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Billet de blog 24 février 2025

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Kamel Daoud livré à la justice française

Sur l'affaire Saada Arbane, la vérité a enfin éclaté dans la presse française grâce à Mediapart. Pour ses défenseurs, il est livré aux chiens... En vérité il est livré... à la justice française, assigné devant les juges français le 7 mai 2025 par Saada Arbane pour non -respect de la vie privée.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

William Bourdon, avocat des lanceurs d'alerte, avocat de Navalny et de Snowden, avocat aux milles causes dont dernièrement celle de Paul Watson, William Bourdon est l'avocat de Saada Arbane et assigne en justice Gallimard et Kamel Daoud  ! ( Notre Prix Goncourt 2024 a reçu son assignation le 13 février 2025 au centre Leclerc de Saint Médard entre les navets frais et le PQ, c'est dans l'ordre des choses ). Maître Bourdon est aussi l avocat qui a fait condamner l'écrivaine star et membre de l'académie Goncourt Christine Angot, pour violation de la vie privée dans un roman. Maître Lily Ravon s'associe à lui pour défendre Saada Arbane.

Merci à ces avocats brillants qui ont choisi de défendre une si juste cause ! Merci au collectif citoyen L’affaire Saada Arbane contre Kamel Daoud   et à tous les journalistes, auteurs, volontaires cités sur la page affaire Saada Arbane

Répertorions les différentes réactions de la presse française face à l'assignation de Kamel Daoud en justice révélée par Mediapart :

Kamel Daoud a volé mon histoire- révélations sur le prix Goncourt 2024 

14 février 2025 - Mediapart

Lorsque nous échangeons avec elle pour la première fois début décembre, son mari, Omar, aide à déchiffrer ce que sa voix étouffée ne parvient pas à faire entendre. Elle tient à s’exprimer malgré toutes les polémiques – celles qui ont laissé entendre qu’elle pouvait être instrumentalisée par le pouvoir algérien, dans un complot contre un écrivain – pour « défendre [son] histoire » et refuser « d’être une victime »« Le complot, tout ça, j’en ai rien à faire. C’est nous qui avons fait la démarche de contacter le journaliste. » 

Dans l’assignation, les points communs avec l’héroïne du roman, Aube, listés dans un tableau sur quatre pages, donnent le vertige. Toutes deux sont nées dans les années 1990, à une année près. Elles vivent à Oran, dans le quartier Hai El Yasmine, au quatrième étage d’un immeuble « C ».

Leurs parents biologiques étaient bergers. Elles ont subi une opération de trachéotomie et perdu leur voix. Saâda Arbane a pour habitude de dissimuler sa cicatrice de dix-sept centimètres et sa canule avec un foulard au tissu coloré. Dans le roman, Kamel Daoud écrit à propos d’Aube : « Une plaie de dix-sept centimètres, recousue » ou « Regarde ma canule, c’est ce gros bouchon en plastique ».

L’inventaire se poursuit dans l’assignation. Elles ont été adoptées par des femmes influentes, qui courent les hôpitaux, y compris à l’étranger, pour leur redonner une voix. Leur mère refuse de fêter l’Aïd, une fête musulmane, en raison de l’égorgement des moutons. Les deux ont fréquenté « le lycée Lotfi ». Elles nourrissent une passion pour « les parfums » et « les chevaux ». Elles ont des tatouages, chose rare et transgressive en Algérie. Elles ont failli avorter à l’aide de « trois pilules abortives ». Elles ont une relation conflictuelle avec leur mère. Et elles ont toutes deux possédé un salon de coiffure. Des prénoms importants dans la vie de Saâda, comme celui de son frère, de son père adoptif et d’un médecin légiste ami de sa mère sont distillés dans le roman.

Première Réaction de Kamel Daoud le 14 février 2024 au Leclerc de Pau ( vidéo dans l'article après qu'un lecteur lui pose la question de l'assignation )

https://www.sudouest.fr/culture/litterature/video-je-me-suis-dit-j-arrete-tout-le-prix-goncourt-2024-kamel-daoud-repond-apres-son-assignation-en-justice-23269733.php

« J’ai toujours été clair : ceci est un roman. Si quelqu’un se sent lésé, il doit s’adresser à la justice, pas aux médias. Cela fait cinq mois qu’on m’attaque, d’abord en Algérie, puis maintenant en France. Ce livre cristallise beaucoup de choses entre les deux pays. »

« Ce matin, je me suis dit : j’arrête tout. Il faut que je protège ma famille. Mais en même temps, je me dis que cela signifierait qu’ils ont gagné. » Selon lui, ces attaques portent un message clair : « Il s’agit de dire aux autres écrivains, aux autres opposants : « La France ne vous protège pas. Si l’on peut attaquer Kamel Daoud en France, vous, on va vous écrabouiller. » »

Réaction de l'Académie Goncourt ( en gros on a vu et on s'en tape )

17 février 2025 entretien de Philippe Claudel à actu.fr

Peut- on retirer son prix à Kamel Daoud ?

