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Billet de blog 12 avril 2010

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Sauver les retraites et tous les droits essentiels des Français : sus à la Haute Finance!

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GEN

A court d’argent ( ?), le gouvernement français remet le couvert sur les retraites et, insidieusement, continue ses basses œuvres de destruction des Droits Essentiels des Français.

A. LES GÂCHIS SOCIAUX ( ?)

Système des retraites par répartition : quelle impasse ?

Le discours officiel est le suivant : sans aucune réforme additionnelle, le Conseil d’Orientation des Retraites estime que les dépenses liées aux retraites par répartition représenteraient de l’ordre 11,8% du Produit Intérieur Brut en 2010, puis de l’ordre de 13,7% en 2020 et pas loin de 16% du PIB en 2040. Source : Documentation Française.

Ce discours est insidieux : il néglige toutes les recettes potentielles aux taux de cotisations inchangés. En réintégrant les recettes des cotisations, le déficit du système des retraites par répartition coûterait 0,5% du PIB 2010 (-10,7 MD€ du PIB), 2% du PIB 2020 et 4% du PIB en 2040.

Pour orchestrer son petit effet dans « les médias aux ordres », François FILLON vient d’annoncer « le chiffre de grande catastrophe » : il prévoit un déficit de cent milliards d’euros en 2050, ce qui est en ligne avec les prévisions les plus pessimistes de 4% du PIB correspondant. Au cours de ces énièmes débats sur les grandes réformes, il nous livrera sans doute ses dernières prévisions pour 2080 : pourquoi par cinq cents milliards ?

En attendant, les « pensions de base » en 2007 étaient en moyenne (par personne) de 836,00€ par mois et, seulement pour les « heureux bénéficiaires », les "pensions complémentaires" complétaient ce « gaspillage intolérable » à hauteur de 395,00€.

Sécurité Sociale : une nouvelle impasse ?

La dette nette de l’Administration de Sécurité Sociale devrait être de -29,5 MD€ à fin 2009.

Son patrimoine net était estimé à +205,4 MD€ à fin 2008 dont 136,1 MD€ représentaient des actifs financiers (Actions, parts d’OPCVM, autres titres, crédits accordés et dépôts) ; le solde était surtout constitué d’actifs nets à recevoir.

B. LES FINANCES PUBLIQUES (fin 2009).

La Dette Notifiée au sens de MAASTRICHT (endettement brut des Administrations Publiques) était de -1.489,0 milliards d’euros à fin 2009 mais, compte tenu d’une trésorerie publique positive, la Dette Nette était de -1.356,9 MD€ (soit : 70,7% du PIB correspondant).

Cette dette publique nette se décomposait de la manière suivante : Etat (-1.101,4MD€) ; Organismes Divers d’Administration Centrale (-81,6MD€) ; Administrations Publiques Locales (-144,3 MD€) et Administration de Sécurité Sociale (-29,5MD€).

C. LE RECOURS AU MARCHE FINANCIER DES « AUTRES TITRES ».

La notation financière de nos pays et l’impact sur les taux à long terme (généralement dix ans).

Le taux appliqué sur « le marché » des Bons Assimilables au Trésor Français à 10 ans est actuellement proche de 3,5%, correspondant à une notation internationale de AAA ; il est appelé à décoller rapidement sous la pression des agences américaines de notation (FITCH, MOODY’S et STANDARD AND POORS) qui, pour bien défendre les intérêts de la Haute Finance mondiale, ne cessent de dégrader la notation financière de tous nos pays.

Après avoir été dégradée de BBB+ à BBB-, la Grèce paie actuellement plus de 7,5% pour le financement de sa dette publique (échue) à dix ans. En l’absence d’une stratégie européenne à long terme, non seulement les accords de financement de la Grèce sont dérisoires (30,0 MD€) mais en plus ils sont léonins car le taux appliqué aux prêts gouvernementaux se feront à un taux supérieur au taux moyen pondéré des Bons du Trésor en Zone Euro…

Or, en moyenne pondérée, les Administrations Publiques (Centrales et Autres) de la Zone Euro payaient plus de 5,10% à fin mars 2010 pour le renouvellement de leurs titres échus.

