Juliette BOUCHERY

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Billet de blog 21 novembre 2012

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Hollande était donc un anarchiste

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Hollande était donc un anarchiste.

Parce qu'on est sous le règne de la conscience, maintenant ? Très bien, profitons-en.

Nous l'avions mal jugé. Oh, je regrette maintenant de l'avoir maudit. De l'avoir traité de... Non, j'arrête. Je ne le pense plus ! Là, tout à coup, j'admire. En pédalant consciencieusement dans la semoule, en appliquant systématiquement les mesures qui devaient hérisser ceux qui l'avaient élu sur la foi de promesses bien précises, il cherchait seulement à nous faire réagir. À nous mettre devant nos responsabilités.

Les maires sont désormais appelés à jouer un rôle fondamental dans la République. À eux de décider du devenir des promesses de campagne de notre président tout neuf. Le mariage pour tous, les rythmes scolaires... Il délègue, c'est beau, il s'en remet à eux.

Mais si on reconnaît la liberté de conscience des maires, on reconnaît automatiquement celle de tous les citoyens.

Alors ?

Alors moi, ça me pose un réel problème de conscience de payer des impôts à un gouvernement aussi minable. Et puisqu'on nous enjoint, des sommets de l'Élysée, de faire comme on veut... en notre âme et conscience, prenons nos responsabilités.

Au moment de la guerre d'indépendance américaine (et lors de plusieurs autres soulèvements), l'élément déclencheur fut le fait de payer des impôts sans avoir voix au chapitre (No taxation without representation, le slogan de l'époque). Eh bien moi, je ne me sens pas représentée, je vais donc cesser de payer des impôts. C'est logique, non, et puis, ma conscience me le dicte. Ça rime, crions-le tous ensemble : « Au diable les paradis fiscaux, la grèveu des impôts ! »

Là, je parie que ce serait efficace, si Hollande et le soldat Ayrault frémissent et plient devant la moindre demande du patronat, quelle serait leur réaction devant une grève de l'impôt sur le revenu des ménages, le seul finalement à financer ce fichu État de façon un peu sérieuse ?

M'enfin bon. Ce serait une belle action, mais je ne sais pas si le Français, espèce assez frileuse, adhèrerait. Et moi, je ne suis pas imposable.

Des gestes plus personnels alors ? Une guérilla plutôt qu'une guerre ? Interrogez vos consciences ! La petite phrase de François Hollande appelle ouvertement à la désobéissance civile ! C'est beau ! Il rejoint la gauche, ou plutôt l'anarchie ! Vous, tous, en votre âme et conscience, comment voyez-vous les choses ?

Eh bien, moi... pour lutter contre la finance, je déclare unilatéralement mes dettes nulles et non avenues. Je passe l'éponge ! (Les crédits bancaires uniquement, bien sûr, parce que les autres dettes, c'est sacré.)

Et pour ne pas parler uniquement de fric, je décide que les logements non occupés sont ouverts dès ce soir à qui en a besoin, que les étrangers de ma commune ont autant de droits que moi et que les gays, bi et trans peuvent procréer et léguer comme ils le souhaitent.

À vous maintenant. Je vous invite tous, Françaises, Français et résidents sur le territoire vous sentant concernés par le devenir du pays, la prochaine fois que la Loi vous contrarie ou que ses uniformes vous cherchent noise, d'énoncer haut et fort le mot d'ordre : « J'ai agi en accord avec ma liberté de conscience ». Là, ils se mettront au garde-à-vous, et ils vous laisseront passer. Bien obligé, la consigne vient des sommets de l'État. Iront-il jusqu'à s'excuser de n'avoir pas arrêté les vrais responsables de nos maux, les financiers et les politiciens, comme les magnifiques policiers espagnols ? Je ne sais pas. Mais le moment est venu. Examinons nos consciences, et en fonction de ce que nous y trouverons, avançons. Selon notre conscience.

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