Réponse de Philippe Claudel, le président de l'Académie Goncourt 

Et dans le cas de Kamel Daoud, « c’est une affaire qui ne concerne pas l’académie, mais un auteur, un éditeur et une plaignante », assène le président de l’académie. Il dit d’ailleurs faire « confiance à la justice pour qu’elle établisse la vérité ».

Et dans le cas d’une mise en examen ou d’une condamnation, « rien n’est prévu » dans les statuts de l’Académie.

Ce type d’accusations serait même assez courant dans le monde littéraire selon lui. La problématique serait « assez ancienne », continue l’écrivain en citant Le Rouge et Noir de Stendhal, livre inspiré de deux faits divers de l’époque.

"Un auteur ce n'est pas un extraterrestre, c'est quelqu'un qui vit dans le même monde que ces lecteurs. Les écrivains sont des gens qui se nourrissent des autres. Je dis même souvent : "Ne serrez jamais la main d'un écrivain ou vous risquez d'être dans son prochain livre".

Le président de l’Académie littéraire résume finalement la position de l’institution ainsi : « Voyons et attendons ».

Sofia Aram sur France Inter  Au royaume des cons 17 février 2025

https://www.youtube.com/watch?v=r6-Eo1BJvL8

« Il était une fois dans un petit pays pas très loin d’ici, une nouvelle pandémie, une maladie très contagieuse qui, à la différence de la chlamydiose, la blennorragie gonococcique ou l'herpès vaginal se transmettait essentiellement par de fines particules présentes dans l'air du temps. »

« Le syndrome de l’inquisition vertueuse (...) ce qui amena des chercheurs à regrouper toutes ces pathologies sous une seule appellation, le gauchisme »

« Des journalistes sont allés mécaniquement relayer la propagande d’une démocrature voisine reprochant à un écrivain courageux de s’inspirer, tenez-vous bien d’une réalité dont personne n’ose parler, ou plus drôle encore d’avoir volé une histoire, celle d’une jeune femme qui prétend se reconnaître dans l’un des plus beaux romans de l’année ».

« Voler des histoires, ça s’appelle écrire »

« Alors que des écrivains auraient dû sonner le tocsin, ce fut Le grand silence des plumes »

Réaction du Point 

Tribune de Béatrice Viennot ( autrice jeunesse publiée chez Gallimard ) 17 février 2025

Kamel Daoud, Cible d'Alger, traqué à Paris

Il y a d'ailleurs fort à parier que parmi ses détracteurs, une bonne partie ne l'ont pas lu. Il s'agit en réalité d'une lutte à mort – et ce n'est pas une image – pour la liberté, avec, dans un camp, ceux qui la défendent et, de l'autre, ceux qui la maudissent. Que de l'autre côté de la Méditerranée, un gouvernement dictatorial qui enferme des écrivains – Boualem Sansal, 80 ans, croupit en prison depuis le 16 novembre 2024 – lance une fatwa implicite contre Kamel Daoud qui ose user de sa liberté d'écrivain pour raconter le traumatisme de son peuple, ce n'est pas une surprise. Qu'en France, ce même gouvernement trouve des alliés médiatiques abondant dans le sens de la censure devrait susciter un malaise absolu.

Tribune de Cincinnatus (pseudonyme d'un haut fonctionnaire réactionnaire du secteur culturel  ) 17 février 2025

L’acharnement contre Kamel Daoud

J'ai donc lu Houris – ce en quoi je diffère de la plupart de ses critiques.

Daoud est un grand écrivain et un grand styliste – ce en quoi il diffère de la plupart de ses critiques.

Daoud ! Suppôt de l'extrême droite, Daoud ! Islamophobe, Daoud ! Faut-il que les habituels compagnons de route de l'islamisme soient bêtes pour proférer de telles calomnies.

.Outre que rien ne permet d'identifier cette femme dans le livre, Aube, la créature de Daoud, existe en tant que personnage de fiction, avec sa propre histoire qui puise à celle d'une nation entière et à celle de l'humanité.

Loin des ratiocinations jargonnantes des cuistres demi-savants et des « philistins cultivés », une œuvre d'art ne devrait être jugée que sur sa capacité à être pleinement une œuvre, au sens d'Hannah Arendt : sa participation à l'édification d'un monde commun. Houris y réussit.

Editorial de  Franz-Olivier Giesbert du 19/02/2025

https://www.lepoint.fr/editos-du-point/fog-michel-onfray-atomise-les-nouveaux-collabos-les-islamo-gauchistes-19-02-2025-2582801_32.php

Suppôt de toutes les dictatures, pourvu qu'elles soient antioccidentales, voici Edwy Plenel, devenu le garçon de courses de la véreuse dictature algérienne, qui vient de monter une opération foireuse contre notre ami Kamel Daoud, Prix Goncourt 2024, accusé par une victime des violences islamistes des années 1990 de lui avoir « volé » son histoire : le site Mediapart orchestre donc sans vergogne la campagne d'une puissance étrangère contre l'auteur de Houris. Les « collabos » sont revenus, on vous le dit.

