A. Le pneu est hors d’usage ? Vite une rustine !
Le gouvernement français est plus que jamais sur le pont des réformes du système des retraites, du trou de la Sécurité Sociale, de la remise au travail d’une population feignasse, du Revenu de Solidarité Active…
« Droit dans mes bottes ! », c’est la devise commune de tous les super Premiers Ministres « énarchisants », ceux qui promeuvent l’anarchie : http://fr.wiktionary.org/wiki/anarchisant
Le propos est de démontrer (par quelques exemples) que c’est bien plus que l’anarchie qu’ils sont en train de promouvoir, c’est l’accident majeur !
Car, tout le monde le sait, quand un pneu est hors d’usage, il est dangereux de l’utiliser davantage en collant une rustine, même solide, sur son enveloppe interne. En plus, l’usage des rustines est très coûteux : perte de temps, dépenses de main d’œuvre... En matière de politique sociale, c’est encore plus coûteux, financièrement, humainement et socialement.
B. « Protections Sociales » : à réformer !
LOYERS TROP CHERS ?
L'immobilier dérape depuis toujours et, dans son ombre, ce sont les loyers et les remboursements d’emprunts immobiliers qui dérapent.
Les solutions françaises? Les Aides au Logement ont coûté 7,4 MD€ en 2007 au sein d’un budget Famille de 46,2 MD€ dont 12,8 MD€ pour la petite enfance! Mais il faut y ajouter d’autres Aides au Logement intégrées dans les Prestations de Lutte contre la Précarité, gérées par les Caisses d’Allocations Familiales : 6,7 MD€ au sein d’un ensemble de prestations d’un peu moins de 20 MD€ en 2007. Total des Aides au Logement pour compenser le prix insensé des loyers, des maisons et des terrains à construire : 14 MD€. Comme si cela ne suffisait pas, les propriétaires bénéficient d’une ANIL (Agence Nationale) et des ADIL (Agences Départementales pour l’Information sur le Logement) qui savent défendre leurs intérêts en puisant dans les budgets sociaux.
La bonne solution? Il faut combattre la spéculation immobilière (très facile) : cela coûterait moins cher en frais administratifs, et les citoyens ne perdraient ni leur dignité (demande d'aumône) ni leur liberté (inquisition de plus en plus perfide des CAF). Mieux, les caisses publiques seraient mieux garnies car, dans ce cas précis, c’est l’Etat qui comble la quasi totalité des déficits.
L’EMPLOI TROP RARE ?
Il y a plein d’emplois non pourvus (poncif officiel N°1) mais les demandeurs d’emploi ne veulent pas travailler (poncif officiel N°2).
La solution française ? Les gouvernements successifs ont développé une administration qu’ils rebaptisent sans arrêt d’un nouveau nom pour cacher son inefficacité : POLE EMPLOI (ex-ANPE) est cette nouvelle structure « forte » de 45.000 agents qui doit faire face à une augmentation vertigineuse des demandeurs d’emploi (+440.000 à fin mars, en seule catégorie A) et à une baisse drastique des projets d’embauche (1.000.000 en 2009 contre 1.300.000 en 2008, même période).
Pour couronner le tout, le Revenu de Solidarité Active (RSA) fait obligation aux bénéficiaires de droits sociaux spécifiques (ex : Aide Parent Isolé) de s’inscrire comme demandeurs d’emploi. Cette population, fondamentalement « hors circuit » dans les conditions actuelles, va donc gonfler la clientèle de POLE EMPLOI… qui s’attend donc à une augmentation de 1.000.000 des demandeurs d’emploi durant la seule année 2009. Résultat? Cette administration est devenue de plus en plus agressive au fil du temps : culpabilisante (un contrôle mensuel) et inefficace (peu d'offres, peu d'aide). Par contre, les demandeurs d’emploi se rebellent : en clair, la violence engendre toujours la violence.
La bonne solution ? Une fiscalité, une législation et une justice favorables aux travailleurs sur le sol national plutôt qu’aux spéculateurs, aux rentiers et aux importations sauvages des multinationales et de la grande distribution. Cette politique coûterait bien moins cher et contribuerait à la mise en place d’un avenir bien plus serein pour tous.
