Va-t-il devenir impossible pour les inspecteurs du travail de s'exprimer en public, même en tant que syndicalistes ?
La question se pose puisqu'un récent "code de déontologie" interdit aux fonctionnaires du ministère du travail de critiquer "le système d'inspection du travail". C'est ainsi qu'une inspectrice du travail a été suspendue de ses fonctions à titre conservatoire et convoquée devant une commission disciplinaire. Elle avait été interviewée lors d'un rassemblement syndical aux alentours du Pré Catelan, le fameux restaurant où les DRH des grandes entreprises tenaient leur 34ème congrès. Elle s'était exprimée en tant que syndicaliste, mais présentée sur la vidéo en tant qu'inspectrice du travail, militante syndicale. Même si elle n'est pas responsable de ce titrage, le simple fait de s'exprimer en tant qu'inspecteur.trice du travail n'est plus toléré sans autorisation de la hiérarchie. Cela peut maintenant être considéré comme une faute, suffisamment grave pour être suspendu.e de ses fonctions.
Son cas n'est pas isolé puisqu'un autre militant du syndicat Sud a été rappelé à l'ordre pour sa participation - comme militant syndical - à une réunion publique traitant des ordonnances Macron.
Nous n'entendons déjà que très peu la parole de ceux qui sont témoins en première ligne de ce qui se passe dans les entreprises. La plupart des média ne s'y intéresse pas. Le gouvernement aurait-il décidé qu'il ne faudrait plus les entendre du tout ?
Un appel à la grève des agents du ministère du travail a été émis par une intersyndicale Sntefp-Cgt, CNT Travail-emploi, SNU-Tefe, Sud-Tas. Un rassemblement aura lieu le 14 décembre, jour de la convocation de l'inspectrice du travail devant la commission disciplinaire.
tract-interos-mise-a-pied-liberte-s-expression-novembre-2017-def-doc