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Billet de blog 8 octobre 2025

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Agriculture et climat : préparer dès aujourd’hui le monde paysan de demain

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

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L'agro-climatologue Serge Zaka était à castelsarrasin semaine dernière © Julien Sueres

Le changement climatique n’est plus une prévision, c’est une réalité. Il bouleverse déjà nos saisons, nos sols, nos paysages, nos élevages. Depuis 2010, la production de blé français stagne, non pas par manque d’innovation, mais parce que les aléas climatiques – sécheresses, gel, orages violents – détruisent une part croissante des récoltes.

Face à cette situation, il ne s’agit plus « d’adapter nos pratiques demain », mais de les transformer dès aujourd’hui. L’arbre qui produira en 2050, c’est maintenant qu’il faut le planter. La filière qui valorisera les productions nouvelles, c’est aujourd’hui qu’il faut la construire.

Demain, certaines zones de France ne pourront plus produire ce qu’elles produisent aujourd’hui. Le maïs migrera vers le nord, le blé viendra de Russie, et les oliviers pousseront dans le sud-ouest. Cette transformation n’est pas une catastrophe annoncée : c’est aussi une opportunité à saisir, à condition de l’anticiper. Cela suppose de créer de nouvelles filières, d’expérimenter, de transmettre les savoir-faire, de soutenir la recherche, et surtout de sécuriser les revenus des agriculteurs engagés dans la transition.

L’eau sera au cœur de tout. Non pas comme une ressource infinie qu’on détourne à volonté, mais comme un bien commun à partager, à préserver. Quatre principes simples doivent guider nos politiques locales : ralentir la course de l’eau, répartir la ressource, favoriser son infiltration, et la stocker intelligemment, non pour maintenir les modèles d’hier, mais pour inventer ceux de demain. Cela passe aussi par la replantation de haies, l’agroforesterie, la régénération des sols, et la protection des cultures contre le vent et le soleil.

Mais aujourd’hui, l’agriculteur assume seul les risques économiques de ces transformations. C’est pourquoi les pouvoirs publics doivent être à ses côtés : partager les risques, soutenir les transitions, encourager la diversification, garantir un revenu digne à celles et ceux qui nourrissent la nation. C’est un projet collectif, qui doit mobiliser le monde paysan, les collectivités et l’État.

Certes, l’agriculture n’est pas une compétence municipale. Mais une commune peut agir :

  • en fixant des cahiers des charges exigeants pour la cuisine centrale,
  • en soutenant le marché de plein vent et les circuits courts,
  • en protégeant les terres agricoles dans les plans d’urbanisme,
  • en gérant ses espaces verts avec les mêmes exigences écologiques que celles qu’on attend du monde agricole.

À notre échelle, nous serons de ceux qui accompagnent, pas de ceux qui subissent.
De ceux qui préparent le monde paysan de demain, pas de ceux qui pleurent celui d’hier.

Parce que l’avenir de notre territoire rural, celui du Tarn-et-Garonne, se joue dès aujourd’hui, dans nos choix, nos politiques, nos actes concrets.

Illustration 2
Le 30 août dernier se tenait à Castelsarrasin le 20ème comice agricole Terres des Confluences © Julien Sueres

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