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20 novembre : journée internationale des Droits de l'enfant
Pas de toit, pas de droits, pour les enfants Roms de Montreuil !
20 bébés et enfants montreuillois à la rue de puis 115 jours !
6 écoliers en danger de déscolarisation : parce qu'ils n'ont plus de toit, parce qu'ils sont pauvres, parce qu'ils sont Roms, 6 enfants montreuillois risquent de ne plus aller à l'école.
Le premier septembre, cinq enfants des familles Roms expulsées de leurs habitations de la Boissière faisaient leur rentrée à l'école primaire et un au collège. Après un mois d'août à la rue et une suite continue d'expulsions, malgré le harcèlement policier, malgré des agressions, malgré l'errance dans la ville, malgré des nuits passées sans bien dormir sur des matelas posés sur le trottoir, les enfants ont mis leur cartable sur leur dos et sont allés, heureux et un peu inquiets comme tous les écoliers, rejoindre leur place dans la classe, découvrir leurs copains et leur maîtresse ou leurs professeurs. Elle était belle, tout de même, la rentrée des classes !
Près de trois mois plus tard, quelle la situation de ces enfants ? Les familles sont toujours à la rue, avec le froid, la pluie et même la neige ! Pendant des semaines, les enfants, avec leurs parents et l'aide de personnes solidaires, ont lutté pour continuer d'aller à l'école malgré tout. Mais comment apprendre, comment se concentrer, comment croire encore à l'école quand on vit dans la rue ? Quand on n'a pas dormi, qu'il n'y a pas de douche, qu'il n'y a pas de toilettes, que le petit déjeuner est rare ? Peu à peu, les absences ont été plus fréquentes. Les enfants les plus jeunes, exténués, se sont découragés. Les parents redoutant sans cesse une nouvelle expulsion ont craint d'être dispersés. Lundi, les familles ont été délogées de sous l'auvent du théâtre qui les protégeait un peu, elles se retrouvent exposées aux averses, au vent glacial et aux regards des passants. 80 jours après la rentrée des classes, c'est catastrophique : plus aucun des cinq enfants ne va à l'école. Seul le collégien tente envers et contre tout de rester assidu. Faute de relogement, tous les efforts de scolarisation risquent d'être réduits à néant.
Selon le rapport sur les droits de l'enfant, publié hier par le Défenseur des droits, « l'instabilité résidentielle est lourde de conséquences pour les enfants.» L'absence de logement, les hébergements d'urgence en hôtel social, contribuent à leur déscolarisation. « L’absence de scolarisation tend donc à diminuer avec une stabilité résidentielle même relative et, a contrario, à augmenter avec les changements fréquents de lieu d’hébergement. » Il est donc du devoir des pouvoirs publics et de la mairie de Montreuil, d'assurer le relogement pérenne de ces enfants montreuillois sans abri, afin qu'ils puissent exercer pleinement leur droit fondamental à l'éducation en retrouvant sereinement le chemin de leur école !
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