Josiane Blanc

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Billet de blog 27 janvier 2015

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Dieu peut s'effacer devant la Laïcité

Passeurs du Verbe, Sujets à l'aliénation, J'ai fait de Toi, Un Être Libre. (ajouté le 13 Mai 2021, ce court poème est un résumé de ma recherche et est devenu la "marque" de mon blog)

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Deux commentaires sur deux billets différents m'ont amenée à la réflexion condensée dans le titre de ce billet : Dieu peut s'effacer devant la Laïcité. 

Le premier commentaire était une réponse à un billet mettant en cause Edwy Plenel au sujet de son interview par Yann Barthès du Petit Journal diffusé le 22 janvier - http://blogs.mediapart.fr/blog/germinal-pinalie/240115/face-edwy-plenel-je-suis-charlie?onglet=commentaires&sort=mine#menuCommentEl - par ce commentaire j'ai tenté de mettre en perspective certains éléments que j'avais pu lire.

"La Parole" permet de se relier à l'autre, mais devient aussi, selon son utilisation, une arme qui anihile l'autre.

Le Monothéisme s'est construit sur le Verbe, cela montre la force de la Parole, elle permet la Création d'un Monde. C'est de cela dont il est question aujourd'hui. Nous sommes à une bifurcation, mais elle peut nous donner la possibilité de continuer à avancer sur un monde possible où le respect de l'autre peut devenir plus conscient et explicite. Comment respecte-t-on l'autre, ses croyances, qui sont de l'ordre de l'institué tout en continuant à avancer qui est de l'ordre de l'instituant ?

La confrontation de deux voire plusieurs mondes qui cherchent, chacun, à prendre l'ascendant sur l'autre ou les autres ;  ces "mondes sédentaires" cherchant à s'imposer les uns aux autres pourront se sortir de cette confrontation, encore une fois, par la Parole elle-même. Si nous ne le faisons pas ce sera l'affrontement physique des personnes.

Il est regrettable que la revue Etudes recule devant les intégristes du monde dont elle fait partie.

Il est tout autant regrettable que la parole de Edwy Plenel, parce qu'elle bouscule quelque peu nos "certitudes" soit remise en cause en l'accusant de faire des amalgames. Ce qu'il dit n'est pas inattaquable, ni paroles d'évangile, mais qu'est-ce-qui heurte à ce point certains médiapartiens ? où est le tabou ?

La discussion qui s'est instaurée ici est particulièrement intéressante, pourquoi ne pas tenter d'aller le plus loin possible dans ce qui nous attire et dans ce qui nous révulse ? Ce sont les deux axes qui seront riches d'enseignements et pas un seul, et ce sont les émotions que ces deux attitudes soulèvent qui nous y aideront, non parce qu'elles seront laissées sans frein, mais parce que nous y aurons mis des mots, pour sortir des maux. Il y faut du respect, c'est-à-dire ?

Comment respecte-t-on l'autre, ses croyances, qui sont de l'ordre de l'institué tout en continuant à avancer qui est de l'ordre de l'instituant ?

Comment fait-on co-exister ensemble des "mondes institués" dans un monde instituant ? Quelle laïcité l'autorise ? Quelle est cette Loi et comment agirait-elle sachant que nous sommes si différents ? Que la vie est un chemin où nous grandissons dans le temps qui nous est imparti et que nous ne serons jamais, tous ensemble, à la même étape d'une évolution provoquée par la vie elle-même ?

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Par la suite, j'ai pu lire cet autre billet très intéressant - http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/260115/la-laicite-ca-se-travaille - qui venait un peu en réponse à la question que je posais dans le précédent commentaire cité. Ces deux réflexions m'ont amenée à cette idée que Dieu, tel qu'il est "vu" dans le Christianisme, pouvait s'effacer (se mettre en retrait) dans la Laïcité lorsque l'Autorité était dissociée de l'homme qui l'incarnait, voir le commentaire ci-après :

En ce qui me concerne j'ai connu ce moment où j'ai remis en cause, dans l'école, un collège plus précisément, ce que cherchait à m'imposer un principal d'établissement.