COÛT DU TRAVAIL ? NEGOCIATIONS!
Les administrations sont sur le qui-vive : les comparaisons en matière de « coût du travail » sont établies avec le monde entier. Même la BCE y consacre des statistiques… plus que douteuses…
Solutions françaises ? Les « partenaires sociaux » sont régulièrement consultés pour « négocier »… alors que les syndicats et le MEDEF ne sont représentatifs ni des citoyens et ni des entreprises concernés.
Cadeau ? Cadeaux ! Les syndicats et le MEDEF sont partout pour « gérer » les caisses de ceci et de cela, le 1% patronal, les associations du handicap, la formation professionnelle… Evidemment, tous ces postes et toutes ces missions de pompage de l’argent public échappent toujours au grand déballage devant une Justice phagocytée par les avocats de ces « partenaires sociaux » et par leurs tours de passe-passe salvateurs. Voir à ce sujet l’excellent article de Mathieu MAGNAUDEIX dans MEDIAPART : http://www.mediapart.fr/journal/economie/230609/le-medef-deballe-son-linge-sale-en-public-avec-cette-fois-le-1-logement
Résultat ? Des salaires toujours en berne ; une précarisation croissante des contrats et des emplois ; une indemnisation du chômage de plus en plus faible ; des assurés sociaux infantilisés (rattachement d’un non-cotisant à un ayant-droit, et donc à un ayant-cotisé pour obtenir un « droit à la santé »).
La bonne solution ? Tout salarié doit recevoir un salaire digne lui permettant de faire vivre sa famille décemment sans avoir recours à des administrations tentaculaires comme la CNAF et les CAF. La première mesure à prendre ? C’est de fixer un salaire minimum comme au bon vieux temps en supprimant tous ces contrats de travail « bateau ». La deuxième mesure ? C’est de fixer une échelle des salaires allant de « un » à « dix » au maximum. La troisième mesure ? Il faut prélever 90% de cotisations, d’impôts et de taxes sur les salaires hors norme des patrons et des vedettes en tout genre, sur les parachutes dorés et sur les indemnités de toutes sortes, y compris sur les « réparations de préjudices moraux » accordées par la Justice : une administration qu’il faut mieux encadrer tant pour une hiérarchisation plus juste des peines que pour une réparation des préjudices moins délirante.
COÛT DU TRAVAIL ? TROP CHER !
Une autre solution française ? Vive les passe-droits et à bas les valeurs républicaines : « Liberté, Egalité, Fraternité » ! Les grandes entreprises du CAC 40 obtiennent de plus en plus d'allègements de cotisations de toutes sortes (cotisations patronales, plafonnement des cotisations retraites par répartition, impôt des sociétés, taxes d’importation, taxe professionnelle et fausses heures supplémentaires, fortement défiscalisées). Pour la seule collecte des cotisations sociales par l’URSSAF, les exonérations ont été de 28 MD€ sur un total de 237 MD€ de cotisations et contributions assises sur les revenus d’activité. Vous cherchez pourquoi la Sécurité Sociale est en déficit ? Bingo : ce sont les passe-droits ! De cela, les médias ne parlent jamais ; par contre, ils surenchérissent sur les fraudes « grand public » et « petites entreprises » alors que les redressements sont faibles (0,118 MD€ pour le Travail Illégal).
Enfin, l’autre grande solution, européenne cette fois ? C’est la mondialisation ! Il faudra bientôt payer les Européens en roupies ou en yuans, et leur accorder le "zéro droit" chinois.
La bonne solution ? Il faut taxer au maximum les plus-values réalisées par la Grande Distribution et par les multinationales qui importent des biens et services comportant « zéro droit social, zéro salaire décent, zéro respect de l'environnement ». En effet, les pratiques actuelles conduisent à la disparition des entreprises européennes qui produisent ces Biens & Services de façon responsable.
LE POUVOIR D’ACHAT EN BERNE?