 Tribune de Peggy Sastre du 24/02/2025

Kamel Daoud livré aux chiens, autopsie d'un lynchage médiatique

« L'écrivain – que je considère, ici sans grande originalité, comme l'un des plus grands francophones vivants – franchissait enfin l'ultime palier, gagnait la dernière médaille, obtenait LE critère qui manquait encore à sa statue de commandeur des arts et lettres : la polémique de plagiat à la con. »

 Editorial de Raphael Enthoven du 19/02/2025

La promesse d'aube

"Houris, le merveilleux roman de Kamel Daoud (prix Goncourt 2024) qui lève le voile sur les atrocités, les compromissions et les non-dits de la guerre civile en Algérie, est évidemment interdit sur place, dans ce pays médiéval où l’on censure les écrivains qu’on ne peut pas enfermer."

"Dans une longue « enquête » à charge, les journalistes Nejma ­Brahim et Faïza Zerouala s’attardent sur les ­différents emprunts que Kamel Daoud aurait faits à la vie de Saâda Arbane, suivie en consultation de psychiatrie par l’épouse de l’écrivain, pour composer son héroïne, Aube, qui, comme elle, a perdu sa voix lors de la trachéotomie consécutive à son égorgement. Et tout y passe. Figurez-vous que les deux sont nées dans les années 1990, à une année près, qu’elles vivent à Oran dans le même quartier, qu’elles nourrissent une passion commune pour les parfums, les chevaux et les tatouages, qu’elles ont toutes les deux une relation conflictuelle avec leur mère, qu’elles ont toutes les deux possédé un salon de coiffure et qu’elles ont toutes les deux une ­cicatrice de dix-sept centimètres dans le cou, avec une canule insérée pour respirer… Hasard ? On peut en douter, ironisent les gros malins. Y a-t-il un lien entre Saâda Arbane (dont tout le monde en Algérie connaît l’histoire) et le personnage d’Aube ? Certainement."

"Le personnage d’Aube est-il la stricte transposition de la vie de Saâda ? Certainement pas. Ce qui fait une fiction d’un récit, ce n’est pas la quantité d’imaginaire qui s’y trouve, mais la façon dont les choses sont dites. Saâda Arbane n’est pas davantage le personnage d’Aube qu’Antoine Berthet (un jeune séminariste condamné à mort), dont le destin a inspiré Le Rouge et le Noir, n’est « le vrai » Julien Sorel, ou que ­Delphine Delamare (la femme d’un officier de santé qui trompe et ruine son mari avant de se suicider) n’est « la vraie » Madame Bovary. Le romancier n’a aucun compte à rendre à l’histoire qui lui permet de dire la blessure de tout un pays. L’écrivain n’est pas le moine copiste du réel, mais son alchimiste, qui fait de l’or avec le plomb de plusieurs vies."

 mardi 18 février  Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe et Antoine Gallimard, président des Editions Gallimard organisaientune soirée autour de Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre 2024 à l'insitut du monde arabe 

Soirée de soutien à Boualem Sansal à l'IMA

live Figaro

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Par dela la tutelle de l'extrême droite française, libérez Boualem Sansal

https://actualitte.com/article/122813/droit-justice/par-dela-la-tutelle-de-l-extreme-droite-francaise-liberez-boualem-sansal

Sans craindre le ridicule, vous lancez des accusations infondées à l’encontre de vos « compatriotes » qui auraient « déserté » le terrain des luttes pour votre conception étriquée de la « liberté ». Mais, qui a été invité parmi les écrivains maghrébins dont vous déplorez « l’absence » ? D’après un responsable de l’IMA avec lequel j’ai pu m’entretenir par téléphone, les invitations à cet événement auraient été distribuées par la maison Gallimard et le « Comité de soutien à Boualem Sansal » (ce « Comité » qui voudrait « sauver » la « démocratie » en Algérie est présidé par un nostalgique de la présence française en terre algérienne, Arnaud Benedetti, et comporte, entre autres, parmi ses membres, le député Nord du Rassemblement national Sébastien Chenu qui, le 27 juillet 2024 sur BFMTV, exprimait fièrement sa volonté de priver les binationaux des hautes fonctions de l’État).

Je suppose que le peu de plumes maghrébines invitées à cet événement étaient celles que le camp de la réaction peut entendre. Dans ce type de messe « républicaine », on ne tolère que la figure de l’Arabe entendable (celle qui assimile toute critique de la politique et de l’histoire française à ce que vous appelez, à l’instar de Marine Le Pen, la « haine de la France »)… On veut bien aussi tolérer la figure de l’agent de sécurité, parce que sa parole n’intéresse personne !

