Dans http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/07/mariage-pour-tous-ou-fin-du-mariage_1828170_3232.html
Yves Charles Zarka considère les personnes politiques au pouvoir (le FN dirait UMPS) comme impuissantes à résoudre les problèmes politico-socio-économiques.
Pour lui, comme souvent dans le débat public, il considère que le reste des problèmes est "sociétal". Un philosophe de sa trempe doit savoir que l'adjectif dérivé de "société", comme le nom, concerne l'ensemble d'une société humaine, c'est-à-dire que cela comprend à fortiori les questions politiques, sociales et économiques.
Depuis longtemps je me demande pourquoi cette volontaire confusion...
Est-ce par idéologie ? Partisans ou opposants du "sociétalisme" ? je n'ai pas ce sentiment, mais alors pourquoi ????
Reprenons l'analyse de l'article...
Le "mariage pour tous" répondrait à l'urgence du Pouvoir à montrer SA différence D'AVEC la droite. Tout en reconnaissant que cette réforme est profonde et importante.
Mais le Président de la République n'avait-il pas fait campagne et été élu notamment sur le principe d'égalité ? Pourquoi ce procès d'intention ?
Nous serions devenus une société (en fait il emploie le pluriel pour bien montrer le fractionnement de LA société...) d'individus repliés sur eux-mêmes (des clans ?), définis par leurs seuls désirs, esclaves de leurs frustrations, inconstants, mobiles... Mais à aucun moment il ne le démontre... Aurait-il peur de la civilisation du roseau ? Les opposants au "mariage pour tous" seraient-ils encore dans leurs châteaux forts ?
Une déréalisation complète du mariage serait à l'oeuvre mais il reconnaît que le mariage est d'abord social : la reconnaissance publique du couple et de leur amour. Elle serait masquée par le principe d'une extension d'un droit... Mais l'on attend toujours la démonstration. Car la polygamie, la polyandrie, ne sont-elles pas au moins autant que le couple d'abord une reconnaissance publique quand ces modes conjugaux sont reconnus ? Qui, à part lui et les opposants, ramène le mariage uniquement à l'amour ? Personne ! Le mariage ne dépend pas de l'orentation sexuelle. C'était, c'est et cela restera TOUJOURS une reconnaissance sociale du couple et de l'amour, ainsi qu'une protection juridique.
S'il y a "début de la fin" de quelque chose, c'est uniquement de l'illusion des opposants au "mariage pour tous" de stopper une déferlante démocratique : permettre à quiconque veut se marier, quelle que soit son orientation sexuelle qui s'impose à soi, de le faire... Une égalité en droit ! Que Monsieur Charles Zarka soit rassuré, il n'y aura pas de déferlante dans l'augmentation du nombre de mariages... Les murs de vos châteaux ne seront pas emportés.
Dans ces conditions comment être contre l'avènement d'une société plus juste et plus équitable ? Alors bien sûr, il y a beaucoup à faire... Ensemble, donnons-nous en les moyens ! Cette brique "mariage pour tous" fait avancer la "maison commune".
Il en vient à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes, et à la gestation pour autrui (GPA, pour ma part je préfère grossesse qui inclue l'accouchement), dans le même état d'esprit. Il considère sans le démontrer une fois de plus, mais par préjugé, que le "droit à l'enfant" se substitue au "droit de l'enfant". Mettons-nous un instant à la place des Juges pour enfants qui sont les garants de l'application du droit de l'enfant et de sa protection. En quoi ajouter un nouveau droit retire quoi que ce soit à qui que ce soit ?
Duplicité, dissolution, subjectivité impériale, illusion, désastre, négation... son vocabulaire évoque les perversions ou faiblesses humaines sans que l'on comprenne en quoi il s'applique au désir d'enfant, au couple ou à la famille. Sans doute par contraste avec les biotechnologies froides...
Mais ne sont-elles pas inventées et conduites par des hommes ? Notre défi n'est-il pas de permettre le plein épanouissement de tous les talents humains en tentant modestement de cadrer nos manques, nos défaillances, nos excès ? La loi n'est-elle pas là pour y contribuer, avec la morale et le savoir-vivre ensemble ?
Alors sa prédiction que la modification du code du mariage et de l'adoption, sera suivie par la légalisation de la PMA pour les couples de femmes, et par la GPA pour les couples d'hommes, sera réalité si nous sommes capables de les cadrer socialement et juridiquement, si des femmes altruistes sont volontaires et capables de porter l'enfant d'un tiers, si des hommes et des femmes ont le courage d'affronter leur infertilité... Ne nous attendons pas à des déferlantes une dernière fois... Quiconque a dû affronter ces problématiques humaines sait à quel point elles sont difficiles. Comment ne pas créer les conditions d'un accompagnement de qualité pour elles aussi, comme pour toutes les autres problématiques qu'un être humain doit affronter dans sa vie ?
Ne pas le faire serait une lâcheté et ne ferait que renvoyer les hommes et les femmes concernées à leur souffrance réelle et à les jeter dans les mains des profiteurs de leur détresse, autant en France qu'à l'étranger, avec toutes les déviances générées par la misère ou la cupidité.
Et pour conclure, la PMA/GPA (je rêve que nous assumions en parlant de "droit à l'enfant pour tous" plutôt que de nous retrancher derrière ces techniques), sera une brique supplémentaire pour notre "maison commune"... Et à ce rythme, elle sera complète à la fin du quinquennat de François Hollande !
Plus d'humanité reposant sur une égalité des droits : condition d'une nouvelle république vraiment démocratique... aurait dû être le titre de ce billet...