Il y a eu à gérer, à chaud et très difficilement, un conflit avec l'institution et un conflit intérieur car je n'y voyais pas du tout clair dans le déluge d'émotions qui nous submerge dans ces moments là.

Il m'a fallu beaucoup de temps et un travail de recherche important (un coup de chance à cette époque) pour commencer à mettre des mots sur ce que je vivais.

J'ai fini par comprendre, et c'est ce qui m'a délivrée d'un certain malaise, que ma révolte s'adressait au principal du collège qui abusait de son pouvoir en favorisant des intérêts particuliers plutôt que des intérêts communs. C'est cette phrase là qui m'a aidée à le comprendre :

Pour ne pas obéir aux hommes, les hommes ont inventé cette forme de pouvoir qui, ennoblissant l'obéissance, ne crée pas l'autorité, mais en affecte les formes. Produit de la dissociation de l'autorité et de l'individu qui l'exerce, il résulte de ce que les juristes appellent une  institutionnalisation... Encore faut-il une réflexion sur le pouvoir lui même, sur sa genèse, son évolution, son agencement, et sur les crises pouvant l'affecter car il reste au coeur du débat. Etant une idée, "il suppose des esprits prêts à le penser" (G.Burdeau, l'Etat, paris, Le Seuil, 1970) » (Georges Lescuyer,  « Histoire des idées politiques », p15).

La base même de la Laïcité que j'ai retrouvée dans mon travail de recherche. Cela suppose que l'institution accepte de voir que certains individus, en son sein, se permettent de mêler intérêts privés et intérêts communs, et qu'elle y remédie d'une manière ou d'une autre.

C'est probablement ce qui se passe avec ce professeur de philosophie que le recteur de Poitiers cherche à casser et, si la solidarité qui se met en place dans ces cas là fonctionne comme à l'habitude, c'est bien l'enseignant qui sera exclu parce qu'il a adapté son action à la situation pour qu'il n'y ait pas de dérapage dans sa classe, et le recteur sera maintenu car, la plupart du temps, c'est le niveau supérieur qui est préservé, même si sa réaction est disproportionnée et "à côté de la plaque".  Il n'a rien compris à son rôle ou pire il abuse de sa place comme de plus en plus de représentants de l'autorité aujourd'hui ! pour sauver la face... parce que leur première réaction a été totalement inadaptée et qu'ils préfèrent s'enferrer plutôt que de reconnaître leur erreur.

http://josiane.blanc.pagesperso-orange.fr/

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Pour terminer ce billet, je dirais que si aujourd'hui je suis une formation en théologie c'est pour, d'une part, comprendre les tenants et les aboutissants de ce que l'on peut concevoir comme idées sur le pouvoir lui même, sur sa genèse, son évolution, son agencement, et sur les crises pouvant l'affecter car il reste au coeur du débat ; et d'autre part, parce que l'Incarnation que le Christianisme a mis en avant (celle de l'homme Jésus) reste pour moi un mystère.

Ma question porte sur : Comment le Judaïsme a-t-il permis la venue d'un tel homme ?  Un homme reconnu aussi par l'Islam, lien entre les trois monothéismes.

J'en avais eu un petit aperçu il y a quelques années en écrivant ce document -  http://josiane.blanc.pagesperso-orange.fr/fichiers_pdf/trois_monotheismes.pdf -

Il avait eu un début de réponse lorsque je l'ai associé à d'autres formes trinitaires, ici à la page 4 -  http://josiane.blanc.pagesperso-orange.fr/fichiers_pdf/domination_emancipation.pdf -

Il me reste encore beaucoup de travail pour mieux comprendre cette forme d'initiation ternaire ou trinitaire ?!...

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