

Le billet de Laurence de Cock m'interpelle par quelques phrases que je reprends ici, ces trois phrases sont particulièrement importantes à mes yeux. :

https://blogs.mediapart.fr/edition/aggiornamento-histoire-geo/article/071215/pour-une-education-au-politique-par-lecole

- la pédagogie a été pensée dès la Révolution Française comme un instrument de justice sociale.

- tout projet d’une école vraiment égalitaire ne peut se passer d’une réflexion et refondation pédagogiques.

- Une éducation au politique passe d’abord et avant tout par l’épreuve au quotidien des pratiques anti autoritaires et de justice dans les classes.

Si je suis plutôt d'accord avec les 2 premières, je me pose des questions sur la 3e. Après le travail que j'ai mené, je me demande :  est-il possible de transmettre sans certaines pratiques autoritaires dans les classes ?

J'avais tenté de dire certaines choses dans un autre billet plus ancien sans grand écho - https://blogs.mediapart.fr/josiane-blanc/blog/041213/penser-une-structure-autoritaire-au-service-de-lintegration-de-tous-les-eleves - et je le reconnais très abstrait contrairement au commentaire qui parle des rers plus haut dans le fil.

La structure autoritaire que nous connaissons peut, à mon avis, tout transmettre, le meilleur comme le pire. Ce sont les hommes qui la connaissent le mieux qui peuvent transmettre le meilleur, et ceux qui croient la connaître, le pire. Si cette réflexion peut aider !?

Dans le billet que j'évoque ci-dessus, j'avais déjà parlé de René Barbier et de sa réflexion sur "Les Trois Pédagogies" (voici l'introduction)  :

http://www.barbier-rd.nom.fr/elearningP8/tele/sens09.pdf

Sens de l’éducation

 2001/2002 - René Barbier

Trois types de pédagogies peuvent être présentés dans le champ de l'éducation. Une pédagogie d'enracinement, une pédagogie de surgissement et une pédagogie transversale. La pédagogie d'enracinement retrouve le lien entre l'éducation et la transmission du savoir. Elle soulève la question de l'engendrement et de la culture cultivée et proclame volontiers les bienfaits du cours magistral et l'inutilité de l'implication. La pédagogie de surgissement réagit contre les dérives de la première lorsque ses thuriféraires proclament l'impossibilité de tout changement. Le surgissement est le propre de toute vie en acte. La pédagogie qui suit le processus du vivant ne peut qu'inventer sans cesse ses propres méthodes en fonction d'une pertinence toujours inachevée avec la réalité. La pédagogie transversale promeut le paradoxe éducatif en acceptant les deux voies sans en exclure aucune. Mais elle les met en perspective l'une par l'autre. Elle contribue alors à renouveler l'éducation en n'ayant pas peur d'envisager une véritable spiritualité laïque débarrassée des vieilles idoles et respectueuse de chaque personne.

Dans un autre document, ici à la page 4 - http://josiane.blanc.pagesperso-orange.fr/fichiers_pdf/domination_emancipation.pdf - j'avais pu regrouper différentes constructions du processus d'émancipation (quelques liens ne fonctionnent plus mais je n'utilise plus ce site).  Il me restait à approfondir ce travail.

C'est ce que je me propose de faire en plusieurs billets à l'avenir,

les différentes approches viendront s'enrichir mutuellement :

sociologique, psychologique, spirituelle, pédagogique, initiatique.

Bien que cela ne soit pas dans l'ordre de présentation du tableau, ici j'aimerais ouvrir la proposition de René Barbier concernant Les Trois Pédagogies pour dire que, plutôt que de les regarder comme des pédagogies séparées, pouvant être utilisées selon les circonstances et les publics, je propose de les regarder comme une succession possible de pratiques qui permettent de transmettre la capacité qu'a l'homme de s'émanciper face à des dérives qui ne manquent jamais de survenir dans nos relations, car rien n'est parfait et surtout pas nous !!! C'est ce que j'avais déjà évoqué dans mon billet - https://blogs.mediapart.fr/josiane-blanc/blog/041213/penser-une-structure-autoritaire-au-service-de-lintegration-de-tous-les-eleves - et que je reprends ici pour l'école : 

Partir de l'expérience de l'élève et lui permettre de trouver les éléments qui le feront avancer dans son questionnement propre et non à partir d'un "programme commun". Une révolution dans les pratiques des enseignants qui doivent être accompagnés, certains s'y essaient et réussissent déjà dans divers groupes. Je connais ceux qui s'initient aux pratiques proposées par le GFEN, les RERS et d'autres encore.

Une piste intéressante avec le travail de René Barbier et la pédagogie de l'enracinement (pour le Primaire), du surgissement (pour le collège) et paradoxale (pour le lycée) et non des pédagogies séparées -

http://barbier-rd.nom.fr/journal/spip.php?article39

D'où ma question : Est-il possible de transmettre sans certaines pratiques autoritaires ?

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