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Billet de blog 25 mars 2014

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Tableau fin de siècle

On nous répète que c'est très compliqué mais c'est assez simple, finalement.La totalité de l'impôt sur le revenu de France est englouti par les intérêts de « la dette ». Oui, les intérêts. Ne parlons même pas du capital. Nous versons, en somme, nos impôts aux organismes financiers.

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On nous répète que c'est très compliqué mais c'est assez simple, finalement.

La totalité de l'impôt sur le revenu de France est englouti par les intérêts de « la dette ». Oui, les intérêts. Ne parlons même pas du capital. Nous versons, en somme, nos impôts aux organismes financiers.

Or tout récemment encore, l'État se finançait auprès de sa banque centrale, directement, sans intérêts ou presque. Un beau jour, il a abandonné ce privilège aux banques privées. Des entreprises dont le but unique, par définition, était le profit, et certainement pas le service public ou l'intérêt du plus grand nombre.

Maintenant, ce sont elles qui s'approvisionnent, quasi-gratuitement, auprès de la banque centrale, et qui revendent l'argent à l'État.

Exorbitant, non ? Et cet état de chose est gravé dans le marbre de la construction européenne.

Sans ce cadeau hallucinant que rien ne justifie, la dette ne serait pas un gros mot mais un simple investissement pour l'avenir.

Nous ne serions pas sommés de jeter nos vies, nos efforts, les garde-fous qui protègent les plus faibles d'entre nous dans la gueule d'un monstre qui en réclamera toujours plus.

Ces mêmes banques, après avoir spéculé et perdu l'argent de ce petit commerce assez inspiré, il faut le dire, ont été renflouées, (toujours par nous) au moment de la « crise ». Sans aucune contrepartie, sans aucune sanction, et sans avoir à donner le moindre gage de bonne conduite à l'avenir.

La « crise » n'est rien de plus, rien de moins que la démonstration que ce modèle ne fonctionne pas. Loin d'être la seule alternative, loin d'être un passage obligé comme on nous le serine, ce n'est même pas une option viable.

Les banques nous ont ensuite expliqué, sans rire, qu'une séparation entre l'activité de dépôt/investissement et la spéculation ne serait pas bonne pour l'économie (pour leurs petites économies, c'était sans doute vrai). Et nos élus ont abondé dans leur sens.

Quand on en a marre d'être mené par le bout du nez par une garce qui nous coûte cher et ne nous cède rien, on la vire – mais les vieux mâles qui mènent le monde ont les faveurs de leur danseuse. Ensemble, ils nous snobent en se jetant mutuellement à la tête des sommes folles en billets virtuels. Il ont assez bien verrouillé le système mais de grâce, au moins, n'allez pas imaginer un seul instant qu'ils se préoccupent de notre bien-être. N'allez pas leur apporter (oui not'bon maître) une caution en leur donnant votre voix quand ils jouent aux chaises musicales.

Regardez bien : tous les fauteuils des puissants sont dans le même salon, et la danseuse, la belle Tina, s'assied sur leurs genoux à tous.

On est en droit de se demander quelle est la part d'hypnose dans leur emprise. Cessons d'imaginer que cette indécente opérette nous représente, renvoyons Tina en coulisses, encadrons-la.

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