La soirée était révélatrice des soumissions à l’œuvre dans le monde littéraire. Des écrivains de renom jouaient scrupuleusement le rôle d’enfants obéissants aux causes de leur éditeur, et le camp des réactionnaires, représenté par Sylvain Tesson et Pascal Bruckner, semblait parler le langage de « l’humanisme » et des « droits humains ». Une mascarade postmoderne, un triomphe foudroyant de la post-vérité. Si j’ai pu assister à cette soirée, il faut le reconnaître, c’était en intrus, grâce au billet d’un ami invité et qui vit à l’étranger. Il n’était pas à Paris ce soir-là. J’étais présent à cette soirée parce que ma parole n’est pas entendable. Objectivement, j’ai pu apercevoir quelques figures des lettres algériennes et maghrébines au moment de l’accueil du public. Mais, il faut l’avouer, les seules présences algériennes tolérées à l’amphithéâtre de l’IMA étaient celles des vigiles. Le reste n’est que votre verbiage.

Contrairement au Grand Soir que promeut Kamel Daoud dans Le Point (27/02/25) au sujet de la soirée organisée le 18 février 2025 à l’Institut du monde arabe pour soutenir la libération de Boualem Sansal, à savoir la prétendue absence des écrivains maghrébins de cet événement, les seuls Arabes et Algériens qui étaient conviés, à quelques exceptions près, étaient les agents de sécurité. Une réponse aux tartufferies de Kamel Daoud.

La décennie noire vrai-faux tabou littéraire, article de Mediapart du 22 février 2025

Lors de la promotion de Houris (Gallimard), publié au mois d’août 2024, un terme revient sans cesse dans la bouche des journalistes. Par ce roman, Kamel Daoud briserait enfin « le tabou » de la guerre civile algérienne des années 1990. L’écrivain corrige à la marge cette affirmation. « Quatre films ou cinq films, deux ou trois romans, ce n’est pas assez pour tous ces morts-là, il faut beaucoup plus », regrette-t-il par exemple dans « Les Midis » de France Culture, fin août 2024.

Pourtant, pour trouver un roman récent ancré dans cette période, il ne fallait pas chercher très loin. En janvier 2024, l’autrice Amina Damerdji publie Bientôt les vivants, dans la même maison d’édition que Kamel Daoud, Gallimard.

Très vite, les spécialistes de la littérature algérienne s’étranglent donc face à l’amnésie littéraire du futur lauréat du prix Goncourt. Celles et ceux interrogé·es par Mediapart sont formel·les : une production littéraire nourrie existe bel et bien sur cette période. La revue de critique littéraire algérienne Fassl a même consacré un numéro à la littérature de la décennie noire, se concentrant sur les romans parus entre 2005 et 2017.

Une lecture de Houris par Youness Boussena ( Revue Esprit , mars 2025 )

Précisément, c’est parce qu’il est manufacturé pour servir le zemmourisme de son auteur que ce texte est d’une faiblesse navrante. Car Houris, c’est d’abord une lecture pénible infligée par un lyrisme pompier : « J’ai ramassé des galets froids et rassurants comme des armes. J’ai marché, les mains chargées de leur poids pour me remplir ou faire de moi un vrai fardeau. Et la mer gisait, grise et bleue, épaisse de son voyage continu. » Phrases au sens douteux écrites pour « faire joli », suremploi de grands mots (sang, soleil, éternité…), surcharge de métaphores, saturation allégorique… Plus qu’un romantisme de sous-Lamartine, cette forme semble singer la prose d’une des figures tutélaires de l’auteur de Meursault, contre-enquête (2014), Albert Camus, servi avec un papier peint orientaliste – la narratrice appelle son fœtus « ma perle de jade » ou « ma belle mandarine ». Décelons-y une stratégie sémantique subtile : celle d’envoyer tous les signaux du « grand écrivain3 », posture d’autorité née au xixe siècle et ici réactivée à travers le modèle de l’intellectuel moral, pourtant obsolète depuis l’ère Sartre-Camus.

Quelle lumière braque-t-il sur la Décennie noire ? La même que celle de l’extrême droite française et d’un régime algérien voulant laver les mains sales de son armée : la barbarie ne fut que celle des islamistes, gangrène réduite dans Houris à une essence identitaire. Pour Kamel Daoud, on ne devient pas djihadiste, on naît musulman. Avant même de l’invalider pour son racialisme, ce triomphe de la grille de lecture du choc des civilisations mérite d’abord d’être discrédité pour sa médiocrité analytique. Car voilà ce qui sidère, dans Houris : on ne comprend rien. Ni à l’histoire de l’Algérie, ni à la montée de l’islamisme, ni à son succès dans les cœurs. L’intelligence est d’avance condamnée, et avec elle la qualité d’un roman reposant sur une structure indigente. La machine narrative est grippée par sa mécanique faite de couples d’antithèses grossiers : les femmes incarnent la liberté donc la vie ; les hommes des musulmans fanatisés, la violence et la mort. Et les croyants de former une foule d’automates sans complexité psychologique ni personnalité, à l’image de ce gynécologue libre-penseur qui a soudain viré mollah. Pourquoi ? « Personne n’a compris ce qui l’a fait basculer. » Curieux aveu de néant romanesque.

