Jamais de but en blanc ! Il faut des préliminaires, de patients préambules et beaucoup de précautions. Le succès final dépend de la lente préparation du terrain. Distinguer, d'abord. Entre le bon et les méchants, le gendarme et les voleurs, le vrai et les faux, l'honnête et les sournois, le national et les étrangers, le blanc et les noirs, le gentil chrétien laïc et les odieux musulmans islamistes sur les bords comme au milieu. Persuader le petit-bourgeois, ce n'est pas difficile, qu'il est spolié par les autres. Désigner, ensuite. Pointer du doigt les salauds. Juste à côté, les profiteurs ! Les allocataires fraudeurs et les arnaqueurs d'avantages sociaux pullulent tandis que les braves gens n'ont droit à rien. Convaincre aussi, ce n'est pas plus difficile, que les élus sont pourris, qu'ils se foutent du naïf électeur et se font la vie belle sur son dos, en s'arrangeant entre eux, en piquant jusque dans sa poche. Le corps de la populace commence à frémir. Se servir de la crise. Pas question que la situation économique du pays s'arrange. C'est qu'il en faut des chômeurs pour que monte le désir de la foule femelle. Propager les peurs : peur de la pauvreté qui s'étend, du voisin terroriste, des anarchistes manipulateurs, du grand remplacement, d'un futur sombre et cruel, qui mangera nos petits enfants. Peur du désordre qui s'installe partout, dans les cités de banlieue, à l'école, dans les prisons et jusque au sein des sacro-saintes familles. Horreur de la mauvaise éducation et du laxisme généralisé! Pratiquer les caresses sur l'amour propre mis à mal. Susurrer les promesses d'un avenir qui ressemblera à l'âge d'or passé, d'un avenir tout de simple bonheur bien mérité pour l'un et de sévères mais justes châtiments pour les autres. Voilà le bas peuple tout émoustillé, il réclame maintenant la police et l'armée. De l'ordre, des coups de triques et de l'obéissance. De la force enfin pour conduire le pays d'une poigne de fer sur le chemin semé de sacrifices qui conduit au redressement national, à la grandeur retrouvée ! Un fürher, un duce, un chef, vite ! Un chef !
Billet de blog 7 janvier 2015
Taquetaquetique
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