Points importants à retenir à ce stade : à fin 2009, l’appel au Marché des Autres Titres par les Administrations Publiques Françaises était d’environ 1.500 milliards d’euros au taux de 3,5% (une situation très privilégiée pour l’instant).

Le Piège du Traité de MAASTRICHT, repris par le Traité de LISBONNE.

Ce traité stipule que les Administrations Publiques (centrales et autres) sont obligées de faire appel aux banques pour lever des emprunts. Jamais auparavant, et nulle part ailleurs, cette condition n’avait été exigée…

Article 123 (ex-article 101 TCE)

Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées "banques centrales nationales", d'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l'Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres; l'acquisition directe, auprès d'eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.

Or, les banques commerciales peuvent dans le même temps se refinancer auprès de la BCE au taux de 1% depuis le 13 mai 2009. Ces refinancements sont quasiment automatiques (chaque semaine pour les opérations de sept jours et au moins deux fois par mois pour les opérations à trois mois) mais elles peuvent aussi se refinancer sur des périodes plus longues à des taux qui varient (actuellement) de 1,25% (douze mois) à 3,2% (dix ans).

Chaque ménage français fait cadeau de cent euros par mois à la Haute Finance Française : banquiers, assureurs, fonds d’investissement et fonds de pension.

En effet, les Administrations Publiques Françaises (toutes confondues) empruntaient (en brut) 1.500 milliards d’euros sur ce marché à fin 2009, à un taux moyen de 3,5% par an ; en sens contraire, la Haute Finance se refinance à 1,25%.

Elle engrange donc 37,5 MD€ par an :[(1.500 MD€) X (3,5% - 1,25%) ] pour une population d’environ 61,5 millions d’habitants (environ 600€ par personne, du berceau au lit de mort).

La rente de situation, offerte à la Haute Finance grâce au Traité de Maastricht, se chiffre donc, pour chaque ménage français, à un peu plus de mille deux cents euros par an, soit : cent euros par mois.

Ramené au Produit Intérieur Brut 2009, le cadeau des Français à la Haute Finance coûte environ 1,9% de taux de croissance à la France, donc des milliers de créations d’emplois.

Or, c’est bien cette différence, entre le Taux de Refinancement BCE et le Taux de Rendement des Bons d’Etat, que les banques de la Zone Euro cherchent à faire exploser car, si l’Allemagne et la France peuvent encore emprunter à environ 3,5%, les agences de notations (qui sont loin d’être au-dessus de tout soupçon) ont fait monter les emprunts grecs à plus de 7,5%...

Pour mémoire, les autres cibles sont en novlangue financière anglo-saxonne : « les PIGS » (cochons) : le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne. Mais il y a aussi un mépris affiché de la presse « people » allemande et des autorités allemandes pour « le Club Med », dont bien évidemment la France et l’Italie font partie.

D. CONCLUSION.

Le Marché des Autres Titres est colossal à l’échelle de la Zone Euro (15.200 MD€ à fin 2009) mais il ne sert à rien d’autre… qu’à faire payer des frais financiers démesurés aux Administrations Publiques… donc à prélever l’équivalent de 2,7% à 3,5% de taux de croissance du Produit Intérieur Brut de la Zone Euro.

La France est donc « privilégiée »… pour l’instant…

Ce sacrifice est d’autant plus inacceptable que, pour payer ces frais financiers à la Haute Finance, les Etats amputent sans cesse les citoyens de leurs droits les plus essentiels, liés à leur Droit de Subsister et leur Droit d’Exister.

A toutes et à tous, le premier dégraissage à faire, c’est de mettre un terme définitif à ce véritable racket financier, opéré par la Haute Finance, en exigeant une révision des statuts de la Banque Centrale Européenne, dans les plus brefs délais.

Et cela, pour deux raisons : toute le Système Européen des Banques Centrales (SEBC) est responsable et coupable de la plus grande Dépression jamais connue depuis 1929 ; or, après les avoir renfloués en 2008, il faut continuer à lui faire des cadeaux princiers.

Tout cela, pour que cette Haute Finance "exige" toujours plus de sacrifices au sein de nos populations... et de leurs Droits Essentiels...

Merci de réagir,

ALTER-EUROPA

Pour une Autre Europe…

Et (bien sûr) pour un Autre Euro…

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