17 mars 2025 le Figaro reçoit Kamel Daoud pour un entretien d'une heure et demi, pour les rencontres du Figaro 

https://www.youtube.com/watch?v=z8e5eEPvWP4&t=800s

Article de la Provence du 29 mars 2025 Kamel Daoud, un homme debout. 

Kamel Daoud reçoit le prix des lecteurs du festival aixois des écrivains du Sud

Le grand rendez-vous aixois accueille du 26 au 30 mars une quarantaine d’auteurs,

L'élue Dominique Augey a remis le Prix des Lecteurs des Écrivains du Sud à Kamel Daoud au côté de Paule Constant, directrice artistique de la manifestation, et J.-F. Colosimo. Paule Constant est membre de l'Académie Goncourt, elle a également invitée  Christine Angot et Pierre Assouline. 

"C'est pas le Goncourt, mais notre prix est très chic "

3 avril 2025 : sortie du livre avant qu'il ne soit trop tard de Kamel Daoud 

Dans des chroniques sélectionnées parmi ses meilleurs textes parus dans la presse internationale (The New York Times, Financial Times, Le Temps, Le Point...), l'auteur de Meursault, contre-enquête et de Houris, Prix Goncourt 2024, jette un regard lucide et implacable sur la France, où il vit désormais.

" Ces chroniques sont mes Lettres persanes, un récit d'exil incertain. Je suis ici depuis peu, c'est ma deuxième chance, c'est mon purgatoire, mon Éden terrestre. "

3 avril 2025 : Entretien de Kamel Daoud dans C à vous

Pas une question pertinente d'Anne Elisabeth Lemoine

3 avril 2025 Entretien de Kamel Daoud au Figaro 

'Le deuxième message est envoyé aux Français : on vous atteindra dans ce que vous avez de plus noble, l’écriture. On vous touchera au cœur de votre prestige international. Le troisième message est pour les gens qui ont fui ici : la France ne peut même pas protéger Kamel Daoud en France, à Paris, et ne peut rien pour Boualem Sansal en Algérie. C’est une démonstration de force : Alger peut déposer plainte contre Kamel Daoud en France ; la France ne peut même pas envoyer son avocat à Alger."

Qui va gagner ? La liberté. Le problème est le prix. Qui payera le plus pour que ce jour-là puisse advenir ?

J’ai toujours eu, dans l’intimité, une opinion juste de ma personne. Comme je le dis à mes étudiants, celui qui ne peut pas mourir à ma place ne peut pas vivre à ma place. Dès lors, j’ai pensé que je devais écrire pour raconter mon histoire. Qu’elle soit récupérée, interprétée, interdite, contestée, ce n’est pas mon affaire. L’Occident est assez houleux à mon encontre, car je ne suis pas le bon Arabe, celui qui estime que tout est la faute de l’Occident. S’enfuir des champs de coton communautaires est puni par le fouet. L’idée que je ne sois pas perçu, dans mon universalité, en tant que centre du monde et nombril de l’univers me dérangeait. Je ne suis l’Arabe de personne. J’écris ce que je pense. Que l’autre se sente mal, ce n’est pas mon affaire. Cela en dit plus sur l’Occident que sur moi.

L' entretien de Kamel Daoud transcrit dans le Figaro est tiré des  Rencontres du Figaro du lundi soir 17 mars. Entretien d'une heure 1h 20 à la gloire de Kamel Daoud. https://www.youtube.com/watch?v=z8e5eEPvWP4&t=800s

A 55 : 47 , Kamel Daoud dit

"bon je n'ai pas envie de m'étaler sur ma propre vie mais c'est quand même extraordinaire : Alger peut déposer plainte contre Kamel Daoud en France. La France ne peut même pas envoyer son avocat à Alger c'est une démonstration de force. On est dans tout ça. Qui va gagner ? "

 5  avril 2025 Réponse de Jacques Marie Bourget  Pour parfaire son image de martyre, Kamel Daoud continue de mentir

"Dans un entretien qui n’occupe que deux pages, et c’est bien dommage de restreindre un tel génie qui méritait plus, au détour des lignes il nous dit plaintif :« Alger peut déposer plainte contre Kamel Daoud en France ; la France ne peut même pas envoyer un avocat à Alger » . Notons que cet auteur à de la hauteur, il parle de lui à la troisième personne. Ainsi selon l’écrivain ciblé par une assignation judiciaire en France, c’est « Alger », donc le « régime » qui le pourchasse. Et pas une virgule, un clin d’œil consacré à celle qui le poursuit pour de vrai jusqu’aux rives de la Seine. Cette femme-plaignante existe pourtant, elle s’appelle Saâda Arbane, une suppliciée de la barbarie islamiste des années noires en Algérie. Confortée par de nombreux témoins, la miraculée estime que Daoud a pillé l’histoire de sa vie afin d’écrire un roman goncourisé."

