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Tandis que les proclamations de candidature fleurissent tels colchiques dans les prés, faisant craindre une nette supériorité du nombre de prétendants au mandat présidentiel sur le nombre d'électeurs, tandis que les futurs sauveurs du pays se pavanent sur les foires et dans les jardins publics pour exhiber devant les braves gens leur blanc minois et leur jolie cuisse, tandis que la parade du grand barnum électoral fatigue déjà un public gavé de fausse démocratie, Mediapart fait son gros titre de l'un des effets les plus dégueulasses du pouvoir.
L'abus est un attrait majeur du pouvoir, et lui donne son prix aux yeux de ceux et celles qui sont prêts à tout pour l'obtenir et le conserver. On aura beau imaginer les contre-pouvoirs que l'on peut, on aura beau donner des exemples de gens de pouvoir plus pacifiques, la violence restera le moteur du pouvoir, du plus élevé jusqu'au tout petit pouvoir du tout petit chef. L'élection, l'accession à un poste qu'on dit de responsabilités, sélectionnent ceux et celles qu'elles promeuvent pour cette plus grande violence qui les portent à se battre au dépens des autres pour, seuls, parvenir à la domination des autres. Violence exacerbée dans le combat, violence ordinaire quand, le combat gagné, il ne reste qu'à entretenir le mauvais capital de gratification, de menace et de mépris que le pouvoir procure à ceux et celles qui veulent l'incarner pour longtemps.
Il n'est pas étonnant dès lors, que le machisme soit le modèle indépassable d'un pouvoir fondé sur la suprématie du mâle dominant. L'autocratie machisme, voilà où conduit nécessairement une organisation politique hiérarchisée qui favorise les plus violents, même si cette violence sait prendre les apparences de la civilité bourgeoise, de la méritocratie et du dévouement à l'intérêt général. Machisme que semblent paradoxalement devoir accepter aussi les femmes qui souhaitent accéder au pouvoir. Corruption, népotisme, arrangements claniques de type mafieux, violences faites aux subordonnés, aux plus faibles, violences faites aux femmes tels sont les corollaires du pouvoir dans notre prétendue démocratie représentative dans laquelle les Hommes sont censés naître et demeurer libres et égaux en droit.
Remettre radicalement en cause, non seulement les modes d'accès au pouvoir et les conditions de son exercice, mais le pouvoir lui-même, se rendre capable d'imaginer et de construire une société qui exclut le pouvoir des ses principes de fonctionnement, voilà un programme plus enthousiasmant que les trompeuses promesses du prochain roitelet gaulois.