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Champagne ! Le site Marianne.net, qui clapote joyeusement dans le marigot de la pseudo-gauche cocardière et laïcarde tirant vers l'islamophobie décomplexée, tient son scoopinet : la garde des sceaux bénéficierait d'un loyer avantageux, pour un « logement à caractère social » sis dans XVIIème arrondissement de la capitale. Mme Taubira, cette championne du reniement dont le ventre éclatera bientôt par abus d'avalage de couleuvres de plus en plus grosses, ferait ainsi sept cents euros d'économies par mois, somme qui correspond à peu près au minimum vieillesse sur lequel survivent un million de nos concitoyens pensionnés dont on s'ébahit qu'avec cela ils payent leur loyer.
Plutôt que de tirer encore une fois sur la cible préférée de la droite raciste, misogyne et homophobe, Marianne point nette aurait pu s'interroger sur la définition de loyer avantageux. « Qui est largement inférieur à celui du marché », précise le canard boiteux : car c'est le marché qui fixe le montant exorbitant de l'extorsion caractérisée dont sont victimes chaque mois nos concitoyens qui ne sont pas encore d'honnêtes propriétaires ou, horreur !, ne le seront jamais. Quand le loyer est avantageux, le vol est moindre. Et y'a pas d'raison.
Le seul loyer correct est le loyer gratuit. L'homo sapiens, depuis qu'il a eu la mauvaise idée de descendre de l'arbre primitif, ne peut pas vivre sans un toit au-dessus de sa boite crânienne expansée. Il a appris à se bâtir des huttes et des tentes douillettes où passer l'hiver sans trépasser à cause du froid. Mais où, aujourd'hui, librement gîter ? Où dresser la yourte ? Où construire la cabane de Thoreau ? Où ranger la caravane? Pas à Notre-Dame des Landes, où les habitants luttent contre les expropriations puis les expulsions demandées par Vinci, qui agit pour le compte de l’État sans application de la trêve hivernale. Alors où ? Nulle part. Si tu veux pas crever de froid, il faut raquer. Il paraît que c'est comme ça et qu'on ne peut pas faire autrement. C'est ce que se répètent pour se consoler les dix millions de sans abri ou sans domicile fixe que compte notre beau pays des droits de l'Homme. Et les trente mille enfants qui dorment dans la rue ou dans des abris d'infortune, rêvent peut-être d'une cabane nichée dans l'arbre, au loyer avantageux.