7 avril 2025 - Entretien de Kamel Daoud sur RTL

-Vous être Français  naturalisé depuis 2020  vous vous sentez aujourd'hui plus Français qu'Algérien ?
-" Comme Apollinaire, comme Romain Gary, comme Aznavour d'autres...l'image qu'on a de ce pays est une image magnifique quand on vient ici on en jouit, c'est un rapport sensuel érotique (...)  Les gens qui viennent d'ailleurs sont  plus Français que les Français. "

7 avril 2025 - Entretien de Kamel Daoud à l'Express 

Mon rêve, c'est vraiment d'être le premier vrai décolonisé. Je suis quelqu'un de normal. Si on veut arriver à une vraie décolonisation, il faut aboutir à une vraie indépendance.

13 Avril 2025 - CHRONIQUES ALGERIENNES

Slimane Abba

Kamel Daoud, la plume controversée qui divise

« Méfiez-vous de celui qui vit de ce qu’il écrit », avertissait Cicéron. Kamel Daoud, écrivain algérien devenu chroniqueur en France, incarne-t-il cette mise en garde ? Pour ses détracteurs, l’auteur de Meursault, contre-enquête n’est plus un romancier, mais un polémiste dont le discours repose sur une critique obsessionnelle de l’Algérie et de l’islam. Ils y voient une trahison, un reniement de ses origines au profit d’une reconnaissance occidentale.

Daoud, installé en France, collabore avec des médias comme Le Point, un titre critiqué pour ses dérives éditoriales et condamné à plusieurs reprises pour désinformation. Ses chroniques, souvent acerbes, dépeignent une Algérie engluée dans ses contradictions, un peuple prisonnier de ses traditions.

Pour ses soutiens, il incarne un regard lucide, courageux, qui refuse le silence face aux maux de son pays natal. Pour ses adversaires, il est une plume stipendiée, flattant les préjugés d’un lectorat français en quête de récits anti-algériens.

« Il n’y a pas de pire esclave que celui qui vend son maître pour en acheter un autre », écrivait Diderot. Les critiques de Daoud le dépeignent comme un intellectuel égaré, troquant son identité contre une place dans les salons parisiens. Sartre, lui, définissait l’intellectuel comme celui qui choisit la vérité, non le plus offrant. À cet égard, Daoud serait-il tombé dans le piège de la complaisance ?

En France, il est reçu, écouté, célébré comme un témoin de ce qu’il rejette. Mais cette reconnaissance a un prix. À chaque article, à chaque prise de parole, il s’éloigne un peu plus de l’Algérie, non seulement géographiquement, mais aussi moralement. Perçu par beaucoup comme un traître, il semble répondre au rejet par une surenchère, critiquant avec une ferveur qui frôle la théâtralité.

Ses détracteurs dénoncent un paradoxe : Daoud, qui revendique la liberté, serait prisonnier de son rôle. En cherchant à s’affranchir de ses racines, il en devient l’otage, incapable d’écrire sans invoquer l’Algérie qu’il dit avoir quittée. Ils pointent aussi une confusion entre polémique et pensée, entre provocation et courage. Ses mots, autrefois littéraires, seraient devenus un « verbiage » au service d’une cause qui n’est plus la sienne.

Reste une question, que ses accusateurs posent avec insistance : le remords le rattrapera-t-il ? Chaque soir, dans le silence, #Kamel_Daoud se demande-t-il si le jeu en valait la chandelle ? La réponse, si elle existe, appartient à l’écrivain lui-même. Mais une chose est sûre : une balle tirée ne revient jamais.

Slimane Abba

Slimane Abba

16 avril 2025 

Les « élites » algériennes : bougnoules autoproclamés, français d’opérette

Oh, les belles âmes de l’opposition algérienne ! Ces « élites » qui, selon Said Radjef, ne se contentent pas d’être aliénées, non, non, elles ont franchi un cap : elles se sont « bougnoulisées ». Un terme charmant, n’est-ce pas ? Ça claque comme une insulte de cour de récré, mais avec un vernis pseudo-intellectuel qui fait rigoler. Parce que, soyons honnêtes, quand on regarde les Saïd Saadi, Daoud, Sifaoui et consorts, on se demande : c’est une opposition ou une audition pour un remake de La Cage aux Folles version colonial nostalgia ?

Leur grand truc, c’est de jouer les porte-voix d’un discours qui sent le pastis et le béret à dix kilomètres. Ils déblatèrent sur l’Islam, la laïcité, l’identité, l’histoire, avec la ferveur de stagiaires zélés à la solde d’un think-tank parisien. Sérieux, les mecs, vous avez lu vos propres tweets ? On dirait du Marine Le Pen mal traduit en arabe, saupoudré d’un complexe d’infériorité qui hurle : « Regardez, je suis plus français que les Français ! » Sauf que, spoiler alert : même en récitant du Proust par cœur, vous restez des « bougnoules » pour ceux dont vous mendiez l’approbation. Dur.