Solution française ? Laissons faire la Grande Distribution. Les GMS « inventent » donc l’amélioration de votre pouvoir d’achat avec « les marques distributeur », des produits moins chers et « bonussés » qui, même s’ils sont produits en Europe, sont des produits confiés à des sous-traitants dont le statut est proche de celui de l’esclavagisme.
La bonne solution ? Il faut empêcher une telle concentration du pouvoir économique entre les mains de la Grande Distribution qui désormais met sur le marché des « produits distributeur » sans marque et sans repère, et qui réduit le nombre de centrales d’achat (entente avec les concurrents) pour maximiser ses « marges arrière » dans les paradis fiscaux.
L’autre bonne solution ? Il faut redéfinir les concepts les plus courants pour les fiscaliser plus justement : salaire ordinaire? Salaire exceptionnel ? Profit ordinaire ? Profit exceptionnel ? Dividende ? Plus-value à court terme, à moyen terme et à long terme ? Enrichissement sans cause ? Grâce à une fiscalité et à un système de sanctions dissuasif, le travail restera en Europe et la défense du pouvoir d’achat pourra se passer des publicités mensongères de la Grande Distribution.
C. URSSAF : la course à la collecte !
Les cotisants sont les entreprises, les travailleurs indépendants, les professionnels de la santé, les particuliers, les employeurs, les assurés volontaires : ils sont plus de 6,5 millions opérant pour le compte de 22 millions de salariés. Ce sont eux qui travaillent le plus, et qui dépensent le plus en documentation, en personnel spécialisé ou en sous-traitance aux experts comptables, pour la simple déclaration des cotisations à payer. Ces charges de collecte, reportées sur les cotisants et sur les contribuables, permettent à l’URSAFF d’annoncer triomphalement qu’elle fait tout ce travail avec seulement 14.200 agents, pour un coût de collecte de 0,34%.
Les collectes représentent 331 MD€ et sont immédiatement redistribuées par l’ACOSS (Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale) aux différentes branches du système de la Sécurité Sociale, principalement aux attributaires du Régime Général (297,1 MD€ en 2007), à savoir : Maladie (139,8), Accidents du Travail et Maladies Professionnelles (9,7), Vieillesse (82,2) et Famille au sens large (65,5) dont Famille (46,2) et Lutte contre la Précarité (19,3).
En complément, pour arriver à 331 MD€, n’oublions pas le coût du partenariat, d’une part avec les mutuelles privées et les partenaires sociaux (tiers pour 34,1 MD€ et autres tiers pour 13,8 MD€) et, d’autre part, les rallonges permanentes accordées à la CADES (caisse d’amortissement de la dette sociale : 4,4MD€), au Fonds de Solidarité Vieillesse (9,0MD€) et autres Régimes Maladie (6,9 MD€, notamment pour les agriculteurs).
D. Conclusion.
La politique des rustines est coûteuse, et elle occasionne une destruction systématique des droits les plus essentiels: droit à un toit, droit à une nourriture saine, droit à l'éducation, droit à la santé, droit à une protection de l’individu, de sa famille et de son environnement, droit à une Justice équitable...
Or, tous ces Droits essentiels de Subsistance et d’Existence sont « réformés » en permanence... parce que le système des passe-droits et des plus-values faciles s’est imposé pour le plus grand bonheur de quelques-uns.
C’est tout ce système des dérives et des prédations qu’il faudrait réformer, mais nos énarques sont toujours « droits dans leurs bottes », vaillants soldats programmés pour être au service des grands prédateurs.
Ces (vraies) réformes seront très faciles à imposer : il n’y aura nul besoin de la Police et de l’Armée pour contrôler des dérapages sociaux ou pour mâter des révoltes populaires. Notre Société tout entière en sortira « pacifiée », plus vivante, plus diversifiée que jamais. Or, c’est dans la direction contraire que nous allons aujourd’hui : notre Société subit une violence institutionnelle qui, tôt pou tard, se traduira par une violence sociétale incontrôlable.
Merci de réagir, et surtout de faire réagir le plus grand nombre d’entre nous,
ALTER-EUROPA
Pour une Autre Europe…
Et (bien sûr) pour un Autre Euro…
JUNON MONETA
http://www.alter-europa.com/