"Cornélius Castoriadis écrit : 'Dans sa véritable signification la démocratie consiste en ceci que la société ne s'arrête pas sur une conception de ce qu'est le juste, l'égal ou le libre, donnés une fois pour toute, mais s'institue de telle sorte que la question de la liberté, de la justice, de l'équité, de l'égalité, puisse toujours être reposée dans le cadre du fonctionnement normal de la société"
Ce billet reprend des extraits d'une émission dont je n'ai pas gardé les références à part ceci
Intransigeance et Chevalerie
Editions Ivréa : l'obsolescence de l'homme
Voici ce que j'en ai conservé (y compris le paragraphe ci-dessus) :
- Pour un libéral, la liberté est la condition de l'accession à l'égalité
- Pour un non libéral, l'égalité est la condition de la liberté.
Le prix de la démocratie c'est d'apporter sur la table, en quelque sorte, cette question de la justice, de la liberté, de l'équité, de l'égalité (je dois dire que nous sommes gâtés en ce moment !)
Une seconde idée est exprimée par Rousseau :
"Si le souverain est identique au gouvernement,
s'il était possible que le souverain, considéré comme tel, est la puissance excécutive,
le droit et le fait serait tellement confondus qu'on ne saurait plus ce qu'est la loi et ce qui ne l'est pas
et le corps politique ainsi dénaturé serait en proie à la violence contre laquelle il fut institué".
La réponse à cela a été apportée par le gouvernement représentatif, la représentation trahit en quelque sorte le principe d'égalité dans la mesure où elle favorise certaines catégories sociales par rapport à d'autres. Cette critique de la représentation est une critique constante dans notre société qui fait d'ailleurs beaucoup de mal et il me semble que la réponse est contenue dans l'idée des contre pouvoirs.
Là aussi, il y a un équilibre intérieur à l'idée démocratique que vous semblez écarter en considérant que la démocratie contient en elle le danger diagnostiqué par Rousseau.
Troisième objection, la force du social dans le projet démocratique. Je ferais remarquer que Marx n'est pas le seul à y avoir introduit le social. En France c'est un libéral, Tocqueville, qui a précisé cette idée centrale qui était simplement contenu en puissance dans la pratique démocratique antérieure.
Alors la démocratie est imparfaite, nul n'en doute et on peut se demander pourtant si le totalitarisme ne correspond pas au rêve de créer une démocratie parfaite. Autrement dit instauratrice d'une société communautariste transparente, sans conflit, une autre société bref que la société d'individus autonomes projetée par les Lumières.
Descente de l'Etat dans la mafia et montée de la mafia dans les rouages de l'Etat.
- Maître du Monde / Maître de la représentation
- Le vrai pouvoir est occulte
- Impossible d'identifier les protagonistes majeurs.
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Face à ces extraits, voici un texte qui me semble important :
« Pour ne pas obéir aux hommes, les hommes ont inventé cette forme de pouvoir qui, ennoblissant l'obéissance, ne crée pas l'autorité, mais en affecte les formes. Produit de la dissociation de l'autorité et de l’individu qui l'exerce, il résulte de ce que les juristes appellent une institutionnalisation... Encore faut-il une réflexion sur le pouvoir lui-même, sur sa genèse, son évolution, son agencement, et sur les crises pouvant l'affecter car il reste au coeur du débat. Etant une idée, « il suppose des esprits prêts à le penser ».
Georges Lescuyer, L'histoire des idées politiques, 2001, 14e édition, p. 15.
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J'ai, d'autre part, découvert hier ce livre qui me paraît particulièrement intéressant - http://www.institut-charlesrojzman.com/fr/savoir-aimer-temps-difficiles-trois-combats -
4ème de couverture :
Comment surmonter les obstacles qui empêchent d'aimer, dans son couple, dans sa famille, dans la société ? Comment développer aujourd hui une véritable fraternité, seule réponse possible aux guerres qui nous menacent, aux haines montantes qui dressent les êtres humains les uns face aux autres ?
Selon les auteurs, trois combats sont nécessaires pour savoir aimer dans des temps difficiles : le combat contre la haine qui rend impossible une fraternité véritable, le combat contre la violence qui empêche les conflits nécessaires, le combat contre l'illusion qui nuit à l'esprit critique.
Loin d'un vivre-ensemble moralisant et modélisant, ce livre propose une vision non-culpabilisante de nos malaises relationnels et des pistes simples pour construire une vie personnelle et sociale. Les auteurs nous accompagne dans la découverte et le dépassement des obstacles (tant collectifs, relationnels que personnels) à ce vivre-ensemble.
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Il y a donc bien dans ce billet 2 axes :
1/ Celui qui cherche à mieux comprendre cette dissociation entre
- d'un côté l'autorité, le souverain...
- de l'autre le représentant, le gouvernement...
Nous nous retrouvons toujours dans le même type de "structure" et de "fonctionnement", cela a été la découverte faite dans mon travail suite à un conflit avec un représentant d'une autorité, et je poursuis ma tâche !
2/ Celui qui cherche à surmonter les obstacles que Charles ROJZMAN et Nicole ROTHENBÜHLER nous proposent comme "cibles" à travailler pour sortir de ces difficultés qui nous plombent.
Je cherche des ouvertures !
J'ai donc commandé le livre pour l'étudier !