Le Drian et la mesure de la colère

Promis, ça va barder, si...! Il est chaud bouillant, le sinistre de la guerre. Retenez-le, sinon il fait un massacre de pioupious, une hécatombe de quatorze troufions, si... Car tel le Dieu vengeur, Le Drian ne mesurera pas sa colère, si... Si quoi, au fait ? « Si les faits sont avérés. » C'est qu'il s'agit de ne pas s'énerver pour rien et surtout pas trop vite. Méfions-nous des ragots d'une poignée de sales mioches ingrats qui feraient mieux de l'ouvrir pour remercier les nôtres glorieux grivetons venus tout exprès du pays des droits de l'homme afin d'encore protéger ces nègres de leur atavique sauvagerie noire. Quoi?! Des dénonciations ? Les bamboulas d'aujourd'hui se croient décidément tout permis : quand on crève de faim, c'est bien normal de faire un petit effort pour mériter sa gamelle. Fainéants d'Africains ! Avec toutes ces histoires, il faut se colleter une enquête en interne pour vérifier les méchantes rumeurs divulguées par l'ONU, c'est compliqué toutes ces allégations. Ouh la la ! Ça prend du temps ! Faut voir à pas se gourer dans le respect des règles de la procédure ! Depuis que la joyeuse bande de bidasses humanitaires a quitté le théâtre des opérations, pas facile de remettre la main sur les éventuels supposés coupables. D'ailleurs, s'ils existent, que les salauds présumés se dénoncent immédiatement ! ordonne le fulminant ministre. On en tremble ! Car leur faute supposée est terrible et ne mériterait aucune clémence. De quoi s'agirait-il (d'aventure) ? D'un crime odieux, d'un inqualifiable forfait, d'une très honteuse indignité : avoir sali le drapeau ! trahi l'image de la France ! déshonoré l'armée ! Et ça, c'est vraiment très laid. Quant aux enfants centrafricains, démunis, affamés, victimes de violences sexuelles, à tout jamais blessés par des soldats français criminels, Le Drian n'en parle pas.