Le plus pathétique, c’est leur croyance qu’imiter un Français des années 60, c’est le summum de l’émancipation. Ils se gargarisent de mots comme « dictature islamo-militaire » ou « mafia de généraux », des expressions tout droit sorties du manuel du parfait petit nostalgique de l’Algérie française. Même les harkis, les caïds, les collabos d’antan n’osaient pas aller aussi loin dans le mimétisme. Eux, au moins, ils avaient l’excuse de la survie. Vous, c’est quoi votre excuse ? Un billet d’avion pour Roissy et un compte YouTube ?

Et puis, il y a ce paradoxe délicieux : ils crachent sur l’Algérie, ce « régime » qu’ils détestent, mais c’est ce même pays qui les a sortis de leurs « gourbis », comme le dit si poétiquement Radjef. Oui, messieurs les opposants, c’est cette République, avec tous ses défauts, qui vous a donné une éducation, une dignité, un passeport qui vaut mieux qu’un ticket pour l’oubli. Sans elle, vous seriez peut-être encore en train de gratter la terre ou de cirer des pompes quelque part. Mais non, vous préférez jouer les exilés romantiques, les martyrs de salon, en dénonçant le pays qui vous a tout donné. Classe.

Le pire, c’est qu’ils pensent vraiment que leur petit théâtre impressionne quelqu’un. Ils s’imaginent en héros de la liberté, en Voltaire du Maghreb, alors qu’ils ne sont que des caricatures. Leurs lives Facebook, leurs articles ampoulés, leurs « analyses » à deux dinars, tout ça pue l’autoproclamation. Ils se rêvent en élites, mais ils ne représentent qu’eux-mêmes – et encore, à peine. Le peuple algérien, celui qu’ils prétendent défendre, n’a pas besoin de vos leçons, messieurs. Il est trop occupé à survivre à l’inflation et aux coupures d’eau pour applaudir vos performances.

Alors, chers « bougnoules » autoproclamés, un conseil : arrêtez de jouer les Français d’opérette. L’Algérie n’a pas besoin de vos complexes ni de vos tirades recyclées. Si vous voulez vraiment être des élites, commencez par respecter le pays qui vous a faits. Parce que, pour l’instant, vous n’êtes que des figurants dans une mauvaise comédie, et le public a déjà quitté la salle.

Slimane Abba / 16-04-2025

MÉFIEZ-VOUS DE CELUI QUI VIT DE CE QU’IL ÉCRIT « CICÉRON »

Enlever à Kamel Daoud l’Islam et l’Algérie, c’est lui ôter la plume elle-même. Car tout son discours s’épuise dans la critique de ce qu’il prétend fuir, mais qu’il ne cesse de traquer : sa propre origine. Il n’est plus un écrivain, mais un prestataire d’opinion. Recruté par une presse dont la ligne penche à l’extrême droite comme un navire en perdition au milieu des flots, il s’est vu confier une mission limpide : dénigrer son pays, critiquer son peuple, flatter les préjugés d’un lectorat avide de récits anti-algériens.

Il faut une étrange forme de mépris de soi pour écrire contre les siens, et une non moins étrange conception de l'honneur pour le faire contre salaire. « Il n’y a pas de pire esclave que celui qui vend son maître pour en acheter un autre », écrivait Diderot. Kamel Daoud s’est rêvé libre ; il est devenu utile — mais à d'autres.

Le Point, cet hebdomadaire plusieurs fois condamné par la justice française pour désinformation, a trouvé en lui une plume docile, prête à tirer sur commande. L’Algérie est sa cible, et Kamel Daoud son tireur attitré. « L’intellectuel, disait Sartre, est celui qui se met du côté de la vérité — non du côté du plus offrant. »

En France, Kamel Daoud se sent exister, se croit important. On l’écoute, on l’invite, on l’érige en témoin de ce qu’il rejette. Mais cette reconnaissance est à crédit, et la dette morale finit toujours par se présenter. Car celui qui trahit les siens pour plaire à ses maîtres ne récolte, en fin de compte, que l’écho froid de sa propre solitude.

Les remords viendront — ils viennent toujours. Ce sont des passants silencieux, mais tenaces. Et rien, ni les honneurs, ni les pages publiées, ne peut les faire taire. La trahison, une fois accomplie, est comme une balle tirée : elle ne revient jamais.

Pauvre Kamel Daoud, qui s’imagine qu’il faut dénigrer son pays avec ferveur pour s’attirer les faveurs de la France — et cela, non sans un zèle presque théâtral. Il croit que le mépris de ses racines est le prix de l’adhésion, et que la calomnie est un passeport vers la reconnaissance. Mais désormais qu’il sait être perçu, par l’immense majorité du peuple algérien, comme un traître, il redouble d’acharnement. Plus il est rejeté, plus il frappe. Plus il est démasqué, plus il vocifère.

Peut-être sent-il que l’Algérie s’éloigne de lui pour toujours — non seulement géographiquement, mais moralement, charnellement. Un pays qu’il ne verra peut-être plus, ou qui, s’il le voit, ne le regardera plus jamais de la même manière..

Ce faux intellectuel, bardé d’arrogance, se prend pour oracle. Il croit que ses mots ont la valeur d’une révélation sacrée, alors qu’ils ne sont bien souvent que verbiage et contre-vérités. Il confond la polémique avec la pensée, l’hostilité avec le courage.

Et je suis prêt à parier que, chaque soir, au moment de se coucher, une question l’effleure — peut-être même le ronge : « Ai-je été suffisamment payé pour trahir mon pays ? »

M.K

Vidéo de Marouchka  de la chaîne Youtube Qu'est-ce qu'on lit ?
23 avril 2025 Des nouvelles de Kamel Daoud

Vidéo qui reprend les éléments de défense de Kamel Daoud pour en souligner les contradictions et l'absurdité

"Je lis la même rengaine sur le droit à l'inspiration de l'auteur, que moi personnellement et les autres nous n'aurions rien compris à la littérature et on va citer une pléthore d'exemples sur des inspirations de faits réels etc, et tous ses exemples sonnent creux comme des cercueils de poètes tant ils sont éloignés de ce qui se passe ici "

Dimanche 27 avril 2025 - Benoit Delmas dans le Point 

France Algérie, la guerre froide

Benoît Delmas affirme que Kamel Daoud est victime d'une cabale . 

Les actes traduisent une politique, une nouvelle politique. Les actes récents, les voici : rappel de son ambassadeur en poste en France depuis neuf mois (après la reconnaissance par Paris de la marocanité du Sahara occidental), condamnation à cinq ans de prison de l'écrivain Boualem Sansal, refus de reprendre ses nationaux en situation irrégulière sur le sol français, agit-prop d'influenceurs, cabale contre le Prix Goncourt 2024 Kamel Daoud , suspension des achats de céréales tricolores... 

Son billet renvoie à ce Goncourt dont l'Algérie ne veut pas entendre 

publié le 3 novembre avant l'interview de Saada Arbane 

Jeudi, 1er mai, Toufik Hedna dans le Matin  d'Algérie Kamel Daoud, le fossoyeur de la mémoire

" Fini le temps où Kamel Daoud dénonçait, écrivait, s’indignait. Aujourd’hui, il trie. Il évalue. Il certifie. Il tamponne les douleurs légitimes et jette les autres dans la corbeille.  Il n’écrit plus pour éclairer, il écrit pour plaire. Il ne dénonce plus les puissants, il rassure leurs nerfs fatigués."

"Il y a des écrivains. Et il y a des laquais."

5 mai 2025 : Saada Arbane porte plainte pour diffamation contre Kamel Daoud 

Le harcèlement judiciaire contre Kamel Daoud continue

L'écrivain franco-algérien Kamel Daoud, chroniqueur au Point, a reçu ce lundi par huissier une citation directe à comparaître devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, spécialisée dans les affaires de presse. 

Elle a été déposée par le cabinet de Me William Bourdon, représentant Saâda Arbane. Cette jeune femme poursuit déjà Kamel Daoud devant la justice algérienne depuis novembre 2024, et devant la justice française depuis février 2025, pour atteinte à sa vie privée. Elle lui reproche de s'être inspiré sans autorisation de sa propre histoire, pour écrire son roman Houris, paru chez Gallimard.

Cette fois, Saâda Arbane engage des poursuites en raison d'une phrase tirée d'un long entretien accordé par Kamel Daoud au Figaro le 3 avril, titré « Alger peut déposer plainte contre Kamel Daoud en France ». L'écrivain déclare précisément : « La France ne peut même pas protéger Kamel Daoud en France, à Paris, et ne peut rien pour Boualem Sansal en Algérie. C'est une démonstration de force : Alger peut déposer une plainte contre Kamel Daoud en France ; la France ne peut même pas envoyer son avocat à Alger. » Le directeur de la publication du Figaro, Marc Feuillée, est également poursuivi.

Nouvelle plainte contre Kamel Daoud en France

"L’éthique veut qu’on ne peut construire sa gloire sur le malheur des faibles. Kamel Daoud a construit sa gloire sur le malheur de Saada. Il a étranglé une deuxième fois la voix dans la gorge de ma cliente », 

8 mai publication du tract Gallimard IL FAUT PARFOIS TRAHIR

" Je me retrouve éclaireur et héritier. Trahir les trahisons, c'est l'attribut du traître. " Kamel Daoud Suis-je donc un traître ? Peut-être que oui, mais je m'en console en feuilletant les livres d'histoire : tous les héros ont trahi l'immobilité. Tous les prophètes devaient trahir leur époque et un désert jaloux. Dans la nuit, tous les éclaireurs se voient obligés de trahir la lenteur des leurs. Tous les hommes ont dû trahir la peur. Tous les fleuves trahissent leurs sources pour aboutir à la mer. Tous les nids sont des fers aux pieds, si l'on n'y associe pas le premier pas dans le vide, si l'on n'ose pas s'y jeter et remuer des ailes ignorées